Thiès : Une commerçante grugée de 26 millions de FCFA par un présumé charlatan
Le tribunal des flagrants délits de Thiès a jugé ce vendredi l’affaire opposant S. Seck, une vendeuse de pastèques, au guérisseur A. Sy, âgé de 34 ans. Ce dernier est poursuivi pour escroquerie et charlatanisme après avoir prétendument soutiré la somme de 26 millions de FCFA à sa victime sous le couvert de rituels mystiques.
La mésaventure de S. Seck débute lorsque son commerce connaît des difficultés. En quête de solutions, elle sollicite les services d’A. Sy au quartier Mbour 3. Selon ses déclarations, le guérisseur lui aurait promis une prospérité fulgurante, allant jusqu’à lui proposer de multiplier son argent.
La victime relate qu’elle a d'abord remis 1 500 000 FCFA au prévenu dans l'espoir d'en obtenir le double. Après un « bain mystique », A. Sy lui remet une valise censée contenir des billets de banque, tout en lui interdisant formellement de l'ouvrir sous peine de devenir aveugle.
Sous l'emprise de la peur et d'un état de soumission qu'elle attribue à un envoûtement, la dame a continué de verser des sommes astronomiques pour de prétendues aumônes destinées à son commerce et à son enfant malade. Pour satisfaire les exigences du guérisseur, elle a reconnu avoir puisé dans les fonds des tontines qu'elle gérait, totalisant ainsi 26 millions de FCFA de préjudice.
Le prévenu reconnaît 17 millions et l'achat d'un véhicule
À la barre, A. Sy a contesté la version de la partie civile, tout en reconnaissant avoir perçu 17 millions de FCFA. Il prétend avoir rempli sa part du contrat en soignant les trois enfants de la plaignante. Le prévenu a avoué avoir utilisé les fonds pour acheter des bœufs et des chameaux pour des sacrifices, mais aussi pour faire l'acquisition d'un véhicule personnel.
La victime, quant à elle, a persisté dans ses accusations : « Il m’a envoûtée. Depuis ce bain chez lui, je lui donnais tout ce qu’il demandait sans réfléchir, et je n’ai vu aucune amélioration dans mes affaires. »
L'avocat de la partie civile, Me Sy, a fustigé le comportement du prévenu, le qualifiant de « danger pour la société », et a réclamé 35 millions de FCFA au titre de dommages et intérêts.
Le procureur de la République, jugeant les faits de charlatanisme et d'escroquerie établis, a requis une peine de 2 ans de prison ferme. De son côté, la défense, assurée par Me Sène, a plaidé la relaxe au bénéfice du doute, estimant que les preuves d'une manœuvre frauduleuse n'étaient pas suffisantes.
Le tribunal a mis l'affaire en délibéré. Le jugement sera rendu le 02 janvier 2026.
Commentaires (6)
En ciblant un charlatan, escroc, aisé, le laisser vous tromper, et l'amener devant le juge et reclamer 20 M
au final, le charlatan a bien multiplié votre argent par 2...
penser à le recompenser, ne soyons pas ingrat
Charlatan des Charlatans..
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