Élections au Malawi : le parti du président sortant dénonce des irrégularités, huit employés arrêtés
La police a annoncé l’arrestation de huit employés chargés du traitement des données pour falsification présumée des résultats.
Le parti du président sortant du Malawi a dénoncé vendredi des irrégularités dans le décompte des voix des élections générales dans près de la moitié des districts du pays, tandis que la police a annoncé l'arrestation de huit employés chargés du traitement des données pour falsification présumée des résultats.
La Commission électorale du Malawi (MEC) a publié vendredi ses premiers résultats, les décomptes de trois des quatre conseils montrant une forte avance pour l'ancien président Peter Mutharika à l'issue des élections présidentielle, parlementaires et locales de mardi.
Employés soupçonnés d’avoir «manipulé des données»
Mais le Parti du Congrès du Malawi (MCP) du président sortant Lazarus Chakwera a déclaré lors d'une conférence de presse que ses représentants avaient découvert des «irrégularités» dans 13 des 28 districts du pays.
«Le MCP a déposé une plainte officielle auprès de la MEC afin qu'elle procède à un audit physique, en particulier dans les zones où nous avons découvert de graves anomalies», a indiqué Vitumbiko Mumba, colistier de M. Chakwera.
La police a précisé que huit employés chargés de la saisie des données électorales avaient été arrêtés dans la capitale Lilongwe, soupçonnés d'avoir «manipulé des données».
«Les médias soumis à des pressions»
Les principales télévisions du Malawi ont interrompu le même jour la diffusion en direct des résultats des élections générales, ce qui a poussé une organisation de défense des médias à condamner les pressions exercées sur les journalistes.
Au moins quatre médias télévisés, y compris le diffuseur public MBC, ont brusquement retiré sans explication les tableaux compilant les résultats qu'ils avaient collectés depuis les centres de vote.
Les médias ont été soumis à des pressions de divers horizons pour arrêter les diffusions en direct, notamment les tableaux des résultats», a déclaré Golden Matonga, président de MISA Malawi, une organisation défendant la liberté d'informer. «Cela va créer un vide. La désinformation peut remplir ce vide, et le public peut être mal informé», a-t-il souligné à l'AFP.
MISA Malawi a exhorté tous les médias à continuer de fournir des mises à jour sur les résultats officieux et officiels «sans céder à aucune pression des autorités ou des individus».
Le pasteur évangélique Lazarus Chakwera, 70 ans, et son prédécesseur, l'ancien professeur de droit Peter Mutharika, 85 ans, s'étaient déjà affrontés en 2014 et en 2020. Le vainqueur devra relever le défi d'une économie moribonde au Malawi, plombée par des pénuries, le manque de devises et l'inflation. Quelque 70% des 21 millions d'habitants du pays d'Afrique australe, l'un des plus pauvres au monde, vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Si aucun des candidats ne recueille plus de 50% des voix, un second tour, probable, est prévu dans les 60 jours.
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