Franc CFA : Le Pr Amath Ndiaye défend une réussite monétaire africaine face aux critiques populistes
Dans une analyse détaillée, le Pr Amath Ndiaye, économiste à la FASEG-UCAD, rejette les attaques populistes contre le franc CFA, qualifiant le débat de « piégé par la démagogie » et d’« intoxication de l’opinion publique ». Selon lui, « le CFA est avant tout un outil monétaire, et non une idéologie », et les pays de la zone franc restent « les plus stables et les plus performants du continent » malgré leurs fragilités structurelles.
Le Pr Ndiaye dénonce la contradiction des « révolutionnaires » de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui, malgré leurs discours souverainistes, continuent d’utiliser le CFA sans proposer d’alternative crédible. « Cette posture purement symbolique trahit l’absence d’un plan de transition réaliste et de réflexion approfondie », écrit-il, critiquant une approche politique qui évacue les implications économiques et institutionnelles d’un changement monétaire.
Au Sénégal, le gouvernement adopte une approche plus prudente et réformiste. « Il n’est pas question de rejeter le franc CFA par idéologie, mais de le réformer pour l’adapter aux défis de l’intégration africaine et de la souveraineté économique », souligne le Pr Ndiaye. Il plaide pour des réformes visant la transparence, la gouvernance et l’efficacité, estimant que « le véritable enjeu n’est pas de savoir si nous devons sortir ou non du CFA, mais comment améliorer le système monétaire commun ».
L’économiste rejette l’idée de faire du CFA un bouc émissaire, pointant la corruption, les détournements, la mauvaise gouvernance et les structures économiques héritées de la colonisation comme les véritables causes des difficultés africaines. « Aucune monnaie, fût-elle ‘africaine’ ou ‘souveraine’, ne peut prospérer dans un environnement où les finances publiques sont fragiles, la productivité faible et la gouvernance défaillante », argue-t-il, insistant sur le rôle de la production, de l’innovation et de la gestion.
Les données plaident en faveur du CFA : les pays de la zone affichent les meilleures croissances, une inflation maîtrisée et une stabilité macroéconomique. L’UEMOA se distingue par « une monnaie unique stable, un marché financier régional intégré (UMOA-Titres, BRVM) et une banque centrale supranationale indépendante (BCEAO) », un modèle d’intégration financière rare sur le continent, attirant investisseurs et facilitant le commerce intra-régional.
Le Pr Ndiaye cite le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire, aux revenus par tête les plus élevés de la CEDEAO, bénéficiant d’un taux de change fixe avec l’euro et d’accords monétaires. À l’opposé, le Nigéria et le Ghana, malgré leur souveraineté monétaire, subissent dévaluations et inflation chronique, prouvant que « la solidité d’une monnaie dépend avant tout de la qualité de la gouvernance économique ».
Pour le Pr Ndiaye, le débat doit être dépolitisé et recentré sur l’économie. « Faire du CFA un symbole de domination, c’est ignorer les avancées concrètes qu’il a permises », écrit-il, appelant à prioriser l’industrialisation, la gouvernance, l’agriculture et l’épargne intérieure. « C’est à ce prix que la monnaie, quelle qu’elle soit, deviendra un véritable outil de souveraineté économique et non un slogan de circonstance
Commentaires (23)
Ne jouons pas avec la monnaie et surtout le pouvoir d’achat des ménages
Vous n'y pouvez rien,c'est foutu
Quelle contradiction, le Franc Cfa est bon pour l' economie, mais n'empeche le pays est classe parmi les 25 pays les plus pauvres de la planete....Iil vous trompe avec ses donnees sur l'inflation tout en evitant de citer les donnees sur le chomage des jeunes...Faut se mefier de ce monsieur, c un pion...iaussi il ne ignore d'importantes froces qui fondent le merite le maintient une monnaie! On ne peut pas reduire la moannaie sous l'angle economique seulement!
Tout developpement repose la potentialite des hommes dans la societe, leur dignite et leur liberte sont les plus importantes, d'abord, ces potentialites entrainent la prosperite; aucun pays au monde ne s'est developpe sous l'exclavge et l'exploitation!
Un pays au 21em siècle peut rester toujours à regarder son ancien colonisateur di ko defaral sa propre monnaie.
Personnellement je doute bien que France mi ngi defaral boppam xaalisou Cfa diko andi discrètement dans nos pays.
Ce vieux sans ambition, sans esprit de révolution, ne peut il pas fermer son BEC ????
FCFA sa xadj way ! On ne gardera pas cette monnaie, on veux une monnaie forte imprimé en Afrique, rendu fort par l'OR Sénégalais, Burkinabé, Nigerian et Mali. Si ce on le fait, le dollar meme ne sera que du papier pour nous.
mais ce combat contre le CFA est plus important que lui.
regardez cette VIDEO
https://www.youtube.com/watch?v=zjgMW0mSOz4
Ils font trop bravade populiste face au FMI avec une telle hypochrise et une incohérence de voix avec le Président Diomaye
Du coup le slogan Sonko degage est logique en ce sens que son attitude dessert le pays
La RDC, le Zimbabwe, la Sierra léone , le Libéria, la Guinée, la Mauritanie, etc. sont ils plus avancé que la Cote d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo....
