Du 17 au 19 décembre 2025, Toubab Dialaw a accueilli une rencontre entre le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée, le Mali et la Gambie. L’enjeu : tirer les leçons de la riposte sénégalaise pour ériger un bouclier sanitaire régional contre la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR).

Le Sénégal, une référence pour la sous-région

Le choix de s'appuyer sur le modèle sénégalais n'est pas fortuit. Bien que le pays ait été lourdement touché avec 554 cas et 31 décès depuis le 29 septembre, il a réussi à inverser la courbe. Grâce à l’approche multisectorielle « One Health » (Une seule santé), aucun décès n'a été déploré depuis six semaines.

Le Dr Pape Samba Dièye, Directeur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) du Sénégal, a insisté sur l'importance de ce transfert de compétences.« Il s'agissait de partager nos expériences pour nous préparer ensemble à une future flambée et faire face à toute menace commune. »

Face à la menace, la solidarité est devenue une nécessité opérationnelle. Les pays participants ont décidé d'unifier leurs protocoles de surveillance et de déployer des systèmes d’alerte précoce. En Mauritanie, où 53 cas et 8 décès ont été signalés près de la frontière, cette coordination est jugée vitale.

« Apprendre de l'expérience sénégalaise »

Pour les pays comme la Guinée, le Mali et la Gambie, la priorité est d'anticiper pour éviter l'importation de cas. Le Dr Sory Condé, Directeur de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de Guinée, a réaffirmé cette volonté d'apprentissage.

« Cette réunion nous permet d'apprendre beaucoup de l'expérience sénégalaise et d'améliorer nos dispositifs le long de la frontière. Il s'agit de conjuguer nos efforts pour que le poids de cette épidémie ne pèse sur aucun d'entre nous. »

Cette feuille de route commune marque une étape historique : l'Afrique de l'Ouest ne se contente plus de réagir, elle s'organise autour d'un modèle de réussite local pour garantir la sécurité de tous ses citoyens.