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Mo Ibrahim dénonce les dirigeants africains qui «ont rendu impossible l’émergence d’une opposition dans leur pays»

Auteur: seneweb News

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Un homme d’influence, l’homme d’affaires soudanais, Mo Ibrahim, à la tête de la fondation du même nom, parle de la démocratie, des défis qui interpellent le continent africain. Dans un entretien à Rfi, il critique à demi-mots la Cour pénale internationale (Cpi), perçue par certains, comme un instrument qui réprime les chefs d’Etat africains. 
«Au fond, inculper ou ne pas inculper des chefs d’Etat n’est pas le réel problème… Même si je pense que dans le cas du Soudan, Luis Moreno Ocampo, l’ancien procureur de la CPI, aurait été mieux avisé d’inculper ceux qui ont perpétré les crimes au Darfour au lieu de viser immédiatement le chef de l’Etat (Omar el-Béchir, ndlr). Il aurait alors pu obtenir une certaine coopération du gouvernement et s’attaquer aux chefs de guerre, pour ensuite remonter – ou pas – vers les gros bonnets. Viser tout de suite le président a fait dérailler toute la discussion en la focalisant sur un seul homme. Il n’est pas dans l’intérêt de la CPI d’être perçue comme une institution qui ne fait que pourchasser les chefs d’Etat africains. 
L’objectif est de rendre justice aux victimes. C’est triste. Nous avons besoin de la justice internationale et d’une CPI mieux gérée. Par ailleurs, comment la CPI peut-elle aider si d’importants pays ne la rejoignent pas et la laissent pourchasser d’autres dirigeants que les leurs ?», s’interroge Mo Ibrahim. Sur la gouvernance, le milliardaire de dénoncer les chefs d’Etat africains qui restent au pouvoir plusieurs décennies. En Afrique, regrette-t-il, «Nous avons (…) des dirigeants en poste depuis plus de trente ans. Ces hommes ont corrompu l’atmosphère politique de leur pays et rendu vraiment impossible l’émergence paisible d’une opposition, ou même de tout espace de discussion».
 A la question de savoir pourquoi il ne s’engage pas en politique, dans son propre pays, «Personnellement, je ne veux pas m’impliquer de cette manière. Ce serait aller dans la mauvaise direction», répond-il. «Je veux donner l’exemple, me montrer engagé et faire pression, sans chercher le pouvoir pour moi-même. Je n’ai pas entrepris tout cela pour mes propres intérêts ! En aucune manière, je n’ai l’intention de me présenter à une quelconque élection. Je préfère rester au chômage, faire partie du mouvement citoyen et me livrer à un activisme puissant – parce que les gens sont puissants !», conclut Mo Ibrahim, initiateur du prix qui porte son nom, lequel récompense des chefs d’Etat exemplaires, qui ont quitté le pouvoir sans avoir dépassé leur mandat électif et laissant derrière eux un bilan positif
Auteur: seneweb News
Publié le: Dimanche 15 Novembre 2015

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