Le Sénégal était retenu aux lèvres, du moins au vote des populations, à l’occasion des Législatives 2012 pour permettre au nouveau président de la République de prendre ou faire prendre des lois pour réglementer la vie nationale : Loi rectificative sur le budget national déjà entamé… C’est déjà fait. Depuis mercredi dernier, Benno Bokk Yakaar, la coalition qui le soutient, a obtenu 119 des 150 sièges de l’Assemblée nationale lors des Législatives du 1er juillet, selon des résultats provisoires publiés. Maintenant que fera M. Sall ?

Si jusqu’à présent, il y avait une sorte de "gentlemen agreement" ou d’état de grâce qui faisait que jusqu’à 100 jours après son avènement à la tête du Sénégal, personne ne trouvait à critiquer ses actions, le 1er juillet 2012 marque une nouvelle date. Désormais, en plus de l’avoir choisi comme leur chef, les Sénégalais, à travers l’Assemblée nationale lui ont donné les coudées franches, en lui donnant plus que la majorité 119 députés sur 150. « Au travail maintenant », lui diront certains, car il n’y a pas encore de grandes réformes initiées par son régime, encore moins de gros investisseurs amenés dans notre pays malgré les nombreuses déclarations d’intention et de palabres.

C’est la fin de l’intermède politique. Alors, place au tout économique. Du moins, à l’économique. Et cela ne saurait se réaliser à côté du désordre, du laisser aller et du manque de conscience professionnelle dans et/ou pour la réalisation de ces missions. Conséquences, il ne doit pas y avoir de vacances pour la nouvelle équipe gouvernementale. D’ailleurs, il ne saurait y avoir de vacances pour les nouvelles autorités d’autant plus que la loi exige d’eux la déclaration de politique générale du Premier ministre, seulement au bout de 10 jours après la proclamation des résultats définitifs qui se fera incessamment.

N’oublions pas de signaler que nous sommes en plein hivernage dans des villes jadis assaillies par les inondations au point que les populations de la banlieue de Dakar n’ont pas encore fini de patauger dans les eaux verdâtres et puantes de Médina Gounass, Bagdad, Sips, Guinaw Rails, Diamaguène Diack-Sao, Fass Mbao, Sam-Sam…, alors que Jaxaay, « la terre promise » n’est pas mieux lotie avec ses maisons sans latrines, son sol infesté de serpents…, Jaxaay, l’Aigle, n’a encore pris son envol légendaire…

Sur le plan économique, le seul qui vaille d’ailleurs, en ces moments d’incertitude et d’angoisses quotidiennes, dans un ciel brumeux où l’horizon familial semble bouché par la rigueur du chômage, la dégringolade du gain et la montée ascendante du coût de la vie, quelle sera l’option du Président Macky Sall ? Une politique douce pour relancer notre économie trop malmenée par des attaques endogènes (mal gouvernance, corruption, concussion, détérioration des termes d’échanges…) et exogènes (unilatéralisme dans la fixation des prix de nos marchés, baisse de l’aide bilatérale et multilatérale…) ? L’austérité, comme au temps du président Abdou Diouf avec les programmes d’Ajustement structurels (PAS) ? Seul Macky, astaghfiroulahi*, Dieu sait.

Quid de sa coalition "Soupe Kandia" ? Va-t-elle le suivre jusqu’au bout ou va-t-elle lui tourner le dos à défaut de pouvoir lui faire déléguer son pouvoir à ses principaux animateurs comme Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng... ? La première de salve de canon ne lui viendrait-elle pas du choix du futur patron du perchoir ? Wait and see !

* Pardon, autant pour moi…