L’apport du Grand Magal de Touba à l’économie sénégalaise devrait inciter les gouvernants à réfléchir à comment mettre au profit de l’économie nationale cet évènement religieux qui a réuni, cette année, près de 5 millions de personnes.
La réflexion est de l’économiste et expert-comptable Abo Sall. «Touba, dit-il, ce n’est pas seulement les mourides qui s’y rendent, beaucoup de gens y vont pour découvrir et pour connaitre. C’est un levier économique que pourrait utiliser l’Etat d’autant plus que le tourisme classique connait des difficultés. Le tourisme est en train de mourir de sa belle mort au niveau de la Petite côte. Le nombre de touristes est passé d’un million à 300.000 à cause des problèmes liés à l’érosion côtière et du phénomène du terrorisme. Cela veut dire que l’Etat doit chercher d’autres leviers, en l’occurrence le Magal de Touba, d’autres événements religieux comme le Gamou de Pire ou de Tivaouane pour booster l’économie sénégalaise», a-t-il soutenu, dans les colonnes de Sud Quotidien.
Membre du comité d’organisation du Magal, Abo Sall de s’appuyer sur des études commanditées auprès du consultant Moubarack Lo, lesquelles avaient fait état d’un impact économique positif sur l’économie nationale. Il explique : le Magal, «c’est l’occasion pour réfectionner leurs maisons, de préparer l’accueil. On constate que Touba a une spécificité parce que toutes les personnes qui s’y rendent ne dépensent rien, ils sont accueillis bénévolement, ce qu’on dépense en termes de biens de consommation alimentaire, c’est extrêmement important. Tous les opérateurs économiques constatent que leurs ventes augmentent de façon prépondérante pendant cette période. Les études qui ont été faites montrent que certains commerçants réalisent 50% de leurs chiffres d’affaire la période du mois de safar».
Pour l’expert comptable et financier, «si on part de l’hypothèse que le Magal draine des centaines de milliards, il y a une dizaine de milliards qui rentrent dans les caisses de l’Etat. L’impact économique du Magal se ressent dans tous les secteurs de l’économie: les transports terrestre et aérien, les biens de consommation, que ce soit les boissons, le riz ou d’autres denrées alimentaires».
Enfin, afin de mesurer l’impact économique réel du magal, Abo Sall de suggérer à la Direction nationale de la statistiques et de la démographie du ministère des finances (Ansd), de publier des études de façon précise ce phénomène économique.
80 milliards de FCfa générés en 2 jours
«On peut faire des extrapolations: quand vous prenez un pèlerin qui dépense un prix du transport et 5000 F Cfa de consommation et en moyenne 3 ou 4 millions de pèlerins comme l’avait dit le ministre de l’Intérieur de l’époque Me Ousmane Ngom. S’il y a 4 millions de pèlerins et que chaque pèlerin dépense en moyenne 10.000 F Cfa, vous arrivez à un chiffre 40 milliards. Et, en deux jours, cela donne 80 milliards F Cfa. L’état pouvait profiter de cette manne financière pour développer le tourisme religieux», recommande l’économiste.
Auteur: SenewebNews
Publié le: Jeudi 03 Décembre 2015
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