Tunique noire, pour compatir avec Mme Veuve Bocandé, la députée Mously Diakhaté a accueilli l'équipe de « Direct Info» dans un restaurant de l'Assemblée nationale. Cette femme politicienne connue pour son verbe n'a pas mâché ses mots pour pointer du doigt la société sénégalaise face à la dépravation des mœurs. Elle a saisi cette interview pour condamner jusqu'à la dernière énergie le comportement de la jeune génération. Elle n'a pas manqué de révéler un pan de sa vie. Entretien.
Qui est Mously Diakhaté ?
Mously Diakhaté : je suis une citoyenne qui aime son pays. Je suis originaire du Kadior. Je suis née à Tamba mais c'est à Dakar dans le quartier de Yarakh que j'ai grandi, j'y ai passé la majeure partie de ma vie. Je peux dire que j'habite là-bas. J'étais commerçante mais mon grand père était un homme politique au temps de Senghor. Quand il est décédé, mon oncle Ousmane Gaye a pris la relève dans le parti d' Abdoulaye Wade sous le règne d'Abdou Diouf. Mais il a été trahi par les partisans de Diouf et on l'a déporté de Diokouly Dieuwrine à Keur Massar pour l'amener à Nguéré Malal dans un village derrière Keur Momar Sarr. C'est ainsi qu'il a démissionné et il est parti s'aventurer en Côte d'Ivoire. Nous sommes restés ici.
Le fait de ne pas fréquenter l'école française n'est-il pas en handicap pour vous ?
J'ai fait des études coraniques. Il n'y a pas une grande différence avec la manière d'apprendre le français. Tout ce que je dis est bien écouté et entendu par la population. C'est sur la base d'une connaissance. Ce n'est pas un handicap pour moi mais une perte pour la société. Prenons l'exemple du ministre de la solidarité nationale du Brésil, c'était une vendeuse. Elle n'a jamais fait les bancs. Mais elle a été la meilleure ministre de solidarité nationale du pays. C'est parce que Loula avait confiance en elle qu'elle lui a donné cette responsabilité.
Quels sont vos projets pour les femmes ?
Nous avons une politique pour les femmes du pays et nous y travaillons. Il existait un type de femmes à qui on remettait de l'argent et des vêtements, juste pour applaudir. Nous voulons une rupture avec ce genre de pratiques. Quand la parité a été appliquée les hommes ont su que les femmes avaient beaucoup plus de compétences. Il doit y avoir un changement. Nous avons déjà des projets pour la formation des femmes dans leurs différentes activités par exemple dans la transformation des légumes et beaucoup d'autres choses. On fait aussi des renforcements de capacité. On leur donne des fonds de roulements sans condition avec un faible taux de pourcentage pour leur faciliter le payement.
Que pensez-vous de la dépravation des mœurs au Sénégal ?
Les jeunes doivent être sensibilisés sur leur comportement. La presse a un très grand rôle à jouer. Ils doivent être conscientisés. Si les jeunes filles se comportent d'une certaine manière pour se faire désirer, elles se trompent sur toute la ligne. Les hommes aiment la découverte. Ils sont plus susceptibles pour ce qu'ils imaginent dans leur tête et non ce qui est à leur portée. Ils n'aiment pas la facilité. Cependant, la majeure partie des jeunes filles ne sont pas conscientes de cela. Elles doivent penser à leurs parents qui ont tout fait pour leur éducation au lieu de louer des appartements afin d'emprunter le mauvais chemin. Les jeunes veulent souvent imiter les blancs. Mais ces derniers sont très responsables. Ce qu'ils voient à la télévision, c'est juste des films, rien de réel.
Comment Mously gère son foyer ?
Je suis mariée, troisième femme. J'ai quatre enfants, trois filles et un garçon. Mon mari n'est pas politicien. J'ai des coépouses et on s'entend très bien. Nous ne vivons pas dans la même maison. On ne se voit pas souvent.
Je vais leur rendre visite par occasion. Mes enfants aussi vont les voir. Je n'ai aucun problème avec elles. Je pense que les coépouses qui se font du mal ne sont pas assez conscientes. Mais parfois les hommes sont fautifs parce que les coépouses ne doivent: pas vivre sous le même toit. C'est très dur de voir son mari s'enfermer dans une autre chambre. Les degrés de jalousie ne sont pas les mêmes. Il ya des femmes qui ne peuvent pas contrôler leur jalousie. Je suis un cordon bleu. J'aime la cuisine. C'est ma passion. Je cuisine très bien tous les plats particulièrement « le riz à la viande » , le soupe kandia, le riz au-poisson, le couscous traditionnel. Bref, aucun plat ne me pose problème. Mais je n'aime pas le Domada « dama meune sama bore nak » « jongué ». C'est mon deuxième nom. Il suffit de me voir marcher pour savoir que je gère bien mon foyer.
Quels sont vos principes ?
Je déteste l'hypocrisie chez une personne. Je peux tout support, sauf cela. J'aime les personnes sincères et indépendantes dans leurs faits et gestes. Je suis indépendante et franche. La preuve, je n'ai jamais changé de numéro de téléphone. Ce que, je ne peux pas. Je ne le fais pas on ne m'exige rien.
Avez vous des regrets dans la politique ?
Il y’a toujours des pièges, tu reçois souvent des coups bas et c'est décevant. Ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est d'avoir été parmi ceux qui ont renversé le régime d'Abdoulaye Wade. Bien vrai, je l'aime beaucoup. Je lui ai toujours conseillé d'aller se reposer. Ceux qui le poussaient à se représenter, le tenaient en otage.
Par rapport à vos goûts vestimentaires, comment s'habillez- vous ?
J'ai une styliste qui m'habille. Il y une chose très importante chez la femme. C'est le fait de se nouer un foulard sur la tête. C'est ridicule de voir une femme responsable laisser sa tête à l'air libre.
Quels conseils donnez-vous aux femmes ?
Les femmes aux foyers doivent savoir que c'est possible de travailler dans la maison en gérant bien son foyer. C'est pour cette raison que nous donnons des formations aux femmes pour la transformation des légumes, céréales et beaucoup d'autres choses. Juste pour leur faire comprendre que c'est possible de travailler chez soi. Une femme doit travailler pour se prendre en charge car on ne sait jamais. Nos grands parents même avaient l'habitude de faire de petits commerces à leur domicile.
SOURCE : DIRECT INFO KHARY DIÉNE et NDÉYE CODMBA MB. FALL (Stagiaire)
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