Poursuivi pour viol commis sur Awa Mbaye, une coiffeuse habitant à Pikine, Mamadou Diop alias «Thiam Babel» ou «Thiam Téranga» connaîtra, le 30 août prochain, le sort que lui réserve le tribunal qui l’a jugé hier. 
 Un procès au cours duquel Thiam Babel a persisté à nier les faits de viol pour lesquels Awa Mbaye avait déposé une plainte contre lui. Selon lui, c’est au cours d’une soirée sénégalaise qu’il a fait la connaissance d’Awa Ndiaye. Celle qui, un soir, l’a appelé sur son téléphone pour le voir, l’a rencontré tard dans la soirée et s’est permise le lendemain de l’accuser de viol. 
 Invitée à revenir sur les détails de son agression sexuelle, Awa Mbaye n’a pas été avare en détails. Elle a déclaré que c’est alors qu’elle était en route vers «Pai» à Guédiawaye, qu’elle reçut un appel téléphonique de Thiam Babel qu’elle n’avait connu que récemment, mais qui la suppliait de venir le voir parce qu’il avait un problème et ne pouvait en parler qu’avec elle. Une fois chez Thiam Téranga, dit-elle, celui-ci s’est agrippé à sa robe en basin rose alors qu’elle lui avait tourné le dos pour sortir. Ainsi, il a fermé la porte à clé et lui a attaché une main, a lubrifié son sexe avec sa salive pour ensuite la violer, raconte-t-elle. C’est, selon elle, après avoir fait l’objet des assauts de son hôte que celui-ci l’a raccompagnée, l’a mise dans un taxi, a demandé au chauffeur de l’emmener à Pikine. Il a pris le soin de lui remettre 10 000 F Cfa dont 2000 F Cfa pour le prix du taxi. Une fois chez elle, la plaignante raconte : «J’ai réveillée mes proches pour le xëd (repas de l’aube pour les jeûneurs) et puis au petit matin, je me suis rendue à l’hôpital Dominique où le médecin m’a réorientée au centre de santé Roi Baudouin de Guédiawaye où j’ai pu avoir, après consultation et analyses, mon certificat médical que j’ai déposé à la police dans une plainte. À la suite de cela, ses proches ont initié des médiations, c’est ce qui ma poussé à désister». 
 Le prévenu qui a formellement persisté dans son refus de reconnaître les faits qui lui sont reprochés soutient même qu’il n’a eu aucun rapport sexuel avec la fille. Elle l’a bien reçue dans sa chambre et installée sur une chaise, mais dit être surpris d’apprendre le lendemain par la danseuse Ndèye Guèye que sa visiteuse de la veille l’accusait de l’avoir violée. 
 Le procureur, s’appuyant sur les données contenues dans le certificat médical délivré à la fille, estime qu’il y a donc bien eu des traces de violences sur les parties intimes de la plaignante et a requis 5 ans de prison ferme contre le prévenu. 
 La défense, battant en brèche les arguments de la plaignante et du parquet, a indiqué que son client n’avait jamais varié dans ses déclarations et a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Il démonte même l’idée qu’une personne ayant subi un viol récent puisse avoir assez de forces pour rentrer chez elle et se mettre à réveiller la maisonnée pour le «xëd». Selon l’avocat de la défense, sur le certificat médical joint dans le dossier, il est même écrit noir sur blanc que la plaignante était dans un état psychologique stable, ce qui, selon lui, illustre qu’elle n’a pas été violée. L’affaire a été mise en délibéré pour le 30 août. 
  
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