Hi Hi Hi,...je ne meme pas de Pastef,, comme tu es d'accord que l'importance d'une monnaie se limite sous l'economique, tu acceptes que tu Senegalais devait rester sous tutelle tant que le colon donnait a manger et a travailler....Je cmprends bien ta position, tu es libre de rester esclave an tant le ventre est plien, desole, j'ai pas la meme conception de la vie, , tu peux garder ton profeeseur,!
Pendant que l'UE déboursait des milliards d'euro pour soutenir son économie, la FED des milliards de dollars pour aider les américians impactés par Covid, où était la BCEAO ? C'est parce que justement qu'elle n'est pas une banque centrale (du fake), qu'elle n'a rien pu faire : elle ne bat pas la monnaie. Nos Etats sont alors allés demander au FMI des DTS. Et là encore, il faut passer par du "roki-mi-roka" avec d'autres Etats autonomes pour un appuie diplomatique. Serieusement ? Alors qu'on a soit-disant une banque centrale ?
La monnaie est à la foi levier économique, politique, diplomatique, et aussi un levier de souveraineté. Ce que n'est pas le CFA.
Je suis désolé, mais je ne suis pas d'accord avec ce Pr.
Son analyse manque bcp de rigueur. Au lieu de nous comparer au Nigeria ou au Ghana, il devrait nous comparer aux pays de l'Afrique de l'Est qui attirent le plus d'IDE à destination de ce continent. L'Afrique de l'ouest, c'est la pauvreté, les pays les plus pauvres de l'Afrique.
Tu ne trouvera ACUN pays qui utilise le FCFA : ni Zone BEAC ni BCEAO.
Top 20 des pays les plus pauvres en Afrique (à quelques différences près selon l'année de publication) : Soudan du Sud, Burundi, République centrafricaine, Mozambique, Malawi, République démocratique du Congo, Somalie, Madagascar, Niger, Liberia, Tchad, Yémen, Guinée-Bissau, Érythrée, Ouganda, Bénin, Comores, Djibouti, Burkina Faso, Gambie ( Pays utilisant le CFA : République Centre Afrique, Niger, Tchad, Guinée Bissau, Bénin, Burkina )
Je pense que ces faits, qu'ignore notre Pr, suffisent à contester la rigeur de ses analyses. ça devient du wax sa xalaat et non de la connaissance.
1. '' Les pays de la zone franc restent « les plus stables et les plus performants du continent » malgré leurs fragilités structurelles''.
Tout d'abord, cela fait des dizaines et des dizaines que nous sommes dans le franc CFA. Le franc CFA nous a-t-il permis de nous développer pour autant? A l'évidence non. Il n'est pas nécessaire de le démontrer puisque chacun peut le constater mais nous allons quand même nous livrer à cet exercice inutile.
- En termes d'indice de développement humain (IDH): Il y a 14 pays africains qui ont en suage le franc CFA. Sur ces 14 pays, 11 font partie des 35 derniers pays du monde en termes d'indice de développement humain (IDH), in indicateur composite créé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 1990 pour mesurer le niveau global de développement d’un pays. 11 pays sur 14, cela fait 80% des pays de la zone CFA qui appartiennent aux 35 pays les moins développés du monde sur SUR 193 PAYS CLASSÉS. Voir ici: https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_Human_Development_Index Bien évidemment, le Professeur Ndiaye se contente de faire une affirmation gratuite sans nous donner aucun chiffre, aucune preuve de ce qu'il avance.
Mais sur la base des faits, des chiffres vérifiables par tous, on constate que cela fait 65 ans que nous appartenons à la zone CFA en tant que pays ''indépendants'' et pourtant 80% d'entre nous font encore partie des 35 derniers pays du monde en termes de développement. Et pourtant le Professeur Ndiaye nous invite à continuer à rester dans le CFA malgré cette contre-performance catastrophique. Or, quand on a essayé quelque chose pendant 65 ans et que ça n'a pas marché, n'est-il pas temps de changer? Le franc CFA n'a pas marché et ils nous dit qu'il faut y rester. Pour combien de temps encore? Pour 65 autres années? Pour 100 ans encore?
FAUX! Les pays de l'AES, à travers des voix autorisées (notamment le ministre des Affaires Étrangères du Niger ici: https://www.youtube.com/live/E4b6lsgL-bI) ont affirmé à maintes reprises qu'ils sortiront du franc CFA. Seulement, la création d'une nouvelle monnaie ne se fait pas comme ça, sur un coup de tête. Il faut une préparation minutieuse et les pays de l'AES sont en train de se préparer notamment à travers la création de leur nouvelle banque qui sans être appelée Banque centrale, jouera ce rôle.
