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[Portrait prêcheur 1/5] Oustaz Taïb Socé : L'islam sans complaisance

Auteur: Thiebeu NDIAYE

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Avec des trajectoires sinueuses, ses hauts et ses bas, le parcours de oustaz Taïb Socé ressemble à des montagnes russes. De Médina Sabakh (Nioro/Kaolack) à Benghazi (Libye), sa quête du savoir n'a pas été de tout repos. Tout comme sa carrière de prêcheur dans les médias entaché par une sordide histoire d'escroquerie sur de l'or.

Rigide. À cheval sur ses convictions islamiques... Les qualificatifs manquent pour décrire, dans tous ses aspects, oustaz Taïb Socé. Ses prêches caustiques à travers lesquels il n'accorde aucune forme de rédemption aux mécréants, ont fini de faire sa réputation depuis le début des années 2000. "Yallah dinala lak" (Dieu t'enverra en enfer) ! C'est la sentence sans appel qu'il ne cesse de lancer tout le long de ses émissions, sur la Rfm, à l'endroit des pécheurs multirécidivistes.

Cette rigidité dans l'interprétation des textes islamiques est la résultante d'un apprentissage éprouvant entre les mains de son père, Mouhamadou Lamine Socé et de son oncle maternel, tous deux maîtres coraniques. Né à Médina Sabakh (département de Nioro) et cadet de sa fratrie, son père a très tôt fait de lui son héritier, le dépositaire du legs, celui qui doit s'occuper de la pérennité de l'école coranique. Une lourde tâche sur les frêles épaules du gamin qu'il était. Mais aussi une source de motivation qui a fini par être payante.

Karantaba

"Très jeune, je rouspétais du fait que mes frères allaient à l'école française pour certains et d'autres à celle anglaise (en Gambie) et pas moi. Mon père me dit : ‘je veux que tu sois le gardien du temple, celui qui va perpétuer mon œuvre dans cette école coranique'", se souvient Oustaz Taïb. Après le décès de son père, son parcours commence à épouser les contours des montagnes russes avec des virages vertigineux. Le jeune Taïb est contraint par sa mère de quitter le cocon familial pour aller parfaire ses connaissances islamiques chez son oncle maternel à Keur Madiabel, conformément aux dernières volontés de son père.

Après avoir réussi son baccalauréat arabe à Médina Baye, Taïb à qui on affublait du nom de Karantaba pour sa maitrise de la lutte pure qui n'a rien à envier à Yékini, devient candidat à l'émigration clandestine dans le but d'aller poursuivre ses études en Libye. Dans cette quête de connaissance, lui et un groupe d'amis bravent les routes mortifères du désert du Sahara.

"En 1986 quand Ronald Reggan bombardait la Libye on était à Benghazi. Comme font les jeunes d'aujourd'hui à travers ‘mbeuk mi' (l'immigration clandestine) on avait fait la même chose pour se rendre en Libye afin de poursuivre nos études", raconte-t-il.

Chef de Desk

De retour à Dakar en 1994, téméraire et très entreprenant, Taïb s'ouvre les portes des médias de retour à Dakar. "Je donnais des cours au défunt Pdg de Dunya Fm, Ben Basse Diagne. Quand il a lancé la radio Dunya Fm il a fait de moi le chef de Desk religion, se rappelle-t-il. C'est ainsi que j'ai commencé à faire des émissions."

La magie des médias aidant il se taille une aura de vedette médiatico-religieuse incontesté au courant des années 2000. Rétif au monopole, son challenge était de surclasser le duo Moustapha Guèye-Ousmane Sanké de "Tontou Bataxal" sur la Rts qui avait fini de faire du prêche médiatique sa chasse gardée.

Descente aux enfers

Oustaz Taïb le réussissait bien. Sa carrière filait droit sans accroc sur la bande fm (Rfm). Jusqu'au jour où celui qui était adulé pour ses interprétations sans complaisance des textes coraniques se retrouve empêtré dans une affaire d'escroquerie. La terre se déroba sous ses pieds. Sa réputation de véridique traîné dans la boue. Le voilà balafré par les critiques les plus sordides qui lui collent le qualificatif "d'escroc en Djellaba". Ceci, sans se préoccuper pour autant des péripéties de cette affaire, point de départ de sa descente aux enfers. Un scandale de trop après celui de Cheikhou Shérifou pour lequel il jure n'avoir été qu'un interprète pour le petit illuminé.

Arrêté en 2011 par la Division des investigations criminelle (dic), il a été condamné à 5 ans de prison dont 3 ans ferme à la suite d'un procès en appel pour une affaire d'escroquerie sur de l'or. Condamné à perpétuité par le jury populaire de la société sénégalaise, le retour en onde fut très dur pour oustaz Taïb Socé.

La flamme reprend à petites étincelles mais force est de reconnaître qu'on est loin des années de braise. Les années où le mythe Taïb Socé était intact et fascinait plus d'un. N'empêche, bien que challenger par une horde de prêcheurs de la trempe des Iran Ndao, Alioune Sall et jusque dans son propre antre (futurs médias) par Pape Hann et les autres, oustaz Taïb garde tout de même sa petite parcelle de capital sympathie.

Auteur: Thiebeu NDIAYE
Publié le: Jeudi 23 Mai 2019

Commentaires (12)

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    il y a 6 ans

    Au Sénégal nous avons beaucoup de contre exemples. C'est plus facile de parler de Dieu que d'agir en conformité avec les principes sacro saint de la religion. Les oustaz au Sénégal sont comme les pasteurs en Afrique . Comme il n'y a pas d'école ou université ou on les forme, bonjour les dégâts surtout parmi les personnes qui ignorent tout de leur religion

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    Pfff il y a 6 ans

    Un autre hypocrite rattrapé par son roublardise.

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    il y a 6 ans

    Tout ce que je sais c'est qu'à sa sortie de prison il a construit une école franco-arabe de plus de 2 hectares avec 2 grands batiments de trois niveaux sise à la ZAC Mbao. L'école longe l'autoroute à péage à la hauteur de la sedima. Je ne dis pas que c'est le fruit de l'argent du saoudien pour payer l'or. Honni soit celui qui mal y pense.

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    reply_author il y a 6 ans

    Tous les oustaz ont construit des écoles coraniques c'est tant mieux pour eux

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    ES il y a 6 ans

    Qu'Allah te garde, cher Oustaz Taib Socé.

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    il y a 6 ans

    Mashallah Taïb

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    il y a 6 ans

    La case de Birama brüle! Occupes toi de ta cigarette er laisse lui sa cigarette „ Peut-être que tu ne le connais même pas Ta case brüle

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    ablaye FALL il y a 6 ans

    Le morceau s'appelle FARANTAMBA qui était bien aimé par Ballabas DIALLO

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    reply_author il y a 6 ans

    merci pour ce rappel de ce bon souvenir

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    il y a 6 ans

    il y a une chanson de Number One qui s'appellait karatanba

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    curieux il y a 6 ans

    Est il vraiment fumeur? Répondez moi sincèrement

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    il y a 6 ans

    LA CIGARETTE L'A COMPLÈTEMENT CHANGÉ NOTRE OUSTAZ FUMEUR

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    somalia il y a 6 ans

    un outaz qui fume ? ca n'existe qu'au senegal ca.

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    Machala il y a 6 ans

    Taib je t’apprécie bcp pour ce que tu ns enseigne en Islam le reste je m’en fiche la vie c des hauts et des bas k dieu t protège

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    il y a 6 ans

    Alaa kulli aliin tu ne merites pas cette situation, mais Yalla baaxna

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