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10 ANS DE TRAVAUX FORCES POUR OUSMANE IFRA SOW : Il avait tranché la gorge de l’homme qui rodait autour de son épouse

Auteur: lobservateur

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Ousmane Ifra Sow, né en 1984 à Méry, communauté rurale de Gaé, berger domicilié à Mbélogne Toufan, a été condamné à 10 ans de travaux forcés. La Cour d’Assises de Saint-Louis l’a déclaré coupable de meurtre. Il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt  le 30 octobre 2007 pour avoir tranché la gorge de Mamadou Aliou Sow qu’il soupçonnait de roder autour de son épouse.

Existait-il une relation adultérine entre Kardiata Bâ et Mamadou Aliou Sow ? La femme indexée qui n’est personne d’autre que l’épouse d’Ousmane Ifra Sow a réfuté cette relation extraconjugale, même si le jour où son mari a sabré Mamadou Aliou Sow, elle était dans sa chambre en train de coucher avec le défunt. Dans cette affaire de meurtre jugée par la Cour d’Assises de Saint-Louis, l’accusé soupçonnait son épouse d’avoir eu un amant en la personne de Mamadou Aliou Sow. Il a eu ces soupçons depuis qu’il a été jeté en prison pour une affaire de vol de bœufs. Condamné qu’il a été à 7 mois de prison. Depuis la geôle, Ousmane Ifra Sow a entendu dire que sa femme se faisait courtiser par un homme avec qui elle partage la même maison.

Sorti de prison, Ousmane Ifra Sow a vu sa femme rejoindre le domicile de ses parents pour cause de grossesse. Mais ayant toujours des soupçons sur sa femme et son supposé amant, Ousmane Ifra Sow a gardé un œil sur eux. Le dimanche 21 octobre 2007, il est témoin d’un geste qui le met hors de lui. Ce fameux jour, alors qu’il y avait un mariage dans son village, Ousmane Ifra Sow a vu, durant la cérémonie, que sa femme était constamment avec Mamadou Aliou Sow. Surveillant leurs faits et gestes, il a fini par constater que sa femme avait disparu. Il se rend alors au domicile de sa belle-famille pour y passer la nuit, prétextant qu’il ne pouvait pas rejoindre sa demeure, car son cheval est agité. Un prétexte pour surprendre le couple. Lorsqu’il a franchi le seuil de la maison de ses beaux-parents vers 1 heure du matin, Ousmane Ifra Sow a entendu des voix provenant de la chambre de sa femme. Il s’avance et dès qu’il ouvre la porte, Mamadou Aliou Sow qui était couché sur le lit a bondi. Mais, Ousmane Ifra Sow, plus rapide que ce dernier, lui a asséné un coup de coupe-coupe qui lui a tranché la gorge à moitié. La victime a vite  perdu la vie.

Le lendemain 22 octobre 2007, les gendarmes de la brigade de Dagana ont été informés du meurtre. Sur place, les gendarmes ont remarqué que la victime s’est vidée de son sang et avait un foulard noué autour du cou pour cacher sa blessure.

 Il se constitue prisonnier le lendemain des faits

 Conscient du mal qu’il avait fait, Ousmane Ifra Sow se constitue prisonnier le lendemain des faits à la brigade de Dagana. Interrogé, il dit avoir soupçonné des relations adultérines entre son épouse, Khardiata Bâ, et Mamadou Aliou Sow. Et ayant trouvé sa femme tard dans la nuit avec sa victime, dans sa chambre, l’homme a tenté de dégainer son coupe-coupe. C’est pourquoi, dit-il, il lui a asséné un coup au niveau du cou. Selon lui, son épouse s’est enfuie par la fenêtre, laissant sur place son bébé. Inculpé de meurtre, Ousmane Ifra Sow a été placé sous mandat de dépôt le 30 octobre 2007 avant d’être renvoyé devant la Cour d’Assises de Saint-Louis pour jugement.

A la barre de cette juridiction, l’accusé a déclaré : «J’ai trouvé Aliou dans la chambre de ma femme et comme j’avais mon coupe-coupe, je lui ai asséné un coup quand il a tenté de sortir le sien. Je ne savais pas où le coup a atterri. Aliou a reçu le coup pendant qu’il était dans la chambre. On s’est enlacé et nous sommes sortis hors de la chambre où il s’est affalé. Ma femme s’est enfouie par la fenêtre», a déclaré l’accusé à la barre.

L’Avocat général, Abdoulaye Diagne, a estimé que l’adultère n’est pas prouvé dans cette affaire. Seulement, fera-t-il noter, l’accusé a entendu des rumeurs sur les supposées relations adultérines entre son épouse et un autre homme pour se venger sur sa victime alors que l’adultère n’est pas prouvé. Revenant sur la partie du corps visée et la dangerosité de l’arme utilisé, il a soutenu que l’accusé a tué sa victime après l’avoir piégé. Il a ainsi requis15 ans de travaux forcés. 

La défense assurée par Me Cheikh Tidiane Seck a plaidé l’acquittement en se basant sur les dispositions des articles 316 et 317 du Code pénal (voir lexique). A titre subsidiaire, il a demandé l’application de l’article 312 (voir lexique) et à titre extrêmement subsidiaire, il a plaidé la  disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.

Après délibération, la Cour d’Assises a déclaré Ousmane Ifra Sow coupable de meurtre avant de le condamner à 10 ans de travaux forcés.

EL HADJI TALL

Lexique : articles 312, 316 et 317 du Code pénal

L’article 312, en son alinéa 2, dispose : «Dans le cas d'adultère, prévu par l'article 330, le meurtre commis par l'un des conjoints sur l'autre, ainsi que sur le complice, à l'instant où il les surprend en flagrant délit, est excusable.»

L’article 316 du Code pénal, pour sa part, note qu’«il n'y a ni crime ni délit, lorsque l'homicide, les blessures et les coups étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d'autrui».

L’article 317 du Code pénal ajoute que «sont compris dans les cas de nécessité actuelle de défense les deux cas suivants :

1°) Si l'homicide a été commis, si les blessures ont été faites, ou si les coups ont été portés en repoussant, pendant la nuit, l'escalade ou l'effraction des clôtures, murs ou entrée d'une maison ou d'un appartement habité ou de leurs dépendances ;

2°) Si le fait a eu lieu en se défendant contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence.

Daouda MINE

Auteur: lobservateur
Publié le: Mercredi 13 Avril 2011

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