Kédougou : Les cordonniers alertent sur des conditions de travail précaires
À Kédougou, derrière l’image animée des marchés et le dynamisme artisanal, se cache une réalité silencieuse : celle des cordonniers, ces artisans de la peau qui font vivre un métier essentiel mais souvent oublié. Entre manque d’équipements, absence de local adapté et revenus instables, ils tirent la sonnette d’alarme.
Un métier indispensable mais peu valorisé
Dans les rues de la commune, les petites tables de réparation de chaussures se multiplient près des boutiques et arrêts de transport. Les artisans, souvent installés à ciel ouvert, travaillent en plein soleil et avec un matériel rudimentaire.
« Nous remettons à neuf des chaussures que certaines familles ne peuvent pas racheter. C’est un travail utile, mais on a l’impression que personne ne le reconnaît », déclare Mamadou Sylla, cordonnier depuis 12 ans.
Des conditions d’exercice difficiles
La plupart d’entre eux n’ont ni atelier moderne ni abri protégé. La pluie comme la chaleur extrême rendent leurs journées éprouvantes.
« Quand il pleut, tout est mouillé, y compris le cuir et le matériel. Nous sommes obligés d’arrêter de travailler et cela nous fait perdre de l’argent », explique Makhan Tounkara .
En plus du climat, les équipements manquent. Beaucoup utilisent encore des outils traditionnels qui ne répondent pas toujours aux exigences actuelles.
« Nous n’avons pas de machines adaptées. Les lacets, semelles ou colles de qualité sont difficiles à trouver ici et coûtent cher », poursuit-il.
Des revenus irréguliers
Le secteur n’est pas formalisé. Aucun cordonnier interrogé ne bénéficie d’un système de couverture sociale ou d’assurance.
« Un jour on gagne, un autre on ne gagne rien. Si l’on tombe malade, on reste à la maison et personne ne travaille à notre place », confie Ibrahima Kanté, installé à la gare routière de Kédougou.
Selon lui, la concurrence entre artisans et le pouvoir d’achat limité des populations contribuent à fragiliser l’activité.
Un besoin urgent de reconnaissance et d’accompagnement
Beaucoup demandent un cadre professionnel, notamment des ateliers collectifs, un système de formation et une politique d’appui aux métiers de la peau.
« Si la commune ou l’État nous aidaient avec du matériel ou des formations modernes, nous pourrions améliorer nos produits et avoir plus de clients », espère Vieux Sylla.
Pour Fatou Samb, l’avenir du métier dépend aussi de la relève. « Les jeunes n’entrent plus dans ce travail parce qu’ils voient nos difficultés. Pourtant c’est un métier noble», dit-elle.
Une activité essentielle pour les populations
Dans une ville où beaucoup réparent leurs chaussures plutôt que d’en acheter de nouvelles, le rôle des cordonniers reste crucial. Leur présence contribue à réduire les dépenses des ménages, mais aussi à limiter les déchets liés à la consommation.
Les cordonniers de Kédougou ne demandent ni grands discours ni privilèges. Ils réclament simplement un accompagnement minimal afin de travailler dignement et mieux répondre aux besoins de la population.
Un soutien technique, des formations spécialisées et un espace aménagé permettraient à ces artisans locaux de préserver un métier nécessaire et de continuer à offrir un service indispensable au quotidien.
Commentaires (3)
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Prend un fusil et réclame ta part de l’or de ton terroir au lieu de vivre dans pauvreté pendant k les boy town et Touba profite de cette or.Boy kedougou reveil toi.
Vous avez la chance d'avoir un fils maire de kédougou ousmane sylla pur cordonnier demandez lui de vous construire des ateliers comme ça s'il va a la retraite il aura un poste dans vos ateliers .
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