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"Le miroir fêlé du moralisateur Siré Sy : Autopsie d’une ambition déçue" (député Bacary Diedhiou)

Auteur: Khady NDOYE

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"Le miroir fêlé du moralisateur Siré Sy : Autopsie d’une ambition déçue" (député Bacary Diedhiou)

La récente sortie médiatique de l’analyste politique Siré Sy continue d’alimenter le débat politique sénégalais. Dans un texte particulièrement virulent, l’ancien proche de la coalition au pouvoir s’en est pris au président du parti Pastef, Ousmane Sonko, avançant l’idée d’une supposée “fin politique” de ce dernier. Une intervention qui, au lieu de fragiliser la figure visée, a surtout ravivé les interrogations autour du parcours, des motivations et du positionnement actuel de Sirè Sy. Pour de nombreux observateurs, cette évolution traduit une frustration politique personnelle. Le député Bacary Diedhiou voit en la réaction de Siré Sy un homme déçu par l’absence de positionnement institutionnel à l’issue de l’alternance. Seneweb vous livre l’intégralité du virulent article du député Bacary Diedhiou. 

"Le miroir fêlé du moralisateur, Siré Sy : Autopsie d’une ambition déçue

Siré Sy, et si Siré Sy se taisait ! Tu as parlé comme un homme à qui la colère a arraché son dernier masque. En voulant frapper, tu t’es mis nu. Le véritable visage que tu dissimulais sous les lumières complaisantes des plateaux s’est révélé : un visage contracté par l’amertume, la prétention et l’appétit contrarié. Toi qui voltigeais de studio en studio, non pas pour servir la cause, mais pour guetter un poste, une place, un strapontin, tu as fini par t’enfuir des salons médiatiques lorsque le siège espéré ne t’a pas été octroyé. Et te voilà revenu aujourd’hui, chancelant, comme un homme souffrant de vertiges politiques, prêt à projeter ton déséquilibre intérieur sur la figure d’Ousmane Sonko.

Tu t’en prends à lui avec la maladresse d’un funambule qui confond le vide avec la hauteur. Tu crois voir sa chute là où il n’y a qu’un léger rhume, une oscillation normale dans l’immense respiration de l’histoire politique. Ce n’est pas sa clairvoyance qui vacille : ce sont tes propres facultés d’analyse qui se sont érodées. Cet exercice où tu brillais jadis, cette lucidité que tu revendiquais, t’échappe désormais. Le cœur trahit toujours le visage, dit la sagesse. Et ton cœur, saturé de rancœur et de frustration, s’est déversé sur le papier. Ton texte, loin de constituer un réquisitoire contre Sonko, est un pamphlet contre toi, une balle perdue que tu as stupidement tirée dans ton propre camp.

Tu es devenu le simple exécutant d’un plan d’orchestration contre Ousmane Sonko. Un plan avorté, un enfant mort-né, une stratégie conçue dans la précipitation fiévreuse de ceux qui confondent agitation et intelligence politique. On savait que vous aviez préparé un dispositif d’attaques en cascade, une mécanique d’escalier où Abdourahmane Diouf devait ouvrir la marche avant que ne s’enchaînent vos charges désordonnées. Mais, mon Dieu, qui ce stratagème pouvait-il surprendre ? Wolof ndiaye dafa ne lula bett, meûn leu. Yen bettolen kenneu. Votre complot est si limpide qu’il en devient translucide.

Tu annonces la mort politique d’Ousmane Sonko comme un prophète aveugle qui se trompe d’horizon. Tu ignores que proclamer sa fin, c’est déjà signer la tienne. Toi qui travailles à installer l’idée du limogeage dans l’esprit du président Diomaye Faye, tu creuses une fosse dont la profondeur n’accueillera que ta propre chute. Cette éventualité, même imaginée, ne t’apporterait aucun bénéfice. Tu t’es autoflagellé. Car annoncer la mort politique de Sonko, c’est déclarer à haute voix sa propre caducité.

