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Quand un homme veut plier la République à son obsession( Par Amadou Mbengue)

Auteur: Amadou Mbengue

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Quand un homme veut plier la République à son obsession( Par Amadou Mbengue)

Nous ne sommes plus dans l’alerte. Nous ne sommes plus dans l’interpellation. Nous sommes dans l’accusation. Ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal relève d’une dérive grave et consciente. La République est mise sous pression non par une crise économique mondiale, non par une guerre, non par une catastrophe naturelle, mais par l’obsession d’un homme pour le pouvoir suprême.

Ousmane Sonko n’est plus un Premier ministre au service de la nation. Il est devenu le centre nerveux d’un déséquilibre institutionnel. Il aspire l’énergie de l’Etat. Il monopolise l’espace politique. Il polarise la société. Il transforme chaque débat en affrontement personnel. Il impose à tout un pays le rythme de son ambition.

Ce n’est plus un projet politique. C’est une trajectoire personnelle imposée à la République.

En contestant une décision de justice définitive, en voulant rouvrir un procès clos, le Premier ministre ne se bat pas pour le droit. Il se bat contre la limite. Or la limite est le fondement même de la démocratie. Un homme qui ne supporte pas la limite n’est pas fait pour gouverner une République. Il est tenté de la plier, de la contourner, de la dominer.

Mais le scandale moral atteint son paroxysme dans le silence soigneusement entretenu autour de l’accusation de viol portée par une jeune fille. Le pays n’a jamais obtenu de vérité judiciaire pleinement affrontée. Le présumé coupable est devenu contumax. Et pourtant, cette affaire est effacée du discours officiel, noyée sous la rhétorique victimaire et l’agitation militante.

Ce n’est pas un oubli. C’est une fuite.

Ce n’est pas une maladresse. C’est une stratégie.

Ce n’est pas une injustice isolée. C’est une négation morale.

Un homme qui prétend incarner la rupture ne peut pas construire sa légitimité sur l’évitement d’une accusation aussi grave. Un homme qui prétend gouverner au nom du peuple ne peut pas exiger la justice pour lui-même tout en laissant une femme seule face au soupçon et au silence.

Cela révèle une vérité brutale. La morale invoquée hier n’était qu’un outil de conquête. Une fois le pouvoir approché, elle devient encombrante.

Ousmane Sonko avait pourtant affirmé que le projet qu’il portait n’était pas celui d’un homme. Il disait que n’importe quel élément de son camp pouvait le dérouler. Il rejetait le culte du chef. Il dénonçait l’homme providentiel. Il proclamait la primauté du collectif.

Aujourd’hui, ces paroles apparaissent pour ce qu’elles étaient. Un discours tactique. Une fiction utile. Car si le projet était réellement collectif, le pays ne serait pas suspendu à un seul nom. Si le projet était réellement partageable, le Président de la République issu du même camp gouvernerait sans être constamment éclipsé. Si le projet était réellement plus grand que l’homme, celui-ci saurait s’effacer.

Mais il ne s’efface pas. Il s’impose. Il occupe. Il domine. Il prépare.

La vérité est désormais incontestable. L’obsession d’Ousmane Sonko est de devenir Président de la République. Tout est subordonné à cette ambition. Le gouvernement. La justice. Le débat public. La rue. Les tensions. Les silences. Le Sénégal est sommé d’attendre pendant qu’un homme construit son destin.

Cette obsession est une menace directe contre l’équilibre institutionnel. Elle installe une rivalité permanente au sommet de l’Etat. Elle affaiblit l’autorité présidentielle. Elle paralyse l’action gouvernementale. Elle maintient le pays dans une instabilité chronique.

Pendant ce temps, le pays réel suffoque. Les familles n’arrivent plus à vivre dignement. Les jeunes n’ont plus d’horizon. Les universités sont en crise permanente. Les bourses tardent. Les paysans sont abandonnés. Les hôpitaux et les écoles manquent de moyens. Les Sénégalais ne demandent pas un feuilleton judiciaire ni un combat d’ego. Ils demandent de quoi vivre, étudier, travailler, se soigner.

