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Le PRES face à ses limites : Un plan budgétaire ambitieux, mais muet sur la dette ! (Économiste)

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Le PRES face à ses limites : Un plan budgétaire ambitieux, mais muet sur la dette ! (Économiste)

Le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) 2025–2028, dévoilé par le gouvernement sénégalais, ambitionne de mobiliser 6 400 milliards FCFA sur quatre ans via la rationalisation des dépenses, le recyclage d’actifs publics, la fiscalité et des financements endogènes. Cependant, selon Pr Amath Ndiaye, économiste à la FASEG-USEG, cette enveloppe reste largement insuffisante face aux besoins réels. Une estimation synthétique révèle un besoin total de 22 480 milliards FCFA sur la période, incluant 5 715 milliards FCFA en 2025 (déficit budgétaire + amortissement + OPEX), 2 925 milliards FCFA de déficits cumulés (2026–2028), et 13 840 milliards FCFA d’amortissement de la dette publique (probablement sous-estimé selon les données du BSDP 2024).

Un plan budgétaire, pas une solution globale 

Le PRES couvre principalement les dépenses courantes, mais ignore le service de la dette (principal + intérêts), toujours dépendant des financements extérieurs. « Malgré l’ambition de souveraineté financière, la dépendance aux bailleurs et marchés internationaux demeure intacte », alerte Ndiaye. Le déficit courant de la balance des paiements (2 478 milliards FCFA en 2024) renforce ce besoin de capitaux étrangers, qu’ils soient IDE ou dettes maîtrisées.

Risque d’éviction du secteur privé

L’économiste met en garde contre une absorption excessive des ressources domestiques par l’État, qui pourrait renchérir le coût du crédit, étouffer l’investissement privé et freiner la croissance. « Une souveraineté mal définie ne doit pas sacrifier le secteur privé », souligne-t-il.

Bien que le PRES finance théoriquement 90 % des dépenses courantes, il ne résout pas l’endettement, avec des échéances lourdes (euro-obligations, dettes bilatérales). Ndiaye propose une stratégie intégrée : restructuration de la dette (reprofilage ou renégociation), pilotage soutenu de l’endettement, et réduction des intérêts via moins de financements non concessionnels.

« Le PRES est une avancée pour le budget, mais incomplet sans réponse à la dette et aux déséquilibres extérieurs », conclut Ndiaye. La dépendance au FMI et aux marchés internationaux reste le vrai défi pour une indépendance financière durable.

Auteur: Senewebnews
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