En réunion d’évaluation et de suivi de la mise en œuvre du Plan Diomaye pour la Casamance pour les trimestres 3 et 4 de l’année 2025, le comité de pilotage, sous la direction du gouverneur de Ziguinchor, a révélé un taux d’exécution de 46 %. Un résultat satisfaisant pour Mor Talla Tine, qui note une progression de 13 points par rapport à la dernière évaluation.

"Conformément aux missions confiées au comité de pilotage du Plan Diomaye pour la Casamance, nous nous sommes réunis, pour faire le point des réalisations qui ont été menées au cours des trimestres 3 et 4 de l'année 2025. Après avoir apprécié les résultats, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits, parce que nous sommes aujourd'hui à un taux d'exécution de 46 %, soit un bond de 13 points comparé aux résultats obtenus lors de la dernière rencontre de suivi du plan", a souligné le gouverneur.

Dans cette perspective, une vaste campagne de régularisation des populations à l’état civil est menée pour réparation et pour permettre aussi la réinsertion socioéconomique des ex-combattants du MFDC. La régularisation des populations à l’état civil a été une longue préoccupation des acteurs.

Revenant sur ces avancées, Mor Talla Tine a indiqué que dans le département d’Oussouye plus de 3 000 actes de jugement de naissance ont été apprêtés avec l’appui des autorités judiciaires, grâce à l’organisation d’audiences foraines.

"C'est une préoccupation qui a longtemps été posée par les acteurs de la région. Heureusement, dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, des avancées notoires ont été obtenues avec la collaboration du secteur de la justice. Au moment où nous parlons, les audiences foraines se tiennent régulièrement et gratuitement. Les personnes qui ont eu des difficultés d'accès à des documents d'état civil profitent de ces audiences foraines pour se faire enrôler. À titre d'illustration, pour l'année 2025, en ce qui concerne le département de Oussouye, nous sommes à la date du 18 novembre 2025 à environ 3 700 jugements qui ont été rendus et principalement des jugements de naissance", selon le chef de l’exécutif région.

Encore des défis à relever

Cependant, "il reste encore beaucoup de défis. C'est la raison pour laquelle le comité a plaidé fortement pour que ce plan soit prorogé et étendu aux années 2026 et 2027. D'autant plus que nous avons encore des villages qui sont en attente de retour. Et parlant de ces défis, celui qui est revenu le plus souvent est relatif à la nécessité d'accélérer le processus de déminage pour que les terres qui sont suspectées d'être polluées puissent être libérées des engins explosifs, mais surtout les mettre à la disposition de ces populations qui sont de retour, afin qu'elles puissent mener des activités génératrices de revenus", rappelle le gouverneur.

Mor Talla Tine s’est toutefois réjoui de l'acquisition de deux machines digueurs pour renforcer les performances dans le cadre du déminage.

Cependant il a noté quelques difficultés liées à la collaboration entre le CNAMS et les opérateurs.

Le CNAMS : une absence qui interroge

Le superviseur du comité de pilotage du Plan Diomaye pour la Casamance dit constater, pour le regretter, l’absence du CNAMS à la réunion. Alors que sa présence aurait permis l’identification des véritables difficultés émises dans le cadre du déminage.

Le désenclavement de plusieurs localités de la région est revenu sur la table. Les participants ont insisté sur l'enclavement de certaines localités qui ne favorisent pas le retour des déplacés, comme à Santhiaba Manjack, Madiédiame.

Dans ce dessein, le comité a plaidé pour que les investissements de l'État soient davantage renforcés dans le cadre de la réalisation d'infrastructures de mobilité pour permettre à ces populations non seulement de retourner plus facilement dans leurs terroirs, mais de se mouvoir dans leur zone de prédilection.

Le renforcement des équipements sociaux de base tels que les établissements scolaires, les postes de santé, les points d'eau sont aussi des défis dont les acteurs espèrent un règlement imminent.