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"Ce serait une victoire symbolique forte": la mort du chef de Boko Haram, Bakoura, annoncée par l'armée au Niger

Auteur: TV5 monde

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"Ce serait une victoire symbolique forte": la mort du chef de Boko Haram, Bakoura, annoncée par l'armée au Niger

L'armée national du Niger affirme avoir tué le principal chef djihadiste du Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. Bakoura, de son vrai nom, Ibrahim Mahamadou, était le chef du groupe armé après la mort de Abubakar Shekau en 2021. Pour l'instant, l'armée du Niger n' a pas encore apporté de preuves de la mort de Bakoura. "Sa mort serait une victoire symbolique forte mais attention Boko Haram a une grande capacité de résilience", prévient Seidik Abba, spécialiste du mouvement islamique, interrogé par TV5MONDE.

"Ce serait une victoire symbolique forte": la mort du chef de Boko Haram, Bakoura, annoncée par l'armée au Niger

L'armée national du Niger affirme avoir tué le principal chef djihadiste du Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. Bakoura, de son vrai nom, Ibrahim Mahamadou, était le chef du groupe armé après la mort de Abubakar Shekau en 2021. Pour l'instant, l'armée du Niger n' a pas encore apporté de preuves de la mort de Bakoura. "Sa mort serait une victoire symbolique forte mais attention Boko Haram a une grande capacité de résilience", prévient Seidik Abba, spécialiste du mouvement islamique, interrogé par TV5MONDE.

Le 22 Aoû. 2025 à 09h53 (TU) Mis à jour le 22 Aoû. 2025 à 14h23 (TU) Par Pierre Desorgues

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Bakoura

Image de Bakoura, chef militaire de Boko Haram. Capture d'écran télévision nigérienne.

Partager 2 minutes de lecture

Un communiqué de l'armée nationale du Niger au ton triomphal. "Les forces armées nigériennes, dans une opération chirurgicale d'une précision exemplaire, ont neutralisé le tristement célèbre Bakoura, de son vrai nom, Ibrahim Mahamadou, chef redouté de la secte Boko Haram", sur l'île de Shilawa dans la région de Diffa dans le bassin du lac Tchad.

Ibrahim Mahamadou était âgé d'une quarantaine d'années et originaire du Nigeria. Il avait rejoint Boko Haram il y a plus de 13 ans, selon l'armée nigérienne.

Des doutes sur la mort du chef djihadiste

Certains spécialistes restent prudents sur cette annonce de l'armée nigérienne. "Je crois qu'il faut être très très prudent, on a déjà annoncé beaucoup de fois la mort de certains nombres de leaders djihadistes et de nombreuses fois ça a été contredit, donc à l'heure actuelle, on n'a qu'une annonce du côté des autorités", souligne Vincent Foucher, chercheur français du CNRS (Centre national de la Recherche scientifique, en France) et spécialiste de Boko Haram, interrogé par l'AFP.

Au cœur des années 2010, le chef de Boko Haram à l'époque, Abubakar Shekau avait été plusieurs fois annoncé mort avant de réapparaître régulièrement dans des vidéos.

Un victoire symbolique pour l'armée du Niger ?

Si la mort de Bakoura est confirmée, elle constituerait, selon Seidick Abba, journaliste et écrivain nigérien, "une victoire symbolique forte pour l'armée nigérienne." "Elle interviendrait dans un contexte particulier. Le Niger veut renforcer sa coopération avec le Tchad dans sa lutte contre Boko Hara dans le bassin du lac Tchad. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby était présent à Niamey il y a quelques semaines", ajoute auteur de Pour comprendre Boko Haram.

Bakoura était le chef militaire de Boko Haram, l'un des mouvements djihadistes les plus puissants du Sahel et d'Afrique de l'Ouest. Boko Haram a été fondé en 2002 par le prédicateur Mohamed Yusuf à Maiduguri, dans le nord du Nigeria. La secte prône un islam rigoriste et radical. "Mohamed Yusuf, le fondateur, était dans une logique prosélyte mais la violence armée ne débute vraiment qu'avec son successeur Abubakar Shekau, explique Seidick Abba.

40.000 morts, deux millions de déplacés

La violence gagne le nord du Nigeria et le bassin du lac Tchad. Les combats, les attentats, les enlèvements ont fait plus de 40.000 morts depuis 2009. Deux millions de personnes ont dû quitter leur cadre de vie.

