Calendar icon
Tuesday 04 November, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Djibril et Khouraïchi Thiam, unis par le sang et le sport

Auteur: L'observateur

image

Le même sang coule dans leurs veines. Ils ont la même passion pour le basket. Approximativement, le même parcours (Duc, Etats-Unis, Arabie Saoudite). Djibril et Khouraïchi Thiam tiennent le virus de la balle orange de leurs parents.  

L’HERITAGE

Djibril : «Mon frère et moi avons commencé le sport par les arts martiaux. Et comme nos parents sont d’anciens basketteurs, impliqués dans l’encadrement du Duc et des équipes nationales, le glissement vers les parquets n’était qu’une question de temps. Après les arts martiaux, j’ai commencé le basket au Duc.»

Khouraïchi : «Nos deux parents pratiquaient le basket. Mon père a joué au DUC, au Rouen Université Club, en Equipe nationale. Il a été également champion de Normandie en karaté. Ma mère fut internationale de basket. Elle a été capitaine de l’Equipe nationale du Sénégal et championne d’Afrique. C’est normal que le basket soit un héritage pour nous.» 

Djibril : «Nos parents nous ont coachés et soutenus dans tout ce que nous avons voulu entreprendre, parce que nous avons toujours bien travaillé à l’école. Pour la pratique du basket, ils avaient créé autour de nous un environnement propice. Ils nous mettaient dans de bonnes conditions. Equipements,  ballons, chaussures, on avait tout pour pratiquer le basket. Il y avait toujours ce coaching à la maison. Nos parents suivent toujours nos matchs, pour ensuite faire le débriefing.» 

Khouraïchi : «Nos parents nous ont couvés et nous couvent encore aussi naturellement que possible, sans être possessifs ni envahissants. Ayant été des sportifs de haut niveau, ils nous suivaient de près sans donner l’impression de nous surveiller. Mais ils devenaient intraitables dès qu’il s’agissait des études, qui ont toujours été leur priorité.» 

LE PROFESSIONNALISME

Djibril : «J’ai débuté au Duc (Dakar Université Club). Mais après le Bac, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse sports/études aux Etats-Unis. J’ai commencé  à l’université de Baylor, puis à celle du Wyoming où j’ai gradué. Mais j’ai commencé ma carrière professionnelle au Qatar, dans un club qui s’appelle «Al Saad». Nous avons été champions et je fus Mvp lors de la finale. La saison suivante, j’ai joué en ABA où j’ai été finaliste et meilleur joueur du championnat. Cela m’a valu une invitation aux tournois d’été de la Nba (Nba Summer League), avec  Indiana Pacers. L’année suivante (2013-2014), j’ai évolué au Japon dans l’équipe de Toyama Grouses et j’ai aussi été finaliste. En 2014-2015, j’ai été champion d’Arabie Saoudite avec le Club Ohod.»

Khouraichi : «J’ai commencé comme mon frère par les arts martiaux et plus tard, j’ai débuté le basket à l’Asc Thiès, puis au Duc, où j’ai fait tout mon cursus, de la petite catégorie jusqu’en junior. Après le baccalauréat, j’ai eu la chance d’aller poursuivre mes études aux Etats-Unis en Caroline du Nord à Mars Hill University. J’ai gradué en 2013 et j’ai été sacré meilleur double-double, meilleur rebondeur et bloqueur (rebond and block shoot) de la South Atlantic conférence et de toute la Ncaa. J’ai été gratifié d’une invitation au camp d’entraînement des Dallas  Mavericks. Après un bref passage à la Ligue canadienne, j’ai signé mon premier contrat professionnel au Bahreïn pour la saison 2013-2014. J’ai été parmi les meilleurs expatriés. Pour la saison 2014-2015, j’ai joué avec  Ohod en Arabie Saoudite en début de saison avec mon frère, Djibril. Nous avons aidé l’équipe à se hisser au sommet. Ensuite, lors du mercato, j’ai eu une meilleure offre avec la Besa  en Serbie Kosovo, où j’ai terminé la saison. Mon club a terminé 5ème du championnat. En ce moment on est en vacances et il n’y a pas de compétitions. Je mets ce temps libre à profit pour des entraînements spécifiques en continu, en prévision de la saison prochaine.»
LE MAILLOT NATIONAL

Djibril : «J’ai été présélectionné pour la Coupe d’Afrique 2013, mais je n’ai finalement pas été retenu. Ça se comprend, parce que j’ai rejoint la tanière tardivement. Ayant attendu en vain un billet d’avion que devait m’envoyer la Fédération, j’ai acheté moi-même mon billet pour rallier Dakar.»

