« À l'école élémentaire Serigne Issa Dème, un établissement de la commune Thiès-Nord qui reçoit plus de 1 000 élèves, le démarrage des cours ne pourra être effectif qu'à partir de la semaine prochaine. La rentrée scolaire a été rendue difficile par une perturbation liée à la réfection de trois salles de classe qui risquent de s'effondre et il se pose aussi un sérieux déficit de tables-bancs ». La déclaration émane de la direction de l'établissement.

La même situation prévaut à l'école élémentaire Petit-Thialy, à Thiès-Nord. « Depuis quatre ans, l'école n'a pas fonctionné, elle se trouve dans une situation très difficile, on est envahi par les eaux. On avait un effectif de plus de 700 élèves, mais aujourd'hui nous avons perdu plus de la moitié de ces élèves, parce que l'effectif s'effrite d'année en année », confie Gabriel Armand Ndione, l'adjoint à la directrice de l'école.

Actuellement logée à l'école Keur Yaye Fanta du fait des difficultés qu'elle traverse, Petit-Thialy se trouve dans l'obligation d'adapter le système à double flux. « Deux établissements privés dans la commune Thiès-Nord nous ont prêté un total de 10 salles de classe, elles sont malheureusement exiguës. Des solutions sont en cours d'étude avec les autorités compétentes », rassure M. NDione.

Pour sa part, le vice-président national SOS Consommateurs, chargé de l'éducation, la santé, des affaires sociales, El Hadj Ciré Balley Diallo, responsable de l'antenne régionale de Thiès, de faire remarquer : « Le slogan 'Ubi tèy, Jang tèy' est à mon avis vide de sens, quand on prend en compte les véritables réalités de l'école à l'ouverture des classes. Si des établissements privés parviennent souvent à l'application non sans difficulté, tel n'est pas le cas pour le public où l’on est habitué au bricolage pour ne pas dire le "taf-yengeul" ».

Aussi de poursuivre : Un élève qui vient à l'école sans le minimum d'outils (cahier, écritoire, ardoise et craie), un enseignant qui doit se réadapter en fonction des nouvelles données, des établissements scolaires non désinfectés et désinsectisés, le chef d'établissement tout comme ses adjoints qui doivent prendre leurs marques, faire la connaissance de leurs nouveaux élèves, on est, certes, à l'école ou dans la classe en présence physique, mais "jang amagoul" ».

Pour El Hadj Ciré Balley Diallo, « on ne peut commencer les cours que lorsque les conditions d'apprentissage seront véritablement réunis. Dans ce pays, on a malheureusement l'habitude du 'taf yëngël', de tricher, bricoler, pour s'en sortir, et ceci, à tous les niveaux de notre administration ».