L'Unesco a voté, jeudi 13, un texte présentant l'Esplanade des Mosquées, appelé Mont du Temple par les juifs, comme un lieu saint seulement pour les musulmans. Le projet proposé par plusieurs pays arabes vise à "sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est". Cette partie de la Vieille ville est le morceau palestinien de Jérusalem occupée depuis 1967 et annexée par Israël.

Certains lieux de cette partie de Jérusalem sont limités d'accès par les autorités israéliennes aux musulmans qui souhaitent se rendre sur l'Esplanade des Mosquées. De par un héritage historique c'est la Jordanie qui continue d'administrer l'Esplanade mais c'est Israël qui en contrôle tous les points d'accès.

Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, a déclaré: "comme je l'ai rappelé à maintes reprises, et encore récemment à l'occasion de la 40e session du Comité du Patrimoine mondial, La Vieille ville de Jérusalem est une ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam (…) Nier, occulter ou vouloir effacer l'une ou l'autre des traditions juives, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l'intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial".

En réaction à ces déclarations, Naftali Bennett le ministre israélien de l'Education accuse l'Unesco, dans une lettre adressée à sa directrice générale et publiée sur Twitter, de donner son "soutien immédiat au terrorisme islamiste" et par la même occasion annonce officiellement suspendre "toutes ses activités professionnelles avec l'organisation internationale (…) Le prochain terroriste pourrait très bien trouver son inspiration et sa légitimité dans l'acte lamentable de l'Unesco".

Dans son communiqué Irina Bokova a également déclaré: "lorsque les divisions rejaillissent sur l'Unesco, une Organisation dédiée au dialogue et à la recherche de la paix, elles l'empêchent de mener à bien sa mission. La responsabilité de l'Unesco est de faire vivre l'esprit de tolérance et de respect de l'histoire, et c'est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats membres".

Quant à eux, les Palestiniens se sont réjouis de l'adoption en commission des textes "qui reflète l'engagement de la majorité des Etats membres aux principes de l'Unesco".