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[ ENTRETIEN ] Nouveau sélectionneur du Sénégal / Lamine Dieng : « je suis partant »

Auteur: Ndamli via xibar

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Au lendemain de la publication de la liste de joueurs retenus pour la CAN 2012, Lamine Dieng avait passé à la loupe les 23 lions de Amara. L’ancien sélectionneur national du Sénégal, en passant en revue l’attaque sénégalaise avait prévenu : « trop de biens peut nuire, et cela pourrait nous arriver, si on n’utilise pas à bon escient nos attaquants ». Dans cet entretien accordé à ndamli.sn, le technicien revient sur le fiasco de Bata, sur la place des joueurs locaux en sélection nationale et enfin sur les bruits concernant sa probable nomination à la tête des lions.

Ndamli.sn : La CAN 2012 a connu son épilogue avec le premier sacre de la Zambie, premier bourreau des lions du Sénégal. Quelles sont vos impressions ? 

Lamine Dieng : Quand on s’aligne au départ d’une compétition, qu’on soit 32 ou 40, il n y aura qu’un seul couronné. Maintenant compte tenu des moyens mis en jeu et compte tenu des potentialités dont on a disposé on pourra sereinement évaluer. Certaines équipes comme la Zambie, la Côte d’Ivoire, le Mali… ont fait de très beau parcours et d’autres ont manqué de réussite. 

Ndamli.sn : Le Sénégal, sur le papier, avait une équipe avec un potentiel réel, comment expliquer cet échec retentissant avec 3 défaites en phase de poule ? 

Lamine Dieng : Le potentiel est virtuel. C’est le fruit de l’expression des joueurs dans le passé, c'est-à-dire avant leur sélection. Mais au moment précis, où on a besoin d’eux, durant la CAN, est-ce qu’ils sont eux-mêmes ? Est-ce qu’ils n’ont pas subi quelque chose qui a pu leur porter préjudice ? Chaque joueur a une vérité et sur ce plan, c’est le propre de l’entraineur de l’aider à découvrir cette vérité, l’exprimer de la manière la plus productive qu’il soit. Avant la CAN, je disais que le Sénégal pouvait avoir un retour de manivelle dans l’emploi de ses joueurs, notamment de ses attaquants. Dans toute équipe, il faut un équilibre des forces. Des joueurs qui sont plus portés vers l’avant, des joueurs qui sont beaucoup plus portés vers la création et d’autres vers la neutralisation de l’adversaire. Tout en sachant que le football ce n’est pas comme qui dirait la cuisine d’un steak, on la cuit à point ou peu. Mais c’est un tout. Il y a des moments où on descend, ensemble et des moments où on doit attaquer ensemble. Un football total et malheureusement, on ne l’a pas senti avec les lions. 

Un échec collectif si l’on suit bien votre raisonnement ? 

Lamine Dieng : Les joueurs n’ont pas donné à mon sens, ce que l’on attendait d’eux. Que s’est-il passé, là je mets un point d’interrogation. Peut être qu’ils ont eu des problèmes physiques. 

Ndamli.sn : L’acclimatation aurait-elle pu poser ces problèmes physiques, par exemple ? 

Lamine Dieng : Avec le Jaraaf, quand nous devions jouer contre l’Espérance de Tunis, un samedi, nous sommes partis le jeudi, pour arriver pratiquement le vendredi matin, nous qui ne sommes pas joueurs, nous avons ressenti la fatigue du voyage et nous avons eu des problèmes… juste pour vous dire que 4 à 5 jours d’acclimatation aurait permis d’être dans l’ambiance du tournoi. C’était quelque part une erreur d’aller en Guinée Equatoriale, deux jours avant la compétition. 

Ndamli.sn : Sans surprise, cet échec a été sanctionné par le limogeage de Amara Traoré… 

Lamine Dieng : Ce qui est triste. Et je suis de tout cœur avec Amara. Mais quand on est entraineur, il y a quelque part dans le coin de notre tête qu’on est condamné à partir un jour. Etant coach, je sais que ces moments sont douloureux pour lui parce qu’il n’a pas su montrer tout ce qu’il voulait faire. Quand on est entraineur, on veut toujours aller le plus haut possible. Alors que le sort de l’entraineur est lié au résultat produit par les joueurs qu’il choisit et en ce sens quelque part, les joueurs n’ont pas répondu à ses attentes. Ce qui est dramatique pour lui. Mais le connaissant, il va très vite rebondir 

Ndamli.sn : Mais il lui est quand même reproché de ne pas avoir su faire jouer son équipe ? 

Lamine Dieng : Peut être qu’il a une certaine façon de voir le football. Mais il ne faut pas oublier qu’il a qualifié le Sénégal avec ce système à la CAN 2012. Chacun a sa philosophie. 

Ndamli.sn : Le 29 février, le Sénégal joue l’Afrique du Sud en amical, a votre avis, c’est le moment de redonner aux joueurs locaux leur chance ? 

Lamine Dieng : En 1993, après l’échec de Sénégal 92, pour mon premier match sur le banc sénégalais, pour la qualification de la CAN, face au Togo, je n’ai eu que des joueurs locaux et nous avons battu le Togo avec cette équipe à Dakar. Pour vous dire que ce n’est pas parce qu’on s’est expatrié qu’on devient forcément meilleur. On peut devenir meilleur au point de vue, qualité physique, mais le talent, il est là, qu’on soit local ou expatrié. Il y a des joueurs locaux qui peuvent damner le pion à certains expatriés, ça j’en suis sur. 

Ndamli.sn : Vous n’êtes pas sans savoir que le banc sénégalais est actuellement vacant, avez-vous déposé votre candidature pour postuler ? 

Lamine Dieng : Je ne déposerai pas de candidature. Je pense avoir fait suffisamment mes preuves au Sénégal. Les gens me connaissent. Ils savent ce dont je sui capable, ou ce dont je ne suis pas capable. Ce qui est sur, c’est que si le Sénégal a besoin de moi, et si par la grâce du Tout Puissant, cela devait bien se passer, je suis partant. Autrement non. Et ce pour tout l’or du monde. Fort de mon expérience, je demande au Bon Dieu de faire en sorte que si je devais être choisi, que cela se passe bien. Dans le cas contraire, qu’on ne me choisisse pas, encore une fois. 

sOURCE nDAMLI.SN

Auteur: Ndamli via xibar
Publié le: Mercredi 15 Février 2012

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