Un « modou modou » du nom de Serigne Niang purge actuellement une peine de 10 ans en prison à Taranto dans la province de Foggia pour le seul délit de vente de produits contrefaits : Dvd, ceintures, sacs et autres etc… Une peine lourde et incroyable prononcée par la justice qui s’est montré très ferme à l’endroit du « modou modou », condamné par contumace, une dizaine de fois, par le tribunal de Foggia. Et pour cause…La communauté sénégalaise établie à Foggia dans le sud de l’Italie a du mal à digérer l’histoire qui continue de défrayer la chronique depuis plusieurs mois dans la province.
En effet, Serigne Niang, marchand ambulant de son état, a été condamné par la justice italienne à une peine ferme de 10 ans de prison pour vente de Cd piratés, de sacs, de ceintures et autres produits contrefaits. Une affaire, singulière et extraordinaire, sur laquelle le tribunal a fermement sanctionnée le « modou modou » âgé d’une cinquante d’années. En 1993, Serigne Niang décide de rejoindre les bords transalpins dans l’intention de travailler pour aider sa famille, ses trois femmes et ses 7 enfants restés au pays. Malgré des années de prospérité et de « gloire », la vie de « modou modou » est devenue de plus en plus dur au début des années 2000. Ayant perdu son travail dans l’entreprise où, pendant 10 ans, il a travaillé comme ouvrier dans le nord de l’Italie, le sieur Niang se lance, comme marchand ambulant, dans le commerce de produits contrefaits à Manfredonia dans la province de Foggia.
La contrefaçon, en effet, est un délit majeur sévèrement réprimé par les lois italiennes. De ce commerce illicite, Serigne Niang a, sur une période de 8 ans, été épinglé plusieurs fois par les policiers ou encore les services des finances qui ciblent particulièrement les Sénégalais, « spécialistes » de la vente de produits contrefaits. Il est ainsi condamné par le tribunal de Foggia à plusieurs reprises à son insu d’autant plus Serigne Niang avait toujours sa résidence en Lombardie, là même où il doit recevoir quotidiennement son courrier voire ses convocations. Et pendant 8 ans, le « modou modou » ne s’est jamais présenté devenant le tribunal.
Ayant été plusieurs condamné par contumace durant toutes ses années, un mandat d’arrêt national est alors lancé par la justice italienne pour arrêter le sénégalais. Finalement épinglé par les policiers, le tribunal de Foggia le condamne au mois de janvier dernier à une peine sans appel de 10 ans ferme pour le délit de vente illicite de produits piratés qui nuit considérablement à l’économie du pays.
10 ans : une peine excessive !
La communauté sénégalaise, qui ne croyait pas, à cette peine, s’est aussitôt mobilisée pour apporter son soutien à Serigne Niang qui depuis son incarcération, a adopté une bonne conduite et travaille pour gagner sa vie en prison. Ce qui lui permet d’envoyer de l'argent à ses trois épouses et à ses enfants. Ce fait, associé à la mobilisation de l’association des sénégalais de Foggia et de certains acteurs de la société civile, ses avocats ont introduit une demande de compression de la peine pour le « modou modou ». A en croire, le sieur Yankhoba Ba président de l’association de la ville de Manfredonia, joint au téléphone : « nous poursuivons la mobilisation. Par le biais de l’association, nous espérons obtenir une réduction de sa peine ou encore un arrêt à domicile (arresti domiciliari) pour lui.
Nous travaillons aussi pour qu’il puisse terminer sa peine au Sénégal » laisse t-il entendre. En effet, si le cas de Serigne Niang a été plus compliquée, c’est parce que vivant à Manfredonia à Foggia, il a avait gardé sa résidence dans le nord de l’Italie, là où la justice lui a envoyé toutes les convocations et les taxes à payer pendant huit ans. Cause pour laquelle toutes les peines qui lui ont été affligées par contumace, ont été rassemblées et ont servi de peine de 10 ans. Toutefois, des « modou modou » interrogés soulignent toute la naïveté de Serigne Niang. En tout état de cause, pour le moment, il purge une peine incompressible de 10 ans dans une prison à Foggia pour le délit de commerce illicite de produits contrefaits.Jamil ThiamCorrespondant
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