Interdiction du téléphone portable à l'école : Réactions et préoccupations
En cette matinée d’ouverture des classes, le lycée de Keur Massar baigne à fond dans l’ambiance de la réouverture des classes. Des parents d’élèves, accompagnés de leurs enfants, sillonnent les couloirs pour les réinscrire. Dans la salle des professeurs, l’engouement est aussi palpable ; en attestent les discussions et les rires qui fusent.
La circulaire du ministère en retard au lycée de Keur Massar
Interrogé sur la mesure d’interdiction des téléphones portables dans les écoles, le proviseur du lycée de Keur Massar, Diène Ngom, affirme qu’elle était en vigueur depuis quelques années dans l’établissement. « Quand le ministre dit ça, on peut dire déjà que nous sommes en avance par rapport à cette mesure. Depuis plus de quatre ans, on interdit l'usage du téléphone dans ce lycée. On ne fouille pas, on ne dit pas que l’élève n'a pas le droit de mettre son téléphone dans son sac, mais il est hors service», a révélé M. Ngom.
Pour le proviseur, l’usage du téléphone doit être pédagogique «Si c'est pour être en contact avec les parents, dès que vous sortez de l'école, vous avez le droit d'ouvrir votre téléphone, mais dans la cour de l’école et dans les salles de classe, il est formellement interdit», a-t-il ajouté.
Coumba Ndoffène Diouf, professeur d’histoire et de géographie, dudit établissement, aborde dans le même sens. Pour lui, la mesure de l’État est en parallèle avec leur lycée. «Depuis cinq ans, nous sommes dans cette dynamique initiée par notre proviseur et cela a permis au lycée d’augmenter ses résultats et de se repositionner au niveau de l’inspection d’académie et au plan national», a-t-il précisé.
Il a également invité le ministère de l'Éducation à une interdiction formelle du téléphone portable dans les écoles. «Je propose au ministère d’interdire simplement l’usage du téléphone portable, car si on leur laisse l’usage, ils pourraient dépasser le cadre pédagogique et l’utiliser à mauvais escient".
Mais «l'utilisation du portable peut être un outil pédagogique, dans la mesure où il peut faciliter à l'élève d'accéder à certaines informations. Il peut constituer également un gain de temps, mais aussi renforcer les enseignements-apprentissages», a souligné Dolivera Diedhiou, professeur d’histoire et de géographie.
Toutefois, selon M. Diedhiou, son usage peut avoir des effets néfastes, notamment la tricherie. «On a constaté un taux assez important de cas de tricherie pendant les devoirs et même pendant les examens. Un phénomène plus fréquent avec l’utilisation de l’intelligence artificielle.Il suffit d'une simple photo du devoir et l'exercice est traité».
Il a également demandé au ministère des éclairages sur «l’usage pédagogique », car, dit-il, «cette fenêtre est très vague».
Réaction des élèves
«On s’est déjà adapté à la mesure », affirme Habibatou Guèye, élève en classe de terminale au lycée de Keur Massar. «Depuis que je suis dans cette école, l’usage du téléphone portable est formellement interdit. Donc, cette mesure ne nous cause pas de problème », a-t-elle ajouté.
«Je pense que c'est une bonne idée. On sera moins distrait en classe et on pourra mieux suivre les cours», renchérit cette apprenante du lycée zone de recasement (lycée MTOA Keur Massar).
Mais Aissatou Ba, élève en classe de terminale, n’est pas pour la mesure. «Je suis contre. L’interdiction du téléphone portable ne doit pas être stricte. Beaucoup d’élèves téléchargent les formats PDF des œuvres au programme et des fascicules de cours distribués par les professeurs. On y apprend de temps en temps », se défend-elle.
«Je ne suis pas contre l’idée», lance une autre jeune fille, mais comment allons-nous faire pour contacter nos parents en cas d'urgence ?», s’inquiète-t-elle.
Opinion des parents
Pour le président de l’association des parents d’élèves du CEM Castors Sotrac, Souleymane Sèye, la façon dont les élèves utilisent le téléphone portable (TikTok, Snapchat…) est à bannir, saluant ainsi la circulaire du ministère de l’Éducation nationale.
«Depuis deux ans, l’usage du téléphone portable est interdit dans l’enceinte de l’école. Le surveillant général récupère le téléphone pris sur tout élève en classe jusqu’à la fin de l’année, car l’élève n’a pas besoin de téléphone portable pendant les heures de cours ou même dans la cour de l’école », a-t-il laissé entendre.
«Je pense que c'est une excellente idée. D’une part, ça permettra aux enfants de se déconnecter des écrans et de se concentrer sur leurs études", selon Mme Mbaye, mère d'une élève de 6e.
Toutefois, elle craint de ne pas joindre son enfant en cas d’urgence. «Comment allons-nous faire pour joindre nos enfants, si une urgence se présente ?», s’interroge-t-elle.
L'interdiction des téléphones portables en milieu scolaire est une décision du ministère de l’Éducation nationale qui suscite des réactions mitigées entre élèves, parents et enseignants. Si certains estiment qu’elle pourrait aider à améliorer le rendement scolaire, d'autres craignent ne pas pouvoir joindre leurs parents ou leurs enfants en cas d'urgence.
Commentaires (5)
Mais les parents poules là, ils risquent de stresser à mort sachant qu'ils ne pourront plus surveiller leurs enfants en dehors de la maison.
Je comprends pas pourquoi l'actualisation dune interdiction qui existe depuis très longtemps draine autant de debat
Une très mauvaise decision
Le téléphone est aussi un moyen de communication pour l’élève avec sa famille
Le téléphone est également un support pédagogique pour les élèves dans le cadre des activités de recherche
La tricherie est avant le téléphone
Confisquez les téléphones pendant les devoirs. C’est le simple
Excellent voila ce que nous attendons d'un journaliste
Moi parent d'eleves de 4 enfants aucun d'eux ni vas avec des telephone a la maison ils peuvent faire des recherches avec
Ils me disent pere nous voulons reussir
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