Après l’augmentation des prix des condiments, de l’essence, du gasoil, du gaz butane… c’est au tour des coûts du riz de renchérir. L’augmentation de la tonne de la céréale la plus prisée des Sénégalais est intervenue chez des grossistes et ne tardera certainement pas à se faire ressentir chez les détaillants.

La nouvelle n’est pas bonne. Le prix du riz a augmenté chez les grossistes. La mesure n’est effective que depuis seulement quelques jours. Même si, avec la libéralisation du marché, le prix de la tonne variait d’un grossiste à un autre, il y avait un tarif considéré comme la moyenne qui s’élevait à 195 000 FCfa. Mais avec l’augmentation, le prix de la tonne est passé, chez certains grossistes, à 240 000 FCfa, soit une hausse de 45 000 FCfa.

Pour le moment, seuls les grossistes sont concernés. Un petit tour dans certains marchés et chez des boutiquiers permet de vérifier qu’à ce niveau, rien n’a changé. Tout est resté comme avant. Le kilogramme du riz brisé varie entre 350 et 375 FCfa d’une boutique à une autre. Alors que le riz appelé «Umbrella» coûte 400 FCfa le kilogramme. Mais pour combien de temps encore ? Car, à coup sûr, le renchérissement au sommet va se ressentir à la base.

Moustapha Tall confirme et met en garde l’Etat

Saisi, hier, sur la question, Moustapha Tall, distributeur de riz, a confirmé l’information, tout en mettant en garde l’Etat. Car, il reste convaincu que si rien n’est fait, le Sénégal risque de connaître une pénurie de la denrée. Et à l’origine de cette situation, M. Tall indexe le manque d’organisation du secteur du riz. Il explique que les nouveaux tarifs appliquées ne sont pas les mêmes chez tous les grossistes. Car la pratique, depuis quelque temps, est que chaque commerçant fixe ses propres prix.

Selon l’homme d’affaires, les importateurs travaillent actuellement à perte et pourraient être amenés à délaisser ce secteur. Au cas échéant, il y aurait une pénurie et personne ne répondrait de la situation. Il soutient en avoir déjà discuté avec le ministre du Commerce, mais qu’à la place des solutions, il n’a assisté qu’à des séminaires et autres réunions inutiles. Alors que c’est à l’Etat de protéger les producteurs locaux pour leur permettre de vendre leurs produits dans de bonnes conditions, avant d’autoriser les importations. Faute de quoi, le secteur risque de connaître sous peu des perturbations sérieuses.  

Bocar Samba Dièye obligé de suivre le mouvement

L’autre grand distributeur de riz, connu aussi pour son franc-parler, n’a pas fait dans la dentelle. Bocar Samba Dièye a laissé entendre que son cas est particulier. Il soutient avoir quitté l’association des importateurs et distributeur de riz depuis qu’il a eu des problèmes. Par conséquent, il ne suit pas ce que font les autres. Par contre, M. Dièye dit avoir constaté que tout le stock qu’il avait mis sur le marché et vendu à ses prix habituels a vite fondu. Aussi, ayant constaté qu’il fonctionnait à perte depuis un bon moment, le commerçant dit avoir décidé, comme tous les autres grossistes, de procéder à une hausse du prix de son riz.