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REVELATION - Abdoulaye Diagne, parent du défunt Pape Ababacar Diagne : «Le tireur Khadim Ndella a atteint mon frère au troisième coup de fusil»

Auteur: A. B. CISS

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Revenant sur les événements tragiques de Madinatoul Salam, Abdoulaye Diagne, le frère du défunt Pape Ababacar Diagne, qui a assisté à la scène du meurtre, explique les circonstances dans lesquelles son frère à été tué, ses rapports avec Cheikh Faye, le chambellan de Cheikh Béthio Thioune, qui est accusé d’avoir envoyé les «commandos» qui ont tué Bara Sow et Ababacar Diagne. Témoignage.«Nous étions partis à Keur Samba laobé pour rendre une visite de courtoisie et raffermir nos relations. Car, des gens ont longtemps obstrué et terni notre image auprès du Cheikh. Mais notre seul objectif était de voir notre guide spirituel et lui tendre nos mains pour des prières. Ce jour-là, nous avons passé toute la journée chez nous, c’est ce qu’il était convenu de faire. C’est après le combat Balla Gaye 2-Yékini que nous sommes allés à Keur Samba Laobé, nous étions plus de 25 personnes dont quatre filles et des enfants tous frustrés par notre mise en quarantaine. Nous avons marché de Mbour à Madina­toul Salam et nous sommes allés directement chez le Cheikh. La porte n’était même pas fermée et nous sommes entrés, les filles étaient à terre.Ibra Guèye et Fallou Diop, plus connu sous le nom de «Koumou» sont allés voir Matar Sow, un des chambellans du Cheikh, pour lui dire que nous voulons le voir. Et ce dernier de répondre que le Cheikh n’est pas encore sorti et que dès qu’il le fera, il sera tenu informé.Sur ce, nous avons continué à réciter un khassida, appelé Roumna et composé de 89 versets, nous ne l’avons même pas terminé qu’on nous a attaqués. Lorsqu’ils ont été près de nous, un certain Barro a fait signe d’un geste de la main pour appeler. Fallou et Bara Sow se sont levés pour répondre, il a souhaité que Bara Sow seulement vienne répondre. Lorsque Bara est venu, il lui a dit : Sortez. C’est parce qu’il avait vu venir les gens qui nous ont attaqués et il ne voulait pas que l’irréparable se produise. Nous avons battu en retraite pour sortir, c’est en ce moment qu’ils nous ont attaqués. Ils étaient dans une maison située derrière celle du Cheikh, ils ont escaladé le mur pour entrer dans le domicile du Cheikh pour nous attaquer. Ils étaient armés de mbolong, de pelles, de haches et de sabres. Bara a été blessé dans la maison ainsi que plusieurs personnes, cela a été possible parce qu’on ne voulait pas riposter dans la maison du Cheikh. C’est ainsi que nous avons pris la fuite, ceux qui sont morts n’ont pas fui.Dans la première attaque, il n’y avait pas de fusil, c’était des armes à main. C’est lors de la deuxième attaque qu’ils ont sorti une carabine, le tireur qui s’appelle Khadim Ndella a essayé à deux reprises avant que le troisième tir n’atteigne mon frère. Et j’ai vu la scène de mes yeux, car c’était devant moi. Ababacar ne voulait pas partir et laisser Bara Sow derrière lui. C’est pourquoi il a été tué, il était plus proche de Bara. Ces gens sont sous les ordres de Cheikh Faye, un des chambellans du Cheikh. Nous n’avons pas de problème avec lui, car Cheikh Faye est notre diawrigne. Je suis devenu le talibé du cheikh depuis le 17 avril 2005 et j’ai fait mon acte d’allégeance au téléphone de Cheikh Faye, nous avons eu un long compagnonnage. Et beaucoup de gens me surnommait «baye Faye», parce que j’étais toujours derrière lui, j’agissais ainsi parce qu’il était véridique. Et lorsque j’ai vu qu’il voulait plus de notoriété, il faisait régner le diktat alors que moi je ne suis pas comme ça. Je n’hésitais pas à le contredire, quand c’était nécessaire.«Tabasser à mort»Ce n’est pas la première fois que des bagarres éclatent ici. Il arrivait des fois où on voulait voir le Cheikh et ils nous en empêchaient. Ils n’hésitaient pas à ligoter des gens, à les tabasser à mort et les jeter dehors. Ils faisaient tout pour nous empêcher de voir le Cheikh. C’est à cause du refus de ces gens-là qui craignent qu’on révèle des secrets au Cheikh que tout cela est arrivé. Et ils savent que face au Cheikh, nous allons sans hésiter dévoiler des secrets. Malgré les calomnies, et les rumeurs colportées sur nous, le Cheikh ne nous a jamais éloignés de lui. La seule chose qu’il disait, c’est : «Je ne peux pas être avec quelqu’un qui insulte Serigne Saliou.» Parce que c’est ce qu’ils disaient souvent au Cheikh. Ces gens ont agi ainsi, parce qu’ils avaient des intérêts à sauvegarder. Cheikh Faye commençait à avoir certains pouvoirs dans la maison du Cheikh. Les «talibés» se prosternaient même devant lui. Il n’a pas de profession et toutes ses affaires marchaient».
Auteur: A. B. CISS
Publié le: Lundi 30 Avril 2012

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