La ville de Saint-Louis du Sénégal abritera, les 27 et 28 novembre 2025, la 7e édition du « Gingembre littéraire », consacrée cette année au thème « Changement climatique et migrations ». L’événement est organisé par la Bibliothèque universitaire, le CROUS, l’Observatoire sénégalais des migrations (OSM) et le CRDS, en partenariat avec le magazine "ContinentPremier.com".

Le communiqué parvenu à Seneweb explique qu'"en Afrique de l’Ouest, les effets du changement climatique bouleversent les équilibres sociaux, économiques et environnementaux. Au Sénégal, ces transformations se traduisent déjà par une baisse de la pluviométrie, une hausse des températures, une érosion côtière accrue, la salinisation des terres, la désertification ou encore la réduction des ressources hydriques. Ces bouleversements fragilisent les systèmes de production agricole et pastorale, provoquant des pertes de revenus, une insécurité alimentaire croissante et une intensification des mouvements migratoires internes et internationaux".

Entre baisse de la pluviométrie, érosion côtière, salinisation des terres, raréfaction de l’eau et événements climatiques extrêmes, l’Afrique de l’Ouest subit les effets du changement climatique avec acuité. 

Au Sénégal, ces bouleversements fragilisent l’agriculture, l’élevage, la pêche et les ressources hydriques, accélérant ainsi les mouvements migratoires internes et internationaux.

"Ces changements modifient profondément les systèmes de production et les modes de vie, aggravant la précarité alimentaire et les inégalités territoriales. La souveraineté alimentaire va au-delà de la simple autosuffisance : elle implique la maîtrise nationale et locale de la production, de la distribution et de la consommation alimentaires. Or, au Sénégal, plusieurs facteurs limitent cette autonomie : la dépendance aux importations, notamment de riz, de blé et d’huiles végétales, rend le pays vulnérable aux crises internationales ; Les politiques agricoles ont longtemps privilégié les cultures d’exportation (arachide, horticulture) au détriment des cultures vivrières ; le foncier reste dominé par une logique inégalitaire et peu sécurisée pour les petits producteurs ; le secteur agro-industriel et la concentration du marché freinent la valorisation des productions locales", indique le communiqué signé par Gorgui Wade Ndoye, fondateur de ContinentPremier.com.

Saint-Louis figure parmi les zones les plus touchées. Entre érosion marine, inondations récurrentes, salinisation et montée du niveau de la mer, la ville, classée patrimoine mondial de l’UNESCO, vit déjà les conséquences directes de la crise climatique. Des milliers de familles sont menacées, notamment à Goxu Mbacc et sur la Langue de Barbarie, entraînant des déplacements forcés et une perte progressive des moyens de subsistance.

Face à ces défis, plusieurs programmes de résilience ont été engagés, comme le relogement de populations à Diougop ou des projets de protection côtière, mais les réponses restent encore insuffisantes.

Durant deux jours, chercheurs, écrivains, décideurs, collectivités, ONG et étudiants analyseront les liens entre climat, mobilité humaine et souveraineté alimentaire. Les discussions porteront sur les migrations climatiques, l’impact des aléas sur l’agriculture et la pêche, ainsi que les stratégies d’adaptation et les innovations locales.

Le « Gingembre littéraire » ambitionne de formuler des recommandations pour anticiper et accompagner les transformations en cours, dans un esprit de vivre-ensemble et de justice climatique. Un rendez-vous qui place Saint-Louis au cœur des réflexions nationales sur les enjeux du climat et du développement durable.