La cybercriminalité peut être définie, selon le Lt Papa Gueye, élève commissaire de police, comme étant «l’ensemble des infractions qui supposent l’implication des technologies numériques de l’information et de la communication dans le processus criminel, soit comme objet soit comme simple moyen de commission des infractions». Elle demande la satisfaction d’un ensemble d’éléments pour permettre aux forces de l’ordre de la combattre efficacement. Celui-ci, profitant d’une présentation sur les typologies des manifestations des infractions et des modes opératoires de la cybercriminalité, a préconisé un renforcement de capacité des acteurs chargés de lutter contre ce phénomène.
Lors de ces conférences et rencontres d’échange et de partage sur des questions touchant à la sécurité, organisées par la Police nationale, pendant les vacances d’été, il a souligné que ce phénomène commence à s’ancrer au Sénégal. «Si au début, c’était les étrangers qui étaient recensés dans la commission de ces infractions, depuis un certain temps, il est relevé l’implication des nationaux qui offrent le gite et le couvert à ces criminels», a-t-il confié avant de plaider pour le renforcement de capacité des acteurs de la lutte contre la cybercriminalité. Cela parce que, dit-il, «la cybercriminalité pose un enjeu majeur. Et il y a la nécessité pour les forces de l’ordre de se mettre à niveau dans le cadre de leur formation».
Relevant également les obstacles liées à la lutte, il soulignera qu’au niveau national se pose le «problème d’identification des cyber-délinquants à partir des adresses IP qui sont souvent dynamiques ; la difficulté liée à la coopération avec les fournisseurs de service internet ; les problèmes liés au technique d’anonymisation des adresses IP et la non réglementation des cybercafés et des réseaux wifi ouverts». Soit quatre points cruciaux pour lutter efficacement contre le phénomène au plan national.
Parlant de la cyber-sécurité, un point à l’ordre du jour de cette rencontre initiée tous les 15 jours et qui était à sa 4éme édition, le Lt Pape Gueye de lister quelques problèmes pour mieux la combattre. «Il se pose, comme problème, la trans-nationalité du phénomène cybercriminel, l’anonymat des auteurs. Il faut éviter le cloisonnement disciplinaire et corporatiste, une stratégie nationale de cyber-sécurité, multisectoriel, pour protéger les systèmes gouvernementaux, nouer des partenariats pour protéger la Cyber-sécurité essentiels à l’intérieur et à l’extérieur ; formation continue et étendue à tous les services de police pour un combat efficace. Mais aussi une implication effective des médias et des populations. Ces dernières ne doivent pas croire que la cybersécurité est l’affaire des autorités étatiques, mais qu’elles sachent que c’est l’affaire de tous», conclut-il.
Quant au Pr Olivier Sagna, médiateur de la rencontre, par ailleurs, directeur des Etudes et de la Coopération (Dec) à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (Dgesr), il a souligné, «l’urgence, la nécessité et l’importance de protéger les systèmes gouvernementaux. Cela est indispensable. Il faut que l’ensemble des agents de l’Etat assure la sécurité de leur système», indique-t-il.
Auteur: Rayanatou DIALLO & Youssoupha MINE
Publié le: Mercredi 16 Septembre 2015
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