Dans la suite de l’interview exclusive accordée à EnQuête par Abdoulaye Bathily de la Ligue Démocratique, demande à ceux qui chercheraient une quelconque mésentente entre Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et lui, déchantent. Il n y a pas selon lui, l’ombre d’un nuage, même si, lors du 1er tour, il a choisi le camp de Benno Siggil Senegaal et d’être l’ex-directeur de campagne de Moustapha Niasse.Sur ses rapports avec Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste, après l’épisode tumultueux lié à la candidature unique de Benno Siggil Senegaal dont il était membre du groupe de facilitation, le leader de la Ld soutient qu’il n’y a aucun nuage.“Oui on s’appelle, on discute et on s’est rencontrés plusieurs fois”, affirme-t-il. Puis, d’ajouter : “Pourquoi y aurait-il beaucoup plus d’animosité entre eux (ndlr, avec Niasse) qui seraient issus d’un même parti politique, le Ps, alors que moi, je viens d’ailleurs ? Ça n’a pas de sens”.Toutefois, il assume son choix d’avoir fait de Moustapha Niasse son candidat à la présidentielle du 26 février dernier. Un scrutin à l’issue duquel “Niasse a fait mieux que Tanor”. A l’heure du bilan, le Pr. Bathily en tire la leçon suivante : “Je pense qu’en politique, il faut savoir tirer les leçons des situations. Le subjectivisme ne sert à rien parce qu’on travaille tous dans l’intérêt du pays. Ça ne sert à rien, il faut savoir tourner une page”.L’avenir de la gauche en question D’ailleurs, il dit avoir prédit une telle situation aujourd’hui fatale à la famille de la gauche de manière générale. “Je n’ai pas de langue de bois ; tout ce je leur ai dit s’est produit, soutient-il. Je ne l’avais pas voulu mais je savais que la cristallisation autour de personnes et non pas d’un projet politique amènerait toujours des erreurs monumentales et à des fautes politiques qu’on paie cash”.Mais le Pr. Bathily se veut malgré tout optimiste par rapport à l’avenir de la Gauche. “Il ne faut pas voir dans la Gauche un conglomérat de personnes récitant Marx et Lenine. La Gauche ne se réduit pas à cela. Le besoin de démocratie, d’être citoyen dans son pays, l’esprit de générosité, ce sont là des valeurs de gauche, incarnées aujourd’hui par des mouvements comme Y en a marre etc”, argumente le leader de la Ld. Bref, le Pr Bathily pense que “l’héritage de la gauche” ne saurait se résumer à une affaire de président de la République. Car, explique-t-il, “dans beaucoup de pays, elle alterne avec la droite, mais au pouvoir à un un moment donné, elle est balayée”.Au regard de cette expérience, le Pr. Bathily fait le constat suivant : “Dans la démocratie, il y a quelque chose aussi qui compte, c’est l’argent, les moyens matériaux et financiers. Et parfois nous de la gauche, nous répugnons à utiliser certaines pratiques pour arriver au pouvoir. C’est ce qui fait un peu la différence”.