L’AMF-UMOA a entrepris une modernisation du marché de la gestion collective en renforçant son cadre réglementaire depuis 2021, avec l’ambition d’offrir une meilleure protection aux investisseurs et de stimuler l’essor d’un secteur encore en quête de maturité. Cette transformation vise à donner au marché financier régional une profondeur nouvelle et à accroître son rôle dans la dynamique économique de l’Union.

Malgré l’entrée de trente-sept nouveaux acteurs ces dernières années, l’intérêt pour les organismes de placement collectif à risque demeure timide. Pourtant, ces véhicules financiers pourraient jouer un rôle décisif dans le financement des petites et moyennes entreprises, dont l’accès au crédit reste restreint. Le manque d’appétence illustre les réticences persistantes face à des instruments jugés complexes ou risqués, mais aussi la nécessité de renforcer la culture boursière auprès du grand public et des investisseurs institutionnels.

Pour inverser cette tendance, l’union a diversifié l’éventail des produits disponibles, allant des fonds en actions aux obligations, en passant par les fonds monétaires. Les nouvelles règles imposent également des garde-fous plus stricts, afin de renforcer la transparence et la confiance. En encadrant davantage les pratiques et en veillant à la solidité des gestionnaires, les autorités espèrent rassurer les épargnants et créer un cercle vertueux entre mobilisation de capitaux et développement productif.

La gestion collective pourrait ainsi s’imposer comme un pilier du financement de la transformation économique, en canalisant l’épargne vers des secteurs porteurs et en réduisant la dépendance aux financements extérieurs. Ce mouvement traduit une volonté plus large de bâtir une architecture financière endogène, capable de répondre aux besoins structurels de l’économie ouest-africaine tout en donnant aux investisseurs une place active dans cette trajectoire.