Les footballeurs d’origine sénégalaise, appelés binationaux, évoluant dans les championnats professionnels, qui étaient naguère accueillis à bras ouverts dans la sélection nationale, vont devoir faire dorénavant avec une concurrence exacerbée des jeunes formés sur le plan local. Les Jeux olympiques de Londres 2012, avec les difficultés de Magaye Guèye, sont la preuve que rien ne devrait être comme avant en sélection nationale où le statut de binational conférait un poste de titulaire. Avant l’attaquant d’Everton (D1 anglaise), les frères Faty, Jacques et Ricardo ont vécu les affres de la concurrence exacerbée qui a pris pied dans la Tanière, empêchant Armand Traoré d’avoir un terrain d’expression. Au début des années 2000, on pouvait compter sur les bouts des doigts ceux qui n’arrivaient pas à s’imposer. Le milieu de terrain, Sylvain Ndiaye, pourtant très bon en club, n’a vraiment pas réussi à poser ses empreintes en sélection nationale où il a eu sa chance. Mais actuellement la concurrence est d’un tout autre niveau. Sur toutes les lignes, la concurrence sera rude. Et il est quasi impossible de prévoir quels joueurs les sélectionneurs nationaux vont appeler ou titulariser pour les prochaines sorties. Dans un passé pas très lointain, le récent appel du pied de Henri Saivet (Bordeaux, France) à travers la radio RMC, aurait eu l’effet escompté, amenant les officiels à prendre leurs combinés pour le suppléer de ''venir répondre à l’appel du pays de ses parents’’. Le jeune footballeur a été approché par Saër Seck. Mais aucune convocation n’a suivi cette rencontre entre le président des Diambars et le jeune bordelais. Sans aller jusqu’à dire qu’il faudrait être un crack pour être sollicité par les Lions, la sélection nationale du Sénégal est à un niveau tel qu’elle demande des qualités certaines à ses futurs pensionnaires. Les centres Diambars et Aspire, dans une moindre mesure, sans compter les clubs traditionnels comme le Casa Sports, se sont fait, ces dernières années, une réputation de lieu d’éclosion de talents. Arrivés à maturité, ces joueurs (Pape Ndiaye Souaré, Idrissa Gana Guèye et Saliou Ciss, pour ne citer que des pépites sorties du centre de Diambars) ont prouvé, notamment pendant les JO, leur niveau de compétitivité. Appelé à être une valeur ajoutée pour les Lionceaux, l’attaquant d’Everton a difficilement supporté la concurrence, notamment sur le flanc gauche où Pape Ndiaye Souaré a été la grande révélation. Morgaro Gomis (ancien de Dundee United en Ecosse) et Martin Fall (Angers, D2 française) avaient bénéficié des invitations pour rejoindre les Lions du temps de l’intérim d’Amsatou Fall. Pourtant, ils ne sont pas nombreux ceux qui se rappellent leur passage. SD/AD/DND