A cette dérive s’ajoute un mal plus profond encore. Le Sénégal glisse vers une république des amis, des clubs et des clans. Les réseaux remplacent les règles. Les fidélités remplacent la compétence. Le silence devient une monnaie politique. La critique est assimilée à une trahison. L’Etat est confondu avec un camp.

C’est la mort lente de la République.

Face à cela, le Président de la République ne peut plus se cacher derrière le temps ou la prudence. Il doit siffler la fin de la récréation. Il doit rappeler une vérité simple et non négociable. Le Premier ministre n’est pas le centre de la République. Le gouvernement n’est pas un tremplin présidentiel. La justice n’est pas un instrument de carrière. L’Etat n’appartient à personne.

Ne pas agir, c’est accepter que la République soit capturée par une ambition individuelle. Ne pas agir, c’est trahir le mandat reçu du peuple. Ne pas agir, c’est laisser l’Histoire basculer du mauvais côté.

Feu Kéba Mbaye l’avait dit avec une gravité qui résonne aujourd’hui comme un verdict. "Les Sénégalais sont fatigués". Fatigués des arrangements. Fatigués des messianismes. Fatigués des passe-droits. Fatigués de voir la morale invoquée et piétinée dans le même souffle.

Ce texte est un acte de rupture. Il ne cherche pas le consensus. Il appelle au sursaut citoyen. Il affirme une ligne rouge. La République ne se négocie pas. La justice ne se trie pas. Le peuple ne doit pas être l’otage de l’obsession d’un homme.

Si cette dérive continue, alors ce ne sera plus une erreur politique. Ce sera une faute historique.

Et l’Histoire, elle, n’accorde jamais d’excuses aux hommes qui ont voulu plier une nation à leur ambition.

Amadou Mbengue dit Vieux secrétaire général de la coordination départementale de Rufisque membre du Comité Central et du Bureau Politique du PIT/ Sénégal

Auteur: Amadou Mbengue
Publié le: Mercredi 24 Décembre 2025

Commentaires (12)

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    Pa il y a 2 heures
    Rien qua voir ton visage on se tend compete tes idiot
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    Mandou il y a 1 heure
    Pas au même niveau que les moutons
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    sonko rek il y a 2 heures
    personne ne volera nos sous et sonko ne démissionnera jamais. Certains membres de pastef les traitres ne rêvent que de faire pire que l'apr
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    Gift il y a 1 heure
    Vérité absolue. Sauf que cette obsession ne se réalisera jamais et aucun individu ne peut faire plier les institutions. Son agitation permanente est le signe d’une tragédie intérieure. Le président sera contraint de prendre ses responsabilités le moment venu pour éviter que son pouvoir soit dans la rue.
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    Gano il y a 1 heure
    Yow sa papa xana dafa baïgon bopou coyam bala mou done yég sissa yaye. Tu ressembles à un fourmi vu au microscope.
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    TOM il y a 1 heure
    Regardez moi ce vilain sale negre qui refuse de s'emanciper.
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    Mandou il y a 1 heure
    Pas au même niveau que les moutons
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    Julio il y a 1 heure
    Ce n'est pas l'obsession de Sonko d'être président, c'est l'obsession de la majorité des Sénégalais d’élire Ousmane Sonjo comme président. Comme le peuple le choisira comme candidat, une minorité des Sénégalais veulent l’empêcher d'être candidat par tous les moyens. Et c'est ce qui se passe au Sénégal.
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    Babso il y a 1 heure
    Un tres beau texte de vérités. Merci !
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    Leuj il y a 1 heure
    Les sénégalais doivent cotiser pour te permettre de faire une chirurgie..sa bakhén bi di diam
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    le fou du roi il y a 1 heure
    Laissez le violeur de SWEET BEAUTE s'agiter ! DIOMAYE finira par avoir sa peau à temps utile
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    Sonko. il y a 36 minutes
    Un excellent texte macha Allah. Sonko ne veut qu'une seule chose : devenir président de la République. Il oublie Allah le seul pourvoyeur du pouvoir.
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    Ba il y a 24 minutes
    Vous etes un monstre. Un complice d un menteur est pire qu un menteur. Vous avez tout fais po7r l éliminer mais les sénégalais l ont soutenu. Et toi avec ta tete de mort, tu peux aboyer. Pauvre type.

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