Et te voilà qui, au lieu de cirer tes chaussures pour mieux paraître à la salle du banquet, les as plongées dans la boue. Tu oses dire qu’Ousmane Sonko ne t’a pas écouté par orgueil, méchanceté et jalousie. Jalousie ? De quoi serait-il jaloux ? Qu’as-tu donc entre les mains ? Quelle grandeur, quelle lumière, quel talent suffisamment incandescent pour susciter la moindre convoitise ? À ce qu’on sache, tu n’as que le verbe facile, et encore. Peut-être Sonko, fidèle lecteur des classiques, avait-il bien compris la morale de La Fontaine : “Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.” Peut-être a-t-il simplement refusé de devenir ta proie. Il faut être Siré Sy pour croire qu’un conseil commande l’obéissance.

Tu t’es nourri de l’aura du président Ousmane Sonko comme un végétal parasite s’accroche à un tronc qu’il ne comprend pas. Ceux qui t’adulaient le faisaient par ricochet, parce que ton discours brillait sous le reflet de son prestige. Les patriotes t’avaient adopté, mais tu as cru que leur affection pour la cause t’était personnellement destinée. Tu as confondu l’éclairage avec la lumière. Et lorsque tu as commencé à traiter Ousmane Sonko d’orgueilleux, de jaloux, de manipulateur, tu n’as fait que projeter ton propre portrait sur le mur.

Tu n’es pas à la hauteur que tu t’attribues. On connaît désormais tes motivations réelles : obtenir un poste, un poste juteux, un poste lucratif. Poste non obtenu, Siré Sy s’emporte, hurle, mord, s’enrage. Demande-toi honnêtement si tu surpasses les journalistes ou chroniqueurs que tu jalouses silencieusement : Cheikh Ousmane Touré, Pape Moussa Sow, Moustapha Diop, Dr Khadim Bamba Diagne, Khadim Bamba Fall, Khadim Diop, Mansour Diop, Fatou Abdou Ndiaye, Salma Ibrahima Fall et toute cette cohorte de voix qui, elles, ne s’essoufflent pas en vanité. Toi, tu portes une prétention démesurée.

Même ton vocabulaire se retourne contre toi. Tu parles de Deep State comme un acteur de mauvais film d’action, un héros raté qui se rêve espion vengeur dans un scénario trop grand pour lui. De quoi voulais-tu te venger ? De n’avoir pas été écouté ? De n’avoir pas été promu ? Et que dire de ton choix de désigner des “éminences grises” dans la coalition DiomayePrésident ? Tu frôles la provocation en citant des noms qui n’auraient jamais dû figurer dans ton délire accusatoire.

Ousmane Sonko n’a jamais trahi. Il a seulement voulu s'écarter de compagnons qui n’avaient pas compris la noblesse du combat ou dont les ambitions cachées menaçaient la cohérence du projet. Ceux qui veulent profiter de la victoire sans en supporter l’endurance sont toujours les premiers à s’essouffler. Tu es tombé dans un piège que Sonko n’a même pas eu besoin de tendre : celui de ta propre précipitation, celui de ton impatience à goûter un pouvoir qui ne t’appartient pas.

En proclamant sa “mort politique”, c’est toi qui t’es précipité dans le crépuscule de ta carrière. Tu t’es retrouvé au couchant de ta propre trajectoire au moment même où tu croyais annoncer le soir d’un autre. Tu pensais ouvrir un tombeau pour Sonko, et tu t’es assis au bord du tien.

Siré Sy, ton texte n’est pas une charge contre Ousmane Sonko : c’est une autopsie littéraire involontaire de ton ambition déçue. Le miroir que tu tends vers lui n’a qu’un défaut : il ne reflète que toi, et les fissures qui le traversent sont les fissures mêmes de ton récit, de ton orgueil blessé, de ton opportunisme dévoilé, de ton intelligence émoussée.

Tu voulais juger Sonko. Tu n’as fait que te condamner."

