Le climat reste tendu dans plusieurs universités publiques du Sénégal, marqué par des mouvements de grève et des manifestations d’étudiants. À l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) comme dans certaines universités régionales, la colère est liée principalement au retard dans le paiement des bourses, à la précarité sociale et à la dégradation des conditions d’étude.

Invité de l’émission Le Jury du Dimanche sur iRadio, Mamadou Aliou Diallo, membre de la task force de la coalition Diomaye Président, a reconnu la légitimité des revendications estudiantines, tout en appelant à l’apaisement. « Les étudiants ont parfaitement le droit de réclamer leur bourse. Mais la solution passe par le dialogue, la responsabilité et une communication non violente », a-t-il déclaré. Selon lui, les autorités compétentes ont reçu des instructions pour ouvrir rapidement des discussions avec les représentants des étudiants afin d’aboutir à une solution durable. « Le ministère de l’Enseignement supérieur et la Direction des bourses ont reçu des instructions claires pour travailler à un terrain d’entente avec les étudiants », a-t-il précisé.

Mamadou Aliou Diallo a par ailleurs tenu à replacer cette crise dans un contexte national qu’il juge globalement stable et favorable aux réformes. « Le Sénégal évolue dans un environnement sain et propice sous le magistère du Président Bassirou Diomaye Faye », a-t-il affirmé. Au-delà de la question des bourses, les étudiants pointent la surpopulation des amphithéâtres, la vétusté des infrastructures, le manque de matériel pédagogique et les conditions difficiles dans les cités universitaires. Pour plusieurs observateurs, ces dysfonctionnements traduisent les limites structurelles d’un système universitaire sous pression depuis de nombreuses années.

 Dans ce contexte, « le dialogue apparaît comme l’unique voie de sortie de crise. Un dialogue franc, inclusif et suivi d’actions concrètes, sans quoi la confiance entre les étudiants et les autorités risque de s’éroder davantage » mentionne l’invité. À l’en croire, « pour beaucoup d’étudiants, la bourse représente l’unique source de revenus, servant à couvrir l’alimentation, le logement, le transport et l’achat de supports pédagogiques. Chaque retard de versement fragilise ainsi des milliers de parcours académiques et alimente la tension dans les campus ».