Le ministre-conseiller à la présidence de la République, Amsatou Sow Sidibé, a appelé les ravisseurs des 12 démineurs de l’opérateur sud-africain Mechem à libérer ces otages "pour le bien" de la Casamance et "de leurs familles", lit-on dans une déclaration transmise à l'APS.

Les 12 démineurs, dont trois femmes, sont toujours entre les mains d'hommes armés. Ils ont été enlevés vendredi à Kaylou, dans la communauté rurale de Nyassia (département de Ziguinchor). Selon Amsatou Sow Sidibé, qui était en visite à Ziguinchor, ‘’ce sont des personnes qui posaient des actes éminemment positifs dans le cadre de la protection des droits les plus élémentaires des populations de la Casamance et celles qui séjournent dans la région’’.

 Convaincue que ce conflit n’a que trop duré et qu’il n’est utile pour personne, elle a invité les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), à quitter le maquis à le quitter. Le MFDC combat depuis 1982, pour l’indépendance de la Casamance, région naturelle située dans le Sud du Sénégal et formée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Elle a exhorté les combattants du MFDC à aller rejoindre leurs familles respectives et à réintégrer positivement la société par des activités de développement. ‘’La crise dure depuis trente ans. Il faut procéder à une évaluation et avancer’’, a-t-elle lancé, demandant aux ravisseurs de ne pas multiplier les actes de prise d’otages, mais de mener une réflexion, d’évaluer pour pouvoir évoluer positivement.

 ‘’Il ne faut pas qu’on marque le pas en la matière. Il faut qu’on avance’’, a estimé ce conseiller du président de la République, Macky Sall. Kaylou, la localité où ont été enlevés les otages, est un ancien chantier de déminage de Handicap international. En 2011, des individus avait nuitamment fait une incursion sur le site, saccageant le balisage et laissant sur place l’inscription : "Attention danger de mort, Atika", du nom de l’aile combattante du MFDC.

 Le Centre national d'action antimines au Sénégal (CNAMS), des ONG dont Appel de Genève et APRAN, le MFDC et la partie bissau-guinéenne se sont réunis en mars dernier à Sao-Domingo (Guinée-Bissau), pour discuter sur les modalités d’accélération du processus de déminage en Casamance. Au cours de cette rencontre, des éléments du mouvement indépendantiste, se réclamant de l’aile de César Atoute Badiate, chef d’Atika, avaient lancé une mise en garde en ces termes : "la zone rouge est atteinte". ‘’Au-delà de cette zone rouge, avaient-ils averti, la sécurité des démineurs n’est plus garantie.’’