Khouraïchi : «C’est une question à laquelle je ne saurais apporter une réponse objective. Par contre, je reste disponible pour défendre les couleurs de mon pays. Je serai fier d’apporter ma contribution, qui pourra aider mon pays à se hisser à nouveau sur la plus haute marche du podium du basket africain et  pourquoi pas mondial.»

LES DEBOIRES DE DJIBRIL AU MONDIAL

Djibril : «Ma sélection en Equipe nationale pour la coupe du monde 2014 a été un bouleversement de toutes mes convictions sur la nature humaine. Grâce à Allah, j’ai surmonté ma déception. Mais c’est une expérience positive, parce que c’est un grand honneur d’être retenu pour représenter mon pays dans une compétition aussi prestigieuse. Au demeurant, c’est regrettable, à cause du caractère inadmissible d’un coaching plus affectif qu’objectif. Néanmoins, j’ai passé de bons moments avec mes coéquipiers. Je les félicite encore, même si je n’ai pas eu à jouer avec eux. Je ne peux pas revenir sur les détails, parce que c’est du passé. C’est mieux d’oublier. Pour mon avenir en équipe nationale, je m’en remets au Maître de toutes les destinées, Allah, Qui est le meilleur des juges.»
Khouraïchi : «Dommage pour le Sénégal de s’être privé d’un joueur professionnel du calibre de Djibril à un tel niveau de compétition. Sa présence sur le parquet aurait été très bénéfique à l’équipe durant cette campagne mondiale. Avec toutes ses qualités (physiques et techniques)  et son expérience du haut niveau, il aurait pu positivement apporter sa touche.»

QUALITES ET DEFAUTS ?

 Djibril : «Khouraïchi  est un basketteur complet, technique et explosif dans son jeu. Il sait analyser et s’adapter à n’importe quelle situation de jeu, en défense comme en attaque. Sa taille et sa maîtrise technique lui permettent d’imposer son jeu à n’importe quel adversaire.  C’est un arrière-ailier qui peut jouer grand, comme il peut faire office de meneur. Il est très dynamique et a un esprit de leader, un moral de gagneur. Cela le pousse à vouloir toujours donner le meilleur de lui-même. Ce qui est très rare de nos jours.»

Khouraïchi : «Djibril est très polyvalent : meneur de jeu ou pivot. Ce qui fait de lui un joueur complet contre qui il est très difficile de défendre. Sa taille et son physique lui permettent d’imposer son jeu à tout adversaire. C’est un joueur très intelligent, avec une forte personnalité, un esprit de leader et de gagneur. Adroit à l’intérieur comme à l’extérieur, il est très technique et très puissant dans la finition. Cela le met à l’aise dans toutes les situations de jeu. C’est un gros avantage pour toute équipe qui le compte dans son effectif. Malgré son air calme, il a une forte personnalité.  C’est sa force car l’adversaire s’y laisse toujours prendre. Pour ses défauts, je laisse la critique aux techniciens « rire ».»

 L’AVIS DES PARENTS

Djibril : «Nos parents regardent nos matches et nous envoient des critiques, en toute connaissance de cause. Notre père a enseigné à l’INSEPS et beaucoup de ses anciens élèves sont dans l’encadrement technique des fédérations nationales et dans les directions du ministère des Sports. Les conseils de notre mère nous permettent de nous améliorer. Tous deux ont eu à évoluer au plus haut niveau.»

Khouraïchi : «Après chaque saison, nous faisons un bilan général avec les parents, qui regardent nos matchs. Ils sont attentifs à tout et leurs critiques très techniques sur nos erreurs et lacunes. Lorsque nous sommes à la maison, les critiques s’accompagnent quelquefois de démonstrations, à la grande joie de tous. Ils savent apprécier nos progrès aussi. Ils sont notre premier public et nos premiers supporters. Ils nous aident à parfaire notre jeu pour tendre vers le meilleur.»

Auteur: L'observateur
Publié le: Samedi 06 Juin 2015

Commentaires (0)

Participer à la Discussion