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Friday 05 September, 2025
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Marchés fantômes : le Sénégal face à ses infrastructures inutilisées

Auteur: AÏcha Fall

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Le 23 juillet 2025, en Conseil des ministres, le président Diomaye Faye a ordonné une accélération de la modernisation des marchés et infrastructures commerciales. Il a pointé un dysfonctionnement trop fréquent dans le paysage urbain et économique sénégalais : celui d’infrastructures flambant neuves mais toujours inutilisées, comme le marché de Tilène à Ziguinchor, resté fermé faute de coordination et de mise en service effective.Le constat n’est pas nouveau, mais il devient de plus en plus difficile à ignorer. À travers le pays, des bâtiments modernes, des équipements de dernière génération ou des halls commerciaux parfaitement achevés restent inaccessibles au public, car non raccordés, non réceptionnés ou bloqués dans les méandres administratifs. Le paradoxe est saisissant : alors que les besoins en infrastructures commerciales sont criants, celles qui existent déjà s’enlisent dans des délais incompréhensibles.Ce blocage technique et institutionnel pèse sur la vitalité des échanges locaux. Il entrave l’écoulement des produits, alourdit les circuits de distribution, renforce l’informel et affaiblit la compétitivité. À l’heure où le pays cherche à bâtir une économie plus productive, plus endogène, plus résiliente, cette inertie devient un véritable frein.Car moderniser l’économie ne passe pas seulement par la construction d’ouvrages. Elle exige des usages, de la cohérence, de la continuité. C’est toute la chaîne — de la planification à la gestion, en passant par la maintenance et la gouvernance locale — qui doit être réinventée.Dans le même temps, le commerce extérieur sénégalais, en forte croissance, reste structurellement déséquilibré. En 2024, les exportations ont atteint un niveau record de 3 909 milliards FCFA, grâce notamment au pétrole raffiné, à l’or, et à l’agroalimentaire. Mais le déficit commercial dépasse toujours les 3 200 milliards FCFA. Le taux de couverture des importations par les exportations plafonne à 54,6 %, révélant une vulnérabilité persistante.La modernisation des infrastructures commerciales intérieures, si elle est bien pensée, peut devenir une réponse à ce déséquilibre. Car un pays qui maîtrise mieux sa logistique, son stockage, ses réseaux de distribution, est aussi un pays qui valorise mieux ses productions locales, qui réduit ses pertes post-récoltes, et qui améliore sa compétitivité à l’export.Les projets structurants comme SAR 2 ou Gas to Power doivent s’accompagner de cette modernisation diffuse, ancrée dans les territoires, dans les marchés, dans les pratiques quotidiennes.Ce que souligne l’affaire du marché de Tilène, c’est qu’il ne suffit pas de construire. Il faut penser l’usage. Il faut que les infrastructures ne soient pas seulement livrées, mais vécues. Pas seulement financées, mais fonctionnelles.L’économie productive que le Sénégal cherche à bâtir ne pourra pas émerger sur des ruines neuves. Elle demandera une capacité à faire simple, à faire utile, à faire durable.
Auteur: AÏcha Fall

Commentaires (6)

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    DÉDÈ il y a 1 mois

    Plutôt que de supplier l’ONU, l’État du Sénégal devrait transformer la Maison de l’ONU en hub technologique panafricain ultra-rentable. Un pôle stratégique dédié au numérique souverain avec data center IA, startups Web3, cybersécurité, cloud local, dans une zone économique spéciale avec exonération fiscale 5 ans, fibre premium et énergie verte.

    💰 Financement chirurgical :
    1. Vente de parts du data center à des fonds du Golfe et VCs africains (40–60 Mds FCFA)
    2. Émission d’un “Diamniadio Digital Bond” tokenisé pour la diaspora (20 Mds FCFA)
    3. PPP tech avec géants comme Huawei ou Google pour le matériel
    4. Startups installées gratuitement en échange d’equity + royalties

    ✅ Résultat : zéro dette, revenus dès 18 mois, leadership digital ouest-africain, et rentabilité bien supérieure à une simple location onusienne.

    Ce bâtiment peut devenir l’actif souverain le plus rentable du pays, si on pense vision, tech et souveraineté.

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    il y a 1 mois

    bla bla bla bla.....qui a compris?

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    il y a 1 mois

    Le marche d intérêt national de Diamniadio, la g des gros porteurs quel gâchis si l'on considère le volume des. Investissements et l usage qui en est fait

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    il y a 1 mois

    Le marché central de thies achevé et non utilisé, le centre des fruits et légumes de Diamniadio non utilisé à sa vraie valeur, la population prefere toujou le marc Sandicat ou sandjeri, la gare des gros porteurs idem. Et pourtant il faut juste une fermeté comme on a fait avec l’arène nationale ou les promoteurs ne voulaient pas parce que petit disait ils.

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    il y a 1 mois

    Aicha Fall , toujours dans la négation des réalisations de Macky . Bon Dieu, dis à tes gourous de les exploiter puisqu'ils sont incapables d'en construire .
    Des minables et incompétents incapables de gérer ce que leur a laissé l'enfant béni, le GRAND BATISSEUR MACKY SALL

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    ppfff il y a 1 mois

    On a besoin de ces infrastructeurs, il faut les achever, il ne reste que peinture et carreaux
    Vous avez rapidement utilisé ce dont vous avez besoin (Centre International de Conférence Abdou Diouf-Avion de commandement- Dakar ARENA avec le meeting de PASTEF, etc.)

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    reply_author il y a 1 mois

    Apprenez L'ARABE ou bien L'ANGLAIS à distance et en un temps record.
    Suivi personnel, méthode douce selon votre rythme.
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