Djimo Souaré, président du Conseil départemental de Goudiry, par ailleurs député, réclame un commissariat de police et des infrastructures administratives (préfecture et sous-préfectures) au même titre que les grandes villes du pays.

En marge de l'inauguration de la 64e compagnie d'incendie et de secours de Goudiry, il a profité de la présence du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé, pour faire part des maux de son département qui manque, à l'en croire, d'atours d’un territoire digne de son nom.

"Nous sommes le plus vaste département du pays et nous sommes qu'à 65 km de la frontière malienne. Ici, chaque minute compte lorsqu'un accident ou un incendie survient. La sécurité n'est pas un mot abstrait, ici. Elle touche la vie quotidienne, la mobilité, la santé, l'économie et la dignité des familles. Cette brigade n'est pas seulement un symbole, c'est un outil vital. Elle sauvera des vies, elle apaisera des inquiétudes, elle renforcera la confiance entre l'État et les citoyens. Je voudrais aussi partager une réflexion qui touche à la dignité et à l'identité", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de l'érection d'un commissariat de police et des infrastructures administratives.

"Goudiry est un département frontalier. Nous demandons l'érection d'un commissariat de police au niveau de la commune de Goudiry. Nous demandons aussi la construction d'une préfecture et des sous-préfectures. Nous assurons notre part. Nous rendons hommage à la diaspora qui joue un rôle central dans le développement de notre département".

Justifiant les doléances, Djimo Souaré souligne que "dans (leur) région et parfois ailleurs, certains de nos compatriotes sont victimes de discrimination. Ils doivent encore justifier leur sénégalité, simplement parce que leur patronyme ne serait pas considéré comme typique : Diallo, Cissokho, Sow ou d'autres. Parfois, il faut expliquer, se défendre, prouver. Je crois profondément que le Sénégal ne peut pas demander à ses enfants de justifier sans cesse leur appartenance à la nation. L'État doit accompagner ces citoyens en facilitant les procédures administratives de manière claire, rapide et respectueuse. Ainsi, ils pourront être pleinement intégrés dans toutes les dimensions de la vie nationale, économique, sociale et civique".

Avant d'ajouter : "Nous croyons que la République doit être attentive à tous ces territoires également, humainement et stratégiquement. Les politiques d'équité territoriale lancées ces dernières années doivent être poursuivies et intensifiées. Cette journée n'est pas une simple inauguration, elle porte le symbole de la persévérance, de l'unité et de la dignité d'un territoire qui a longtemps attendu, mais jamais renoncé. Si cette brigade voit le jour aujourd'hui, ce n'est pas le fruit du hasard ; c'est le résultat d'un combat mené depuis des années avec constance et patience."

Le président du Conseil départemental de Goudiry a rendu hommage à toutes celles et tous ceux qui ont plaidé, préparé, argumenté parfois dans l'ombre. Selon lui, c'est le président Macky Sall qui a permis l'intégration de Goudiry dans le programme d'extension des brigades. "C'est sous son mandat avec comme ministre de l'Intérieur Me Sidiki Kaba que les travaux ont été lancés et cela mérite d'être reconnu. La population du Boundou, reconnaissante, le remercie pour toutes les infrastructures réalisées. Goudiry est un territoire stratégique pour le Sénégal", a-t-il conclu.