En 2016, Boko Haram se scinde en deux groupes. "Bakoura suit Abubakar Shekau dans ce que l'on peut appeler 'le canal historique' de Boko Haram", indique Seidick Abba. Abubakar Shekau est tué en 2021. Il trouve la mort lors de combats contre un autre groupe djihadiste armé, l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest. Bakoura, fidèle de Abubakar Shekau, devient un haut dirigeant de Boko Haram.

"Il poursuit alors la lutte armée. Il la modernise en utilisant notamment des drones. Surtout, il internationalise davantage les activités de Boko Haram", décrit le journaliste nigérien. Le groupe armée s'attaque ainsi au nord du Cameroun. "Bakoura incarne la troisième génération des commandants de Boko Haram, après Mohamed Yusuf et Abubakar Shekau", indique l'auteur nigérien.

"Est-ce que cela suffit à affaiblir durement Boko Hara? On se souvient qu'en 2021, après la mort de Abubakar Shekau, il y avait eu une période de flottement au sein du mouvement armé. Mais les prétendants ne manquent pas. Boukara a pris la main. Un autre dirigeant va émerger après Boukara, Boko Haram a une capacité de résilience", confie Seidick Abba.

Selon le journaliste nigérien, la défaite de Boko Harma ne passe pas par des solutions uniquement militaires. Il faut que les États de la région du lac Tchad répondent aux attentes sociales des populations, selon l'auteur. "La réponse ne peut pas être que militaire. Elle doit être sociale. Boko Haram réussit à recruter de nombreux jeunes sans emploi, sans ressources. Certains d'entre eux sont de jeunes diplômés ne trouvant pas de débouchés", explique l'auteur nigérien, originaire de la région de Diffa.

Les conséquences sociales du réchauffement climatique permettent de grossir les rangs de Boko Haram: "L'assèchement du lac Tchad et la disparition de ses ressources lié au réchauffement climatique fragilise les populations du bassin du lac et favorise le recrutement par Boko Haram", ajoute Seidick Abba. En 40 ans, le lac Tchad a perdu 90% de sa surface. Son écosystème et ses ressources halieutiques ont pratiquement disparu. Près de 30 millions de personnes vivent dans le bassin du lac Tchad. Pour l'instant, le groupe djihadiste n'a pas confirmé ou infirmé la mort de son chef militaire.

Auteur: TV5 monde

Commentaires (4)

  • image
    SOSO il y a 16 heures

    un peul

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    Kilifeu pca honnête il y a 15 heures

    TV5....les popov vont se pendre

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    Incroyable il y a 12 heures

    Ce groupe qui a endeuillé le Nigeria et le Niger depuis presque 20 ans sont composé en majorité de kanouri et de haoussa, personne ne traitent ces groupes ethniques de terroristes

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    Suite il y a 12 heures

    Quand les fulbes ont décidé de se venger contre les massacres ethniques de dan na ambassagou l’armée malienne et l’armée du Burkina suite aux conséquences de la rebellion touaregs et des djihadistes composé majoritairement d’arabes des touaregs des bambaras des fulbés et des mandingues soi un groupe mixte non ethnique tout au début de la guerre , les haineux les accusent de tous les maux du sahel, ceci démontre la haine qu’ils ont longtemps caché dans leurs cœurs

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    REPLY AUTHOR il y a 8 heures

    A mon avis, les Etats concernés ne veulent pas mettre fin à cette rébellion. Comment quelques groupes terroristes peuvent tenir tête aux forces armées nigériane, nigérienne, camerounaise, malienne, burkinabé, tchadienne avec tous leurs moyens depuis plus de 20 ans ?

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    Yatt il y a 3 heures

    Parce que ces groupes terroristes bénéficient de l'appui de l'occident collectif par la logistique, le renseignement, l'armement, les finances, l'entraînement, et mêmes la participation de leurs forces spéciales. Maintenant que certains pays ont chassé ces imposteurs, l'Ukraine à servi de prête-nom et s'en réclame. As-tu remarqué que quand les russes s'en sont mêlés, les djihadustes ont commencé à perdre du terrain et que France Inter et France24 emplifient leurs attaques et accusent les armées de massacres contre des ethnies bien désignées ?

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