3. ''Les données plaident en faveur du CFA : les pays de la zone affichent les meilleures croissances, une inflation maîtrisée et une stabilité macroéconomique''. Bien. Examinons cette affirmation sur la base des chiffres disponibles et vérifiables par tous.
3- ''les pays de la zone CFA affichent les meilleures croissances''.
FAUX. Voici la liste projetée des 10 pays africains ayant la plus forte croissance du PIB en 2025: 1 South Sudan 27.2%
2 Libya 13.7%
3 Senegal 9.3%
4 Sudan 8.3%
5 Uganda 7.5%
6 Niger 7.3%
7 Zambia 6.6%
8 Rwanda 6.5%
9 Benin 6.5%
10 Ethiopia 6.5%
On constate que seuls 3 pays de la zone CFA sur 14 pays ayant le CFA comme monnaie (Sénégal, Bénin, Niger) , soit environ 20% des pays de zone CFA, figurent dans cette liste. Voir ici: https://africanvibes.com/top-10-african-countries-with-highest-gdp-2025/ On ne peut donc pas dire, sur cette base que ''les pays de la zone affichent les meilleures croissances''. C'est FAUX ET ARCHI-FAUX PUISQUE 80% D'ENTRE EUX NE FONT PAS PARTIE DE LA LISTE.
Toutefois, cette stabilité a des limites qui la rendent fausse. Elle ne vaut que par rapport à l’euro, pas par rapport aux autres devises comme le dollar. Si l’euro se déprécie ou s’apprécie sur les marchés mondiaux, le CFA suit mécaniquement.
→ Exemple : si l’euro baisse face au dollar, le CFA perd aussi du pouvoir d’achat pour les importations libellées en dollars (pétrole, riz, etc.). Les pays de la zone CFA n’ont pas de contrôle sur leur politique monétaire (taux de change, masse monétaire) puisque celle-ci est liée à la BCE (Banque Centrale Européenne).
Cette fluctuation du franc CFA par rapport au dollar, en fonction des performances de l'euro, chacun d' entre nous peut aller sur n'importe quel site de conversion des monnaie et le constater: Par exemple, au cours des 7 derniers les fluctuations du franc CFA par rapport au dollar ont été les suivantes: 13 octobre 2025: 1 dollar ≈ 566,662 CFA; 12 octobre 2025: 1 dollar ≈ 565,4 XOF; 11 octobre 2025: 1 dollar = 564,4 CFA; 10 octobre 2025: 1 dollar≈ 564,5 CFA: 9 octobre 2025: 1 dollar ≈ 567,2 CFA; 8 octobre 2025: 1 dollar ≈ 563,8 CFA; 7 octobre 2025: 1 dollar≈ 562,6 CFA:
En 2025, le taux le plus haut observé est 1 dollar ≈ 639,55 XOF le 10 janvier 2025. Le taux le plus bas observé en 2025 est 1 dollar ≈ 552,71 XOF le 16 septembre 2025.
c'est mécanique: le franc ÇFA étant arrimé à l'euro, il s'apprécie ou se déprécie en fonction des fluctuations de l'euro sans rapport avec notre situation économique. Il n'y a aucune "dynamique" du CFA qui lui soit propre en tant que tel et qui pourrait influer sur le cours des évènements. L'existence ou la non-existence du CFA n'a pas d'incidence sur le cours des choses. C'est comme un bébé attaché au dos de sa maman qui "monte" juste parce que sa maman monte ou "descend" avec sa maman quand elle descend. Le bébé n'a ni volonté ni mouvements qui lui soient propres. En fait, le bébé n'existe pas en tant qu'acteur. Dans ces conditions, on ne peut même pas dire que le CFA est une monnaie. C'est un appendice d'une autre monnaie.
Quant à la ''bonne tenue'' du franc CFA par rapport à l'inflation, si tant est que le franc CFA est un remède magique contre l’inflation et garantit une stabilité monétaire à nulle autre pareil, moi je voudrais bien qu’on m’explique pourquoi Djibouti, un minuscule pays de la Corne de l’Afrique et qui a pourtant sa propre monnaie distincte et indépendante (le franc djiboutien), a un taux d’inflation (0,4%) moins élevé que tous les pays de la zone CFA, sans exception ; pourquoi le Maroc, un pays qui a pourtant sa propre monnaie distincte et indépendante (le dirham), a un taux d’inflation (0,4%) moins élevé que tous les pays de la zone CFA, sans exception ; pourquoi les Seychelles, un autre minuscule pays africain qui a aussi sa propre monnaie distincte et indépendante (la rupee), a un taux d’inflation (0,48%) moins élevé que l’écrasante majorité des pays de la zone CFA, y compris les plus performants en matière d’inflation tels que le Bénin (1,8%), le Burkina Faso (1,6%), la République Centrafricaine (1,2%), le Gabon (0,7%), le Sénégal (0,8%), etc. Voir ici pour juin 2025 : https://tradingeconomics.com/country-list/inflation-rate?continent=africa.
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