Maitre Jamal Taleb, avocat et conseil de la République islamique de Mauritanie dans les dossiers énergétiques, a livré une mise au point ferme sur le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Alors que des voix, au Sénégal, comme en Mauritanie, remettent régulièrement en cause les contrats sur le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), le conseiller de la République islamique de Mauritanie dans les dossiers énergétiques estime que ces critiques sont infondées et reposent surtout sur une méconnaissance des règles internationales. 

« Il y a, en Mauritanie, des gens qui attaquent le 50/50, qui disent que c’est du vol… mais ils ne connaissent pas le dossier. Et c’est pareil au Sénégal ; ceux qui attaquent le 50/50 ne connaissent pas le dossier », estime-t-il.

Interrogé sur la transparence dans la gestion du projet, Me Taleb rappelle que les contrats gaziers sont des contrats privés soumis à une obligation de confidentialité. « Le Code pétrolier mauritanien dit clairement : confidentialité des contrats », dit-il balayant l’idée qu’on tenterait de masquer des informations au public. « Les contrats ne sont pas cachés. Ils sont approuvés par les institutions publiques et connus des autorités de contrôle. Il n’y a rien qui se fait en catimini » , a martelé Me Taleb.

Toutefois, l’invité du "Grand Jury" de la RFM de ce dimanche 23 novembre 2025 affirme que la solution adoptée entre Dakar et Nouakchott sur ce projet n’est pas seulement conforme aux standards internationaux, elle est surtout le reflet d’une diplomatie pragmatique ayant évité des tensions inutiles. « Ils se sont entendus et ont dit : plutôt que d’aller dans des batailles inutiles qui vont faire que chacun va perdre une partie de son territoire… restons amis et partageons », a dit l’avocat, rappelant que les deux pays ont su faire primer l’apaisement dans un dossier potentiellement explosif.

Abordant l’accord opérationnel, Me Taleb insiste sur l’unité des deux sociétés nationales, Petrosen côté sénégalais et SMH côté mauritanien. « Les deux sociétés nationales s’entendent très bien », affirme-t-il, précisant que cette cohésion se manifeste particulièrement dans la phase 2 du projet, considérée comme la plus structurante. Pour lui, c’est précisément cette approche coordonnée qui place la Mauritanie et le Sénégal en position de force face aux compagnies internationales.

OMVS : un pilier plus important que le gaz

Au-delà du gaz, il insiste sur un autre axe majeur de coopération qu’est l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Maitre Jamal Taleb juge cette organisation « dix fois plus importante que GTA », car elle concerne l’eau, l’électricité, l’environnement et la navigation fluviale — des ressources durables, contrairement aux hydrocarbures.

Il estime que les pays devraient investir plus dans la valorisation des 19 milliards de mètres cubes d’eau qui se déversent chaque année dans l’océan sans être exploités.