Auteur: Khady NDOYE
Publié le: Lundi 17 Novembre 2025

Commentaires (7)

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    Aamx il y a 7 heures

    L’arrogance des gens de ce régime dépasse tout entendement !!!
    Mais pourquoi tant d’arrogance
    Messieurs votre mandat prendra fin bientôt on verra si vous continuerez à jouer au dur

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    Citoyen il y a 6 heures

    Pourtant ciré vous denfandait aveugément. Faut êtes reconnaissant.

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    Bill il y a 7 heures

    PASTEF à l’ère du { Tamanté Deum}😁😁😁

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    xxcc il y a 7 heures

    neddo ko bandum?

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    Begueu sa rew il y a 6 heures

    Tout à fait ! Nit Mbokaam

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    Diop il y a 7 heures

    Sire Sy n'est qu'un escroc politique

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    Personne il y a 7 heures

    Je ne suis pas d'accord avec cette sortie. Oui ciré a mal parlé. Ce n'est pas une raison de le brûler en ces termes. Il vous a défendu partout au moment le plus critique. C'est maintenant que vous pouvez l'insulter. Votre drame c'est que vous n'avez aucune générosité politique. Et vous n'aidez personne, même ceux qui sont avec vous. Arrogant et mesquin

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    James le juif il y a 6 heures

    C'est à se demander si maintenant au Sénégal les gens font de la politique ou de la polémique ! 🤔 Et vous nous parliez des stratégies de développement de la verte Casamance qui regorge de ressources non exploités ! Un jour je discutais avec un homme qui travaillait dans un organisme international alors que j'étais en Gambie ! Il m'a dit j'aime pas la politique de Yayah jammeh même si j'ai pas les preuves des accusations contre lui peut-être que c'est à cause de l'opinion publique ! Mais c'est un " Soldat politique" qui travaille dans le pragmatisme... Tout d'abord il à un champ à Kanilai pour dire aux autres faîtes comme moi ! Il va lui voir ce qui coûte chère et il investit pour amortir les prix ! S'il a besoin d'une route, il l'a fait construire... Si dans une zone rurale les personnes ont besoin d'un hôpital ou dispensaire, il le construit... En somme il regarde où trouve le besoin et il apporte la solution ! Il y'a la sécurité des biens et des personnes... Il y'a des patrouilles jusqu'à 5 h du matin... Et je me demandais que peuvent t ils demander au bon Dieu pour vivre heureux ! Jusqu'à présent je n'ai jamais entendu parler du développement de la Casamance... Les femmes sont entrain encore de patauger la boue des rizières et vous, vous êtes à Dakar en costume et cravate entrain de polémiquer sur des choses futiles qui ne vous rapportent rien du tout !
    Il paraît que Pierre Goudiaby ATPA dans son village natal il ne porte jamais de costume... Allez lui demander pourquoi ?

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    La honte il y a 1 heure

    Près de cent jeunes sont morts dans notre combat pour l'avènement de pastef. Nous voulions une rupture dans tout: la manière de faire la politique, la manière de gérer les deniers publics, la manière de rendre justice etc. Nous voulions changer le système qui était là depuis 1960 et ceux qui l'ont incarné. Aujourd'hui, je suis meurtri de constater que Sonko et Diomaye se font la guerre l'un pour que Aïda Mbodji dirige, l'autre, pour que Mimi Touré dirige, deux figures marquantes du système que nous disions combattre. Pis, lorsque la crise a éclaté, il nous a été déclaré que c'est Abib Sy qui a été appelé au secours et il a écourté son séjour à la Mecque pour venir réconcilier Sonko et Diomaye. Abib Sy, un des derniers mohicans du système que nous disions combattre au prix de 86 morts. Finalement, on est tenté de dire : tout ça pour ça. Nos jeunes sont morts, d'autres définitivement sur fauteuil roulant pour rien du tout. C'est révoltant. J'ai les larmes aux yeux. Finalement, je crois que c'est nous qui avons cru au projet, Sonko et Diomaye eux, voulaient juste le pouvoir.

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