L'aveu de taille de la majorité présidentielle. En effet, le parti au pouvoir, le Pds, et ses alliés reconnaissent que les jeunes en âge de voter éprouvent d'énormes difficultés pour avoir des papiers, pouvant leur permettre de s'inscrire sur les listes électorales. Un état de fait que l'opposition a tout le temps décrié. Mais le camp du pouvoir entend désormais s'atteler sur cette question. Désormais, l'opposition ne sera plus seule dans son combat contre « la délivrance sélective » des cartes d'identité nationale. La majorité présidentielle, avouant qu'il y a des problèmes à ce niveau, entend tourner son action politique vers la prise en charge des nombreux cas de jeunes en âge de voter qui n'arrivent pas jusque là à avoir des papiers nécessaires pour s'inscrire sur les listes électorales.

« Nos militants ont beaucoup de problèmes pour avoir des papiers. C'est cela la réalité de notre combat », déclarait Me Abdoulaye Babou, vendredi dernier lors du dîner-débat auquel l'ensemble des responsables du Parti au pouvoir étaient conviés. Lui emboîtant le pas, Iba Der Thiam dira : « Il faut que nous nous attelions au travail politique ».

Le camp du pouvoir reconnaît ainsi que les jeunes en âge de voter n'ont pas encore de carte d'identité nationale. Un aveux de taille qui donne raison au Cadre de Lutte et d'Actions pour la Régularité et la Transparence des Elections (CLARTE DEY LEER).

En effet, à travers une déclaration sur le processus électoral, rendu public le 07 février dernier, CLARTE DEY LEER, dénonçait une « délivrance sélective » de la Carte Nationale d'Identité. « (...), nous avons constaté que la délivrance de la Carte Nationale d'Identité (C.N.I) est sérieusement bloquée depuis fort longtemps.

Il y a une délivrance sélective au compte-goutte de cette pièce sans laquelle on ne peut pas s'inscrire sur les listes électorales. Cela est  indéniablement un facteur défavorable qui pénalise particulièrement les jeunes en âge de voter », pouvait-on lire dans le document.

Bien avant cela le Ministre de l'Intérieur avait indiqué que des cartes déjà confectionnées, estimées à plus de 100.000, ne sont toujours pas distribuées. Des informations qui réconfortent la coalition Bennoo Siggil Senegaal dans sa position. L'opposition a tout le temps dénoncé ces défaillances que le pouvoir semble reconnaître aujourd'hui.

A Notto Diobass, dans le département de Thiès, précisait CLARTE DEY LEER, 60% de l'électorat n'ont toujours pas reçu leurs cartes d'identité et leurs cartes d'électeurs numérisées depuis leur inscription en mars 2006.  Dans certaines localités, renseignaient Amadou Daff et Cie, il a été constaté que des cartes d'identité ont été délivrées à des étrangers et dans d'autres cas délivrées plusieurs fois à des mêmes personnes.   "Ceci est inacceptable dans un pays de démocratie. Nous devons nous mobiliser pour résoudre tous ces problèmes et lutter contre toutes formes d'irrégularités dans la révision des listes électorales", disaient-ils.