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BIG 2025 Angélique Kidjo « La joie est un acte de résistance »

Auteur: AÏcha Fall

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BIG 2025 Angélique Kidjo « La joie est un acte de résistance »

Lors du salon BIG 2025, consacré cette année au thème de « La vérité », Seneweb a suivi l’intervention inspirante d’Angélique Kidjo, la voix béninoise qui transcende les frontières et les générations. La chanteuse et militante a partagé avec passion l’expérience de sa fondation Batonga, qui œuvre depuis 2006 pour l’éducation et l’autonomisation des jeunes filles en Afrique. Son allocution a captivé l’audience par sa sincérité et la puissance de ses exemples concrets, illustrant comment éducation, entrepreneuriat et engagement communautaire peuvent transformer des vies.

L’éducation comme levier de transformation

Dès les premières minutes, Angélique Kidjo a rappelé la genèse de sa fondation : « On m’a dit : 'Angélique, c’est dans le secondaire que les changements se font.' Je ne veux plus connaître une petite fille mariée à l’âge de 12 ans. » Elle a expliqué comment elle a lancé Batonga dans cinq pays africains : « Le Bénin, le Mali, le Cameroun, la Sierra Leone et le Togo. On a construit des écoles dans les villages, là où personne ne regardait, parce que c’est là que le changement peut vraiment se faire. »

La militante a insisté sur la nécessité de soutenir les filles dans tous les aspects de leur vie : « J’ai mis les filles à l’école en payant la scolarité, les uniformes, les livres, le mentorat et un repas par jour. Je ne voulais pas que les parents aient à dépenser de l’argent pour leur vie. »

Elle a précisé que son action vise avant tout à leur offrir une autonomie et une confiance en elles-mêmes : « L’intelligence n’a pas le fonctionnaire et j’ai voulu aller là où tu peux faire ton changement. »

Une approche fondée sur les données et la participation

En 2016, la fondatrice de Batonga a décidé de se concentrer sur le Bénin et de mieux comprendre les causes de l’abandon scolaire au secondaire. « Il y a beaucoup de raisons, mais ce qui est ressorti de ce travail de data, c’est que les filles avaient besoin d’un endroit pour se stimuler entre elles. C’est ainsi que nous avons créé le club des filles, qui est devenu aujourd’hui le club de business. »

Elle a décrit le premier projet entrepreneurial des jeunes filles : « Le premier business que les filles ont voulu faire quand on leur donne de l’argent, c’est de faire du savoir. On parle d’hygiène, de santé, et la confiance en soi commence par la façon dont on se présente et se construit. »

Aujourd’hui, certaines d’entre elles ont même mis sur pied une unité de production : « Les filles au Bénin ont construit une usine où elles fabriquent des concentrés de tomates pour les enfants souffrant de malnutrition sévère. C’est leur production et leur engagement, malgré l’arrêt de l’aide de certains partenaires comme l’USAID. »

L’engagement au Sénégal

La voix béninoise a également évoqué ses actions au Sénégal : « Il y a deux ans, j’ai décidé d’aller au Sénégal. Avec l’aide de la fondation Mastercard, j’ai pu travailler dans le sud du pays. Aujourd’hui, ces filles aident leur communauté. Pendant la pandémie, elles ont donné du savon, elles ont pris toutes les radios d’assaut et dans toutes les langues, elles ont informé les habitants de ce qu’il fallait faire. »

Elle a souligné sa méthode participative : « Quand je rencontre les filles, je ne leur impose rien. Elles me disent ce dont elles ont besoin et je lève les fonds pour leur donner les moyens d’agir. »

Inclusion des garçons et vision systémique

Angélique Kidjo a expliqué que l’autonomisation des filles doit être accompagnée d’un travail auprès des jeunes hommes : « Si on n’investit pas autant sur les jeunes hommes que sur les filles, on perd tout ce qu’on investit sur elles. Elles ne pourront pas réussir sur le long terme. Elles ne pourront pas être des entrepreneurs parce qu’elles vivent avec ces enfants. »

Elle a détaillé la structure financière mise en place par les filles : « Elles ont créé un fonds d’urgence pour aider leur communauté et un fonds d’investissement pour réinvestir dans leur business et donner des prêts à d’autres femmes. »

Cette approche intégrée est une première en Afrique, selon elle : « Batonga est la première fondation en Afrique à faire ce genre de travail. »

La joie comme moteur de transformation

Pour conclure, la voix béninoise qui inspire des générations a livré un message universel et mobilisateur : « La joie est un acte de résistance. La joie est un état d’esprit et quand on est en joie, on trouve des solutions, on trouve des partenaires avec lesquels on peut travailler pour créer un monde meilleur. Nous sommes capables. Faisons-le. »

Elle a rappelé l’importance cruciale de l’éducation et de l’autonomisation pour le développement du continent : « L’Afrique est le continent du futur. Il faut que les femmes, comme les hommes, soient éduquées pour sortir de la misère. »

Auteur: AÏcha Fall
Publié le: Mercredi 24 Septembre 2025

Commentaires (1)

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    Mike il y a 7 heures

    Fier de dire Merci pour ton humilité
    Merci Angélique
    Vous êtes un Ange comme votre prénom ANGÉLIQUE

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