Une mauvaise distribution de la pluviométrie a entraîné une baisse de productivité de 25% de l'agriculture au Sénégal. S'y ajoute à la mauvaise pluviométrie, un faible niveau d'équipement, une mauvaise maîtrise des ressources en eau ou encore l'insuffisance de la fourniture en intrants. ce qui a eu pour conséquence une chute de 2% de la croissance de l'agriculture, un repli de 12,6% de la valeur ajoutée du Pib, entaînant un fléchissement de sa croissance (celle du Pib) qui, attendue à 4,3% pour 2012, n'atteindra que 4%, selon les chiffres de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) citée par le magazine La Gazette dans son édition du 15 au 22 mars courants. Quand on sait que l'agriculture sénégalaise a contribué à hauteur de 58% de la croissance du Pib en 2010, on peut comprendre que l'économie sénégalaise, déjà plombée par le renchérissement du prix du pétrole et des produits alimentaires, doive faire face à ces contraintes internes et externes. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (Fao), on estime à 15 millions de personnes dans le Sahel, dont 850 000 Sénégalais, " sont à risque d'insécurité alimentaire ". L'organisation onusienne estme que le Sénégal, à l'instar des autres pays du Sahel, a besoin " d'une aide d'urgence pour conjurer une crise de sécurité alimentaire et nutritionnelle de grande envergure ".
Le déficit budgétaire, de 6,9% actuellement, ne laisse guère de marge de manoeuvre au gouvernement sénégalais face à cette crise alimentaire. Devant un tel déficit, les bailleurs de fonds sont opposés à toute subvention des produits alimentaires, comme ce fut le cas en 2008, au plus fort de la crise alimentire mondiale, ce qui ne ferait qu'accentuer le déficit budgétaire du pays qui a atteint la zone rouge. La Grande Offensive agricole pour la Nourriture et l'Abondance, la fameuse Goana de Wade initiée en 2008, est bien loin derrière nous, au grand dam de nos pauvres hères rurales.
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