Dans le cadre de la 33ème édition de la Foire internationale de Dakar, la salle 4 Avril a accueilli ce mercredi 17 décembre 2025 une rencontre stratégique organisée par la Direction générale des impôts et des domaines.

Ce panel, consacré aux dynamiques économiques régionales, a réuni un plateau d'experts composé de Cheikh Modou Thiam, Directeur de la Planification à la DGPPE, Abiboulaye Samb, Directeur des Opérations de l’APROSI, et Alla Guèye Sène, Président de la commission Économie de la CNES. Sous la modération du Professeur Abou Kane de la FASEG, les débats ont mis en lumière les défis structurels qui freinent encore le développement harmonieux du Sénégal.

Le constat dressé par les intervenants est sans appel concernant les disparités géographiques. Le Professeur Abou Kane a notamment rappelé que Dakar concentre à elle seule 46 % du produit intérieur brut national, ne laissant que 11 % à la région de Thiès, qui occupe pourtant la deuxième place. Ce déséquilibre profond souligne l'urgence de densifier le tissu des petites et moyennes entreprises ainsi que des industries au cœur des régions. Si la stratégie nationale de développement mise désormais sur huit pôles territoriaux pour booster la compétitivité et créer des synergies entre les filières de production, le chemin reste parsemé d'obstacles.

L'un des principaux freins identifiés réside dans la faiblesse des moyens financiers et humains au niveau local. Selon les panélistes, l’Acte 3 de la décentralisation n'a pas encore produit les effets escomptés en raison de capacités d'action limitées. Le Professeur Kane a souligné que le fonds de dotation alloué par l'État, s'élevant à moins de 70 milliards de francs CFA, demeure largement insuffisant pour couvrir les besoins des collectivités territoriales. À cette contrainte financière s'ajoute un déficit de personnel qualifié et un manque d'initiatives pour moderniser la gouvernance locale.

Pour réussir le pari de la territorialisation du développement, les experts préconisent une interconnexion réelle entre les potentialités naturelles des terroirs et le tissu industriel.

La participation citoyenne a également été érigée en pilier fondamental de la réussite des politiques publiques. Pour les conférenciers, il ne suffit pas de concevoir de grandes mesures depuis l'État central, il est impératif que les collectivités et les citoyens adoptent ces politiques pour en faire des succès concrets. Les collectivités territoriales doivent ainsi devenir de véritables relais de croissance et non de simples démembrements administratifs.