Quand la modernité bouscule les traditions : la jeunesse guinéenne entre TikTok et totem Facebook
De nos jours, un smartphone suffit pour traverser les frontières du monde. À travers TikTok, Instagram ou Facebook, les jeunes Guinéens découvrent, imitent et réinventent. Mais cette ouverture numérique, symbole de liberté, bouscule en profondeur les valeurs traditionnelles, mettant parfois les générations face à un choc culturel silencieux.
Une jeunesse connectée, une société en mutation
La jeunesse guinéenne vit désormais à la croisée de deux mondes : celui des totems, des interdits, du respect du rang social… et celui des défis Facebook TikTok, des danses virales et des tendances mondialisées.
Cette génération, qui partage son quotidien en stories, ne cherche plus seulement à plaire à ses parents, mais aussi à son audience numérique.
Les réseaux sociaux deviennent ainsi une scène de liberté où les jeunes peuvent s’exprimer, danser, chanter, débattre ou revendiquer — des comportements parfois perçus comme une provocation dans une société encore très attachée à la pudeur et à la hiérarchie.
Le vêtement, symbole d’un conflit de valeurs
Le code vestimentaire est sans doute le terrain le plus visible de cette confrontation.
Entre le pagne traditionnel et le jean déchiré, entre le foulard et la perruque colorée, la tension se ressent dans toutes les familles.
Ce que les parents appellent « manque de respect », les enfants le nomment « expression de soi ».
Les jeunes femmes, en particulier, sont au centre de ce débat. Sur TikTok, elles osent des tenues, des danses ou des paroles jugées audacieuses. Pour elles, c’est une forme d’affirmation personnelle ; pour les anciens, c’est souvent le signe d’une perte de repères moraux.
Le respect, une valeur en redéfinition
Autrefois, le respect se mesurait à la manière de parler, de s’habiller, de s’incliner devant un aîné.
Aujourd’hui, il se traduit autrement : écouter sans juger, dialoguer, comprendre.
Les jeunes ne refusent pas le respect, ils en redéfinissent les contours.
Ce changement, mal compris, provoque parfois un fossé entre générations.
Les parents y voient une rébellion. Les jeunes y voient une évolution naturelle dans un monde où l’information, la musique et la mode n’ont plus de frontières.
Les réseaux sociaux : entre émancipation et dérive
Si Facebook TikTok et Instagram ont permis à beaucoup de jeunes Guinéens de se faire connaître, de lancer des marques, de devenir artistes ou influenceurs, ils ont aussi ouvert la porte à des comportements mimétiques : insultes, clashs publics, expositions excessives de la vie privée.
Mais refuser les réseaux n’est plus une option : ils sont le nouvel espace social du pays. La question n’est plus de savoir s’il faut les accepter, mais comment les encadrer sans étouffer la créativité.
Vers une harmonie possible ?
Entre Facebook et TikTok, la Guinée cherche son équilibre.
Le pays vit une transition culturelle, où tradition et modernité doivent cesser de s’opposer pour mieux dialoguer.
Les valeurs ancestrales n’ont pas disparu — elles se recomposent à travers un langage numérique, parfois maladroit, mais sincère.
La vraie question n’est peut-être pas de choisir entre hier et demain, mais d’apprendre à être soi, dans un monde qui change, sans perdre son âme guinéenne.
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