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Offense à un chef d’État étranger : Le journaliste Doudou Coulibaly condamné

Auteur: Doudou Diop

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Offense à un chef d’État étranger : Le journaliste Doudou Coulibaly condamné

Ce lundi 25 août 2025, le journaliste Doudou Coulibaly a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des accusations d’offense à un chef d’État étranger, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, et d’offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République, en l’occurrence le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko.

Lors de l’audience, le prévenu a contesté les faits qui lui sont reprochés, tout en exprimant des regrets.Expliquant ses propos tenus lors d’une émission télévisée, Coulibaly a déclaré : « Au début de l’émission, on nous a présenté un communiqué annonçant la visite officielle du Premier ministre Ousmane Sonko en Türkiye, où il serait accueilli par le président Erdoğan. Sur la question des homologues, j’ai dit : ‘C’est le chef des bandits qui invite un bandit.’ » Il a ajouté : « C’était dans l’oralité, je l’ai lâché comme ça, d’un seul coup. Si c’était en presse écrite, j’aurais eu plus de recul. J’aurais pu dire que c’est un lion qui invite un lion. »Interrogé par le juge sur la définition du terme « bandit », Coulibaly a répondu : « Je ne définis pas un bandit comme quelqu’un qui cause du tort à la société, mais plutôt comme un stratège qui s’est sorti d’une situation. Je n’aurais jamais traité un président de la République ou un Premier ministre de bandit. Ce n’était pas prémédité. »

Concernant les allégations selon lesquelles il aurait accusé le président turc d’avoir tué un opposant, il s’est défendu : « Je voulais dire que le président est accusé. C’était en wolof, et mon wolof m’a trahi. » Il a précisé n’avoir nommé ni Erdoğan ni Sonko explicitement.Ses avocats, Mes Ibamar Diop, El Hadji Diouf, Abdou Dialy Kane, Aboubacry Barro et Bamba Mbaye, lui ont demandé s’il regrettait ses propos, ce à quoi il a répondu par l’affirmative.Réquisitions du parquet et arguments de la défenseLe procureur de la République a estimé que Coulibaly avait publiquement offensé le Premier ministre du Sénégal et un chef d’État étranger, qualifiant ses propos d’« irresponsables et irrespectueux ». Soutenant que les faits étaient établis, il a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois ferme, assortie d’une amende de 500 000 FCFA.La défense, représentée par Me Aboubacry Barro, a plaidé l’équité : « Quelqu’un a dit qu’on a un président légitime et un président légal. Pourquoi n’est-il pas arrêté ? » Me Abdou Dialy Kane a contesté la validité juridique du délit d’offense à une personne exerçant les prérogatives du président, arguant qu’il n’existe pas dans le code pénal. Invoquant l’état de santé fragile du prévenu, il a demandé une application bienveillante de la loi. Ses confrères, Mes El Hadji Diouf et Bamba Mbaye, ont plaidé pour un renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens.

Verdict du tribunal

Au terme du procès, le tribunal a relaxé Doudou Coulibaly de l’accusation d’offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République. Cependant, il l’a déclaré coupable d’offense à un chef d’État étranger. Le journaliste a été condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis.

Auteur: Doudou Diop

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