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Violence carcérale : Boubou Diouf Tall plaide pour une obligation de signalement des médecins

Auteur: Ndèye Thioro Sarr

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Boubou Diouf Tall, Observateur national des lieux de privation de liberté

Amnesty International a tenu ce vendredi 15 janvier, un atelier de formation avec les professionnels de la santé sur la prise en charge des victimes de torture et de mauvais traitement. Cette cérémonie présidée par Boubou Diouf Tall, Observateur national des lieux de privation de liberté, a été l’occasion de réunir des médecins venant des quatre coins du pays pour poser le débat sur la torture et le mauvais traitement.

Cette pratique criminelle est devenue un grave problème de société. Il s’agit d’un phénomène universel qui peut s’exercer sous plusieurs formes : physique, psychologique. « Les conséquences physiques et psychologiques à court, moyen et long terme sont très importantes allant de l’incapacité physique et psychique temporaire ou permanente, à la perte de vies humaines par le suicide ou encore par homicide », selon Dr Bintou Sène, représentante du ministre de la Santé et de l’Action sociale, conseillère du directeur de la santé, chargée de la prévention des violences et des traumatismes au ministère.

La communauté internationale prend de plus en plus conscience de la gravité de cette problématique de la violence dont les conséquences néfastes constituent un lourd poids pour le développement socio-économique de notre communauté. Dès lors, des politiques et programmes de prévention ont été élaborés et mis en œuvre dans le monde. Le Sénégal à l’instar de la communauté internationale a ratifié la plupart des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs à la promotion et la protection des droits humains notamment le protocole d’Istanbul qui stipule entre autres l’obligation pour le personnel de santé de prendre en charge et dénoncer les cas de tortures et de mauvais traitements (soutenu par l’article 32 du code de procédures pénales). « J’ai fait le tour du pays et visité beaucoup de centres de détention, et assuré beaucoup de formations, mais partout où nous sommes passés, les autorités de police ou de gendarmerie et les administrations pénitentiaires ont solennellement déclaré qu’ils ne peuvent plus admettre qu’il ait des cas de torture dans leur centre de détention. “On a commencé avec les forces de défense et de sécurité, mais on a compris avec Amnesty International que les médecins sont des éléments essentiels dans la lutte pour l’éradication de la torture au Sénégal”, souligne Boubou Diouf Tall.

“Les médecins sont au début du processus, par les constatations qu’ils font, et à la fin, quand il y a décès ou autre chose avec les certificats de genre de mort et les rapports d’autopsie. Ceci doit être impliqué dans la prise en charge de cette problématique trop importante pour le Sénégal. L’État s’est engagé depuis de longues années à ne plus tolérer ou admettre, encore moins donner des instructions pour qu’une torture soit pratiquée sur des personnes privées de liberté”.

Auteur: Ndèye Thioro Sarr
Publié le: Vendredi 15 Janvier 2016

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