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Saint-Louis : Les pêcheurs dénoncent les promesses non tenues de BP

Auteur: Babacar SENE(Correspondant) Saint-Louis

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Saint-Louis : Les pêcheurs dénoncent les promesses non tenues de BP

La grogne des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis ne faiblit pas. Réunis lors d’un point de presse, ils ont une nouvelle fois dénoncé les conséquences néfastes de l’exploitation du gaz sur leur métier, leur environnement et la survie de leurs familles.

Les pêcheurs à la ligne de la Langue de Barbarie pointent du doigt la société BP et critiquent vivement le projet de récifs artificiels, présenté comme une mesure d’accompagnement. Selon eux, les promesses faites depuis plus de dix ans restent lettre morte. « L’étude d’impact environnemental date de 2014, mais rien n’a été fait jusqu’à présent », a fustigé Fama Sarr, transformatrice de produits halieutiques et secrétaire générale adjointe du Conseil local de pêche artisanale (CLPA).

Des promesses non tenues

Fama Sarr a rappelé que l’entreprise exploitante avait promis initialement 12 récifs artificiels, puis réduit ce nombre à 6, avant de n’évoquer aujourd’hui qu’un seul. Les pêcheurs rejettent également le site choisi pour leur immersion, situé à quatre kilomètres de la côte, estimant qu’il ne correspond pas à leurs besoins. « Diattara est la seule zone de pêche pour notre communauté. Sa confiscation nous prive de notre principale source de revenus », a-t-elle dénoncé.

Des inquiétudes environnementales et sanitaires

Au-delà de la perte de revenus, les pêcheurs alertent sur les risques environnementaux liés à l’exploitation du gaz. Fama Sarr a évoqué les émissions de CO2 et de méthane, pointant leurs effets nocifs sur la santé des populations riveraines. « Nos enfants souffrent parfois d’acnés, sans doute à cause du méthane dégagé par la plateforme », a-t-elle affirmé.

La secrétaire générale adjointe du CLPA a également attiré l’attention sur le danger de la brèche, aggravé par le changement climatique. Douze pêcheurs y ont récemment perdu la vie. Elle demande des mesures urgentes pour sécuriser les zones de pêche et protéger la communauté.

« La pêche est morte à Saint-Louis »

De son côté, Elhadj Douss Fall, président des pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis, a insisté sur l’urgence de solutions concrètes. Il déplore le manque de transparence dans la gestion des ressources et la répression subie par les pêcheurs. « Les pirogues ne peuvent plus accéder à la zone du périmètre de sécurité. Nous sommes victimes de confiscations et de violences », a-t-il dénoncé.

Il rappelle qu’en 2017 déjà, les pêcheurs réclamaient leurs droits et interpellaient les autorités. Le Premier ministre avait promis des solutions pour Diattara lors d’une visite à Saint-Louis, mais ces engagements restent sans suite.

 Face à cette situation, les pêcheurs appellent l’État et l’entreprise exploitante à les impliquer dans toutes les décisions liées à l’exploitation du gaz. Ils réclament la préservation de leur activité, de leur sécurité et de leurs revenus. « La pêche est morte à Saint-Louis depuis le début de l’exploitation du gaz », conclut Elhadj Douss Fall, qui exhorte les autorités à passer des promesses aux actes.

Auteur: Babacar SENE(Correspondant) Saint-Louis
Publié le: Mardi 16 Septembre 2025

Commentaires (2)

  • image
    Abdou il y a 1 jour

    Toute une communauté et personne ne peut ecrire Cosmos

  • image
    deug il y a 1 jour

    A la place , il faut développer la pisciculture sur les terres de la région de Saint Louis c est beaucoup plus rentable que les récifs artificiels.

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