Le Vérificateur général de la Gambie, Modou Ceesay, a été expulsé de son bureau par la police hier lundi 15 septembre alors qu’il donnait une conférence de presse. Cette intervention musclée avait pour but d’installer son successeur, Cherno Amadou Sowe. 

En effet, selon la Présidence gambienne, M. Ceesay avait précédemment été nommé ministre du Commerce. Une nomination qu'il a accepté dans un premier temps, avant de se rétracter.

« L’objectif n’était pas une promotion, mais plutôt de me démettre de mes fonctions »

 

Seulement, entre-temps, le président Barrow avait déjà désigné son remplaçant. Pour la State House, plus question de faire machine arrière. M. Sowe doit prendre fonction.

Modou Ceesay ne l’entend pas de cette oreille. Il dit n’avoir jamais accepté le poste ministériel proposé par le président. « Les allégations de promotion à un poste plus élevé n’étaient manifestement pas sincères. Il est désormais évident que l’objectif n’était pas une promotion, mais plutôt de me démettre de mes fonctions de vérificateur général », a-t-il accusé. La Présidence nie avoir de telles intentions.

 Elle assure que M. Ceesay avait été nommé grâce à ses qualifications, de son expérience dans la Fonction publique, dans l’Investissement et la Finance.

Une plainte sera déposée devant la Cour suprême

 Lamine J. Darboe, un conseil du Vérificateur général, a annoncé qu’il allait déposer une plainte devant la Cour suprême pour contester la destitution de son client. M. Ceesay s’engage donc dans un bras de fer juridique avec l’Etat gambien. 

Rappelons qu’il y a une loi sur le Bureau national d’audit qui garantit l’autonomie du Vérificateur général et protège le bureau de toute ingérence politique.