Une rencontre régionale consacrée au diagnostic et au projet de loi d’orientation économique des femmes s’est tenue, ce mercredi, à Kaffrine, en présence de l’adjointe au gouverneur, Lala Camara, des autorités locales et d’une délégation du ministère de la Famille, de la Solidarité et de l’Action sociale. L’objectif principal était d’identifier les obstacles majeurs à l’autonomisation des femmes dans la région.

Selon Tall Ndèye Sylla, directrice régionale de la Famille et des Femmes, le diagnostic met en lumière plusieurs défis importants. L’accès au foncier demeure le problème le plus préoccupant. « Les femmes rencontrent encore d’énormes difficultés pour accéder à la terre », a-t-elle déploré.

Elle a également souligné que les réalités socioéconomiques et les pesanteurs culturelles constituent des freins majeurs à l’épanouissement des femmes et à leur participation active au développement local. À cela s’ajoutent les limites du système d’octroi de matériel, souvent orienté vers les femmes déjà organisées, excluant ainsi celles évoluant dans l’informel. Madame Tall plaide pour « une distribution plus équitable et inclusive ».

Les lenteurs administratives figurent aussi parmi les obstacles identifiés, mais des solutions sont envisagées. L’adoption de la Stratégie nationale de développement du numérique devrait permettre d’effectuer certaines démarches par téléphone portable, facilitant la formalisation des activités économiques. La Chambre des métiers, déjà engagée dans ce domaine, est encouragée à étendre ses interventions afin de toucher un plus grand nombre de bénéficiaires.

Madame Tall a salué le projet de loi sur la condition féminine, qu’elle estime arrivé « à son heure ». Elle a félicité l’engagement du président de la République, qui a placé la question féminine au cœur des priorités gouvernementales. Ce texte devrait offrir un cadre juridique robuste et adapté aux réalités spécifiques des femmes, notamment celles vivant en milieu rural.

Les transformatrices présentes à la rencontre ont, elles aussi, insisté sur la nécessité d’un tel texte pour encadrer et légitimer leurs activités dans un contexte encore marqué par des contraintes traditionnelles.

Rappelant que la population féminine représente 49,4 % des Sénégalais, Mme Tall a souligné que les ambitions portées par la Vision Sénégal 2050 et la Stratégie nationale de développement ne sauraient être atteintes sans une participation pleine et entière des femmes. Elle a insisté sur l’importance d’une démarche inclusive et solidaire : « Les hommes et les femmes doivent avancer ensemble pour que cette vision devienne réalité. »

Cette rencontre a été saluée comme un pas important vers l’amélioration des conditions de vie des femmes de Kaffrine et la construction d’un cadre juridique conforme aux réalités contemporaines.