En tournée économique dans le sud du pays, le Chef de l’État s’est rendu ce dimanche 21 décembre 2025 à Dar Salam. Sur ces terres symboliques, marquées par le processus de déminage et le retour des déplacés, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a officiellement tendu la main aux différentes factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) pour sceller une paix définitive.

Le message du Président de la République est clair : l'heure est à la reconstruction et à la réconciliation.

« La Casamance a trop souffert et avec elle le Sénégal. Il est temps que cette formidable région naturelle retrouve son dynamisme économique, culturel et cette joie de vivre qui la caractérise », a-t-il déclaré. Qualifiant son appel de « main tendue à ses frères et sœurs », il a réaffirmé l'engagement de l'État à favoriser le dépôt définitif des armes pour une « réconciliation sincère, franche, durable et définitive ».

Affichant une détermination sans faille, le Président a exhorté les combattants encore hésitants à rejoindre la table des négociations. « Je profite de cette prise de parole pour appeler tous mes frères et sœurs qui sont dans la rébellion de rejoindre le processus de paix engagé avec des factions avec lesquelles nous avons déjà des résultats encourageants », a affirmé le Chef de l’État.

Le « Plan Diomaye » : un premier bilan satisfaisant mais exigeant

Le Chef de l’État a profité de cette étape pour saluer le travail de l'Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), du Centre national d'action antimines (CNAMS) et des partenaires internationaux comme Handicap International (Humanité & Inclusion).

Lancé en octobre 2024, le « Plan Diomaye pour la Casamance » affiche aujourd'hui un taux d'exécution moyen de 39 %. Si le Président juge ces résultats « satisfaisants » pour une première année, il n'en demeure pas moins exigeant sur la suite. Il a annoncé un renforcement des moyens pour l'ANRAC et le Programme d'urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA) afin de garantir l'autonomisation des populations de retour dans leurs villages.

Concluant sa visite sur une note d'espoir et de philosophie politique, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que « la paix vaut tous les sacrifices ». Pour lui, le travail sur les cœurs et les esprits est essentiel pour refermer les plaies béantes laissées par des décennies de conflit. « Il faut toujours travailler à la réconciliation pour éviter que les divergences débouchent sur des conflits ouverts qui ouvrent des plaies difficiles à refermer, tant sur le plan de la cohésion que des traumatismes enregistrés », a-t-il témoigné.

Cette visite à Dar Salam marque un tournant dans la gestion du dossier casamançais, plaçant le développement social et l'inclusion des factions rebelles au cœur de la stratégie de l'État pour une stabilité durable.