La 11ème revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) au Sénégal s’est ouverte ce lundi 10 novembre 2025, à Dakar. La cérémonie d’ouverture officielle des travaux de la phase technique de ce rendez-vous a été présidée par M. Mor Diouf, Conseiller technique et représentant du ministre des Finances et du Budget du Sénégal, en présence de M. Amadou Tchambou, Représentant résident de la Commission de l’UEMOA à Dakar ; et M. Janvier Sawadogo, Chef de la mission de l’UEMOA.

Plus de 140 textes réglementaires seront évalués, ainsi que 05 projets et programmes communautaires

La revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) se tient, depuis une décennie, dans chacun des Etats membres. Elle permet d’évaluer le niveau de mise en œuvre des réformes et projets communautaires.

Ainsi, au cours des travaux de la phase technique de cette revue annuelle, qui se dérouleront du 10 au 12 novembre, l’équipe technique de la Commission de l’UEMOA et les experts et points focaux nationaux, représentants les départements ministériels respectifs, auront à faire le point sur la situation au Sénégal. Il s’agit ici, d’évaluer la mise en œuvre des réformes communautaires en 2025 ; d’évaluer la mise en œuvre des programmes et projets communautaires en 2025 ; de faire l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la revue 2024 et prise en compte de nouvelles recommandations ; de l’adoption et la signature du mémorandum de la revue annuelle, édition 2025 ; entre autres. Les travaux s’appuieront sur la grille de pondération adoptée d’un commun accord lors de l’atelier régional préparatoire de la revue, édition 2025, tenue à Dakar du 16 au 20 juin 2025.

Au total, 145 textes réglementaires seront évalués, ainsi que 05 projets et programmes communautaires, pour un montant de plus de 8 milliards de FCFA. Les conclusions seront consignées dans un mémorandum consensuel, qui sera signé par les deux parties. Ce document mettra en évidence les performances enregistrées par le Sénégal dans la mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA au titre de l’année 2025. Les résultats ainsi consolidés serviront de base à la phase politique de la revue, prévue en 2026.

« Les enjeux de cet exercice annuel sont d’une importance particulière »

Selon le représentant résident de la Commission de l’UEMOA à Dakar, depuis l’institutionnalisation de la revue, la Commission de l’UEMOA et les Etats membres de l’Union ont enregistré des avancées significatives dans le processus d’intégration régionale, grâce à la mise en œuvre concrète des différents chantiers communautaires. Et l’ouverture de cette phase technique illustre « la volonté constante des autorités et des instances décisionnelles de l’Union de veiller au respect des orientations de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement ».

A en croire M. Amadou Tchambou, les enjeux de cet exercice annuel sont d’une importance particulière. « Au-delà de la simple évaluation du niveau de mise en œuvre des réformes, programmes et projets communautaires, il s’agit de rassembler de manière concrète les éléments de preuves attestant des progrès réalisés, afin de pouvoir en rendre compte de façon objective et transparente aux plus hautes autorités de l’Union en 2026 », a-t-il souligné.

Il ajoute : « C’est donc avec un sens élevé de responsabilité, mais également avec un engagement et ouverture d’esprit, que nous devrons aborder cet exercice, pleinement conscients de sa portée dans la préparation de la phase politique de la revue annuelle ».

« Les revues effectuées au Sénégal ont obtenus des résultats concluants »

Le Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, dans son mot d’ouverture, a expliqué que cette phase technique de la revue vise un objectif global de favoriser l’accélération de l’application des réformes et l’exécution des politiques, programmes et projets communautaires. Et c’est à ce titre que le Sénégal se soumet à cet exercice de revue depuis 2014.

Selon M. Mor Diouf, les revues effectuées au Sénégal sur la période 2014-2024 ont obtenu des résultats concluants. A l’en croire, « les performances du Sénégal sont obtenus grâce à la contribution des différents acteurs de l’administration sénégalaise, des associations et des ordres professionnels, avec l’appui constant des plus hautes autorités, favorisées également par la tenue régulière, sous la conduite de la Commission de l’UEMOA, des revues annuelles ». 

Le représentant du ministre Cheikh Diba a, par ailleurs, souligné qu’au-delà du Sénégal, l’examen des résultats des éditions précédentes pour les Etats membres de l’Union montre que « globalement d’importants progrès ont été réalisés dans l’application des réformes et l’exécution des politiques et programmes ».

Toutefois, M. Diouf signale que des marges de progression sont attendues, notamment en matière de finalisation des processus de validation des documents, de fourniture de pièces justificatives mais également dans l’exécution et le suivi des programmes et projets communautaires.

Afin de relever les défis, Mor Diouf soutient que l’engagement de toutes les parties prenantes des administrations publiques, des associations et des ordres professionnels revêt une importance capitale, bien entendu sous l’impulsion de la Commission de l’UEMOA qui, pour lui, n’a jamais fait défaut.

Pour rappel, la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires au sein de l’UEMOA a été instituée par un Acte additionnel de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du 24 octobre 2013. Elle vise à favoriser l'accélération de l'application des réformes, politiques, programmes et projets communautaires au sein de l'UEMOA dans le cadre de l'approfondissement de l'intégration régionale.

La 10ème édition réalisée en 2024 a permis de noter des avancées significatives en matière de transposition et d’application des réformes communautaires. Les performances enregistrées par le Sénégal en 2024 révèlent un taux moyen de mise en œuvre des réformes de 78,59% contre 77,53% en 2023.