Un comité régional de développement (CRD) spécial s'est tenu ce mardi 30 décembre 2025 à la gouvernance de Diourbel pour matérialiser le processus de préparation de l'inscription du grand Magal de Touba dans la liste représentative du patrimoine culturel, matériel et immatériel de l'UNESCO.

La rencontre, présidée par Bakary Sarr, secrétaire d'État à la Culture, aux Industries créatives et aux Patrimoines historiques, s'est déroulée en présence de Serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma, président de la commission culture et communication du comité d'organisation du grand Magal de Touba, ainsi que de nombreuses autorités administratives, religieuses et communautaires.

"Aujourd'hui, nous étions venus présider le CRD spécial organisé pour matérialiser le processus de préparation de l'inscription du grand Magal de Touba dans la liste représentative du patrimoine culturel, matériel et immatériel de l'UNESCO. Au nom de M. Amadou Ba, ministre de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme, nous étions venus également représenter le chef de l'État, le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement pour ce comité régional de développement", a déclaré Bakary Sarr.

Le secrétaire d'État a souligné l'importance de cette démarche : "Ce CRD est une étape du processus de préparation de ce dossier important pour l'État du Sénégal, pour la communauté mouride, pour le Sénégal, pour l'Afrique de l'Ouest. Nous savons très bien l'importance que le Magal a, les enjeux que le Magal a, mais également l'assise et l'audience internationale que le Magal a au Sénégal d'abord, mais également dans la sous-région et dans le monde entier."

Il a rappelé les différentes étapes franchies : "Les premières étapes, c'était justement l'inscription. Il y a eu déjà des enquêtes pour mener à bien collecter des informations, des données sur le processus de préparation des enjeux du Magal. Ensuite, l'une des étapes phares a été l'année dernière, l'inscription du Magal dans la liste nationale."

Bakary Sarr a insisté sur le caractère inclusif de la démarche : "Ce qu'il faut dire de manière générale, c'est le caractère inclusif de la préparation du dossier. Les communautés sont au cœur justement de cette démarche puisque toutes les données, les informations et le processus également de matérialisation, de formatage du dossier a été fait avec les communautés. Et ça fait partie justement des directives de l'UNESCO en matière justement de classement et d'intégration d'un objet ou d'un phénomène dans la liste de l'UNESCO."

Un processus qui s'achèvera en 2027

Le secrétaire d'État a précisé le calendrier : "Le processus se prendra fin en 2027. D'ici là, il y a encore du travail à faire et naturellement, les instances qui composent, qui coordonnent le dossier sont en train de travailler, continuent de travailler."

Il a assuré que "l'État du Sénégal également va garder une démarche peut-être plus diligente encore pour accélérer le processus. C'est vrai qu'il y a un processus à suivre, mais toutes les diligences et le travail d'accompagnement que l'État du Sénégal doit faire vont continuer en s'accélérant certainement aux besoins."

Diourbel, terre initiatique du Magal

Dr Serigne Khadim Ngom, coordonnateur de Turaas, la plateforme de recherche et de préservation du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, a exprimé sa satisfaction : "D'abord, c'est un sentiment de gratitude, de bonheur et de satisfaction que de se retrouver aujourd'hui à Diourbel, terre initiatique de l'origine même du Magal. Je vais rappeler d'abord que Serigne Touba a séjourné durant 15 années à Diourbel en état de résidence surveillée."

Il a expliqué les origines du Magal : "C'est dans cet état de fait qu'il a fait un appel retentissant à l'humanité pour venir le rejoindre, pour rendre grâce à Dieu, pour partager les bienfaits qui lui ont été gratifiés. Donc c'est pour répondre à cet appel universel que la communauté mouride, sous la guidance et la dictée du Khalif Général des Mourides, que nous avons émis le vœu de partager ses bienfaits avec l'humanité."

Dr Serigne Khadim Ngom a salué la réactivité de l'État : "L'État du Sénégal, avec une célérité, une promptitude dans l'exécution, a d'abord inscrit le Magal sur la liste représentative nationale et a enclenché le processus pour l'inscription du Magal sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO."

Il a précisé que "ce CRD, qui fait suite à une concertation communautaire qui s'est déroulée à Touba le 23 décembre, donne le là du processus d'inscription du Magal dans le patrimoine mondial de l'UNESCO. Les travaux ont débuté, mais c'était une étape cruciale, importante pour la finalisation de ce processus."

Le coordonnateur de Turaas a clarifié les rôles de chacun : "Comme l'a rappelé tout à l'heure le secrétaire d'État, c'est l'État du Sénégal qui inscrit. C'est la communauté qui émet le souhait et nous nous positionnons comme une banque de données pour donner toute la documentation nécessaire pour étoffer le dossier, afin que l'État ait tous les arguments nécessaires pour répondre à ce concert des nations au rendez-vous du donner et de recevoir."

"Le Sénégal proposera au monde entier le Magal de Touba. Maintenant, il y a une commission mixte entre l'État et la communauté qui est mise en place", a-t-il conclu.