En recevant le monde de la lutte, le samedi dernier, Abdoulaye Makhtar Diop a réitéré son projet de faire du stade Demba Diop une arène nationale.Il se fait ainsi percevoir, par le monde du football, comme ‘une catastrophe pour le sport sénégalais’.

Quand il a été nommé ministre des Sports, le 18 octobre dernier, en remplacement de Faustin Diatta, Abdoulaye Makhtar Diop avait été accueilli, de façon unanime, par le monde du sport, comme l’homme ‘qu’il fallait à la place qu’il faut’. Par son vécu et sa maîtrise des textes, il a été perçu comme le messie à même de sauver le sport sénégalais en proie à une certaine crise. Mais, à peine installé, l’homme se fait distinguer par ses prises de décisions arbitraires et ses sorties hasardeuses. En recevant le monde de la lutte, le samedi dernier, l’ancien socialiste, reconverti en libéral et fervent défenseur d’Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, a réitéré son projet de faire du stade Demba Diop une arène nationale.

En désaccord avec les acteurs de la lutte, dans son ministère, il a martelé que la seule pelouse (Demba Diop) (sur)utilisée par le monde du football du département de Dakar ne répond plus aux normes internationales.‘Je préfère mettre trois milliards pour la réhabilitation du stade Iba Mar Diop pour en faire un grand terrain de football que de réhabiliter Demba Diop pour le football’, a-t-il confié. Quoi encore ? ‘Pour faire du Stade Demba Diop une arène nationale, on n’a pas besoin de mettre un franc. Nous aurons gagné trois choses à la fois. D’abord du temps. Deuxièmement, la lutte va l’utiliser en même temps que les ’Navetanes’ parce que c’est quand la saison de lutte s’achève que les activités du Navetane commencent’ Pas faux. Mais, est-ce une raison suffisante pour renvoyer le football de Demba Diop. Une infrastructure qui avait été, uniquement, construite, dans les années 60, pour accueillir les Jeux de l’Amitié. Mais, tout ce passé n’a plus d’importance pour Abdoulaye Makhtar Diop. L’homme ne respire, apparemment, que pour la lutte. Pourquoi ? Allez savoir.

Seulement, il trouvera le monde du football sur son chemin. Ces derniers n’ont pas tardé à réagir. Jointe hier, par téléphone, une source fédérale a tout simplement martelé qu’’Abdoulaye Makhtar Diop est une catastrophe pour le sport sénégalais. Parce qu’au lieu de chercher des solutions aux problèmes qui se posent à nous, il cherche plutôt à nous diviser, à désunir’, a pesté, sous le couvert de l’anonymat, notre interlocuteur.

Dans la démarche, Abdoulaye Makhtar Diop a tout faux

Pourtant, quand il avait avancé cette idée, lors de la passation de service avec Faustin Diatta, Abdoulaye Makhtar Diop avait assuré qu’il allait, d’abord, en discuter avec les principaux acteurs ; c’est-à-dire, le monde du football et de la lutte. Mais, le samedi, il s’est dédit en taillant la part belle aux ‘lutteurs’. ‘ça dépend de vous. Si vous ne voulez pas de Demba Diop, alors on s’engage tous à prendre le temps nécessaire pour construire une arène nationale’. Qui disait que ‘l’homme meurt avec ses idées’. Abdoulaye Makhtar Diop en est, en tout cas, une parfaite illustration. Il a fait fi de la vive réaction du monde du football de Dakar qui s’était indigné de voir le nouveau patron du sport sénégalais donner leur seule infrastructure à la lutte.

‘Il n’est pas question pour nous de céder le stade Demba Diop à la lutte. Je pense très sincèrement que le ministre des Sports Abdoulaye Makhtar Diop s’est trompé de pensée’, avait réagi Louis Lamotte, premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). D’un ton très virulent, Amadou Kane, président de l’Oncav (Organisation nationale de coordination des vacances) et 4e vice-président de la Fsf avait martelé que ‘par cette décision, Abdoulaye Makhtar Diop a confirmé toutes les craintes du monde du sport sénégalais. En pensant faire de stade Demba Diop une arène nationale, il vient de confirmer toutes nos craintes. Mais, il nous trouvera sur le terrain’, a prévenu le patron de l’Oncav.

Et puis, dans la démarche, Abdoulaye Makhtar Diop a tout faux. En tant que mère de toutes les fédérations sportives, il devait ouvrir ses portes au Comité national olympique sportif sénégalais (Cnoss). Pourquoi a-t-il commencé par la lutte tout en snobant le président Mamadou Diagna Ndiaye (président du Cnoss) et ses pairs ? Aux dernières nouvelles, on informe qu’il les reçoit ce mardi, à 11 heures précises.