« Nous ne l’acceptons pas. Nous disons NON ! » C’est en ces termes que Me Mountaga Tall, président du CNID-Faso Yiriwa Ton et figure historique du mouvement démocratique malien, a réagi à la décision radicale du gouvernement de transition de dissoudre l’ensemble des partis politiques du pays. Pour lui, cette mesure prise unilatéralement est une « violation grave de l’État de droit » et une preuve inquiétante de dérive autoritaire. Il rappelle avec force que « même le président de la Transition ne peut se donner le loisir de faire ce qu’il veut ».
Déterminé à agir, Me Tall a annoncé que la riposte commencera sur le terrain juridique. Il prévoit de saisir les juridictions compétentes pour contester la légalité du décret présidentiel, et précise que les partis politiques concernés attendront le verdict de la justice avant d’envisager d’autres formes d’action. « Les formations politiques décideront des suites à donner en fonction de l’évolution de la situation », a-t-il affirmé.
La déclaration de Me Mountaga Tall survient dans un contexte politique particulièrement tendu. À Bamako, des rassemblements ont été observés après l’annonce conjointe de la dissolution des partis politiques et de la prolongation du mandat du président de la Transition, le Général Assimi Goïta. Si les autorités invoquent des impératifs d’ordre public pour justifier ces décisions, certains observateurs y voient une tentative de resserrer le contrôle sur la scène politique, dans un contexte de transition où les équilibres institutionnels restent fragiles
Le 13 mai 2025, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire, les autorités de la transition ont surpris l’opinion nationale et internationale en annonçant, par décret présidentiel, la dissolution de tous les partis politiques et organisations à caractère politique. Cette décision, sans précédent dans l’histoire contemporaine du Mali, a été justifiée par des raisons d’ordre public. Elle a toutefois été perçue par une grande partie de la classe politique et de la société civile comme un acte de répression visant à museler toute forme d’opposition organisée.
Pour certains observateurs, la portée de cette décision dépasse le cadre de la simple réorganisation de la vie politique. Elle soulève des interrogations sur le respect des textes fondamentaux et la place accordée aux libertés publiques dans un Mali en transition. En choisissant de contester la décision par des moyens juridiques, Me Mountaga Tall met en avant une approche fondée sur l’État de droit. Reste à savoir comment les institutions judiciaires répondront à ce recours, et dans quelle mesure cette contestation pourrait influencer le cours de la transition. La justice jouera-t-elle pleinement son rôle d’arbitre ? Et jusqu’où les acteurs politiques seront-ils prêts à aller pour faire entendre leur voix dans ce nouveau